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20 juillet 2019

Carnet / Bilan

carnet,note,journal,bilan,humour,blog littéraire de christian cottet-emard,chronique,christian cottet-emardLorsque je rencontre quelqu’un que je n’ai pas vu depuis longtemps, je ne lui pose jamais la question rituelle (Qu’est-ce que tu deviens ?) par souci d’éviter un impair. Je me tiens à cette attitude depuis le jour où je me suis retrouvé en présence d’un camarade de l’école primaire, pas un mauvais type bien que sportif (personne n’est parfait) qui était toujours le premier de la classe. À la distribution des prix, il raflait tout, l’excellence, le travail, la camaraderie, la gymnastique et tout le bazar. Il descendait de l’estrade avec une bibliothèque sur le dos.

À cette fatale question, il m’avait répondu par la description minutieuse de ses galères professionnelles avec en bonus la liste impressionnante des médicaments antidépresseurs qu’il absorbait.

C’est à lui que je pense lorsque je me hasarde à faire des bilans ainsi que j’en ai la mauvaise habitude, histoire de ne pas oublier qu’en ce qui me concerne, moi, élève médiocre, carrément cancre en maths et en langues, je n’ai vraiment pas à me plaindre. Je n’ai certes pas apprécié d’avoir perdu des moments d’existence à gagner ma vie mais les entreprises que j’ai quittées et qui m’ont quitté l’ont senti passer financièrement.

En dix ans de presse locale, je n’ai jamais mis les pieds dans un stade rempli de fous furieux ou dans un gymnase parfumé à l’effort et au plastique.

À part une tronçonneuse et une tondeuse, je n’ai jamais utilisé d'autre outil de ma vie, même pas une perceuse.

En ce qui concerne la maîtrise des quatre opérations, j’arrive au rivage de la soixantaine avec la même incertitude devant une division à virgules.

J’ai échappé au service militaire non pas par conviction antimilitariste mais par convenance personnelle, notamment par refus total et définitif du cauchemar absolu de la vie en collectivité.

J’ai échappé à la mobilité géographique professionnelle (hors de question de me déplacer loin de chez moi, sauf pour un peu de tourisme).

Tout cela aurait pu me priver de ce dont j’ai la chance de profiter depuis longtemps : une famille, un cadre de vie agréable à la campagne loin des kermesses municipales avec lâcher de décibels et des « fêtes » d’après-match où l'on joue à la guerre civile, une disponibilité totale pour écrire, une bonne santé malgré l’anniversaire redouté des soixante ans fin novembre prochain et toujours pas de ces emballements tardifs du système pileux qui vous remplacent les sourcils par des brosses à chaussures ou qui vous font une tête de veau persillée.

Pourvu que ça dure !

 

Commentaires

Très bon! On en sait plus sur ton système pileux, mais tu oublie que le nez et les oreilles continue de "pousser", ce sont les seuls à grandir tout au long de la vie. Vivement que l'on se revoit dans quelques années...au moins il y a aura du nouveau! Et le fameux "Elle a pris un coup d'vieux!"

Écrit par : marie-ella | 20 juillet 2019

Je suis de passage à Oyonnax pour une semaine et profite de ma connexion FB pour rattraper le retard sur tes publications que je ne peux pas suivre à la campagne !!! Voici donc encore un texte qui m'enchante ! Davantage encore, il y a un resto rustique qui propose une tête de veau totalement exceptionnelle près de ma maison auvergnate... Ton final me met l'eau à la bouche ! A bientôt !

Écrit par : jacki Maréchal | 22 juillet 2019

Je suis de passage à Oyonnax pour une semaine et profite de ma connexion FB pour rattraper le retard sur tes publications que je ne peux pas suivre à la campagne !!! Voici donc encore un texte qui m'enchante ! Davantage encore, il y a un resto rustique qui propose une tête de veau totalement exceptionnelle près de ma maison auvergnate... Ton final me met l'eau à la bouche ! A bientôt !

Écrit par : jacki Maréchal | 22 juillet 2019

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