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13 août 2011

Carnet des petits riens

En plein jour, au-dessus de la porte d’entrée, j’ai surpris un loir qui n’avait semble-t-il aucune intention de changer de place. Il est resté ainsi près de trois heures puis a disparu. Un loir insomniaque ?

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Voici ce que j’ai lu ici sur le loir : « À l'instar de celle du lérot et du muscardin, la peau qui entoure la queue du loir est susceptible de se déchirer lorsque l'animal est saisi par là. Le prédateur se retrouve alors avec un fourreau garni de poils et la proie qu'il convoitait a eu le temps de s'échapper. Les vertèbres caudales mises à nu finissent par se dessécher et par tomber. Il n'est pas rare de trouver, dans la nature, des animaux mutilés de la sorte qui semblent mener une vie parfaitement normale. »
Souvent, je me suis dit qu’en ce qui concerne mes rythmes de sommeil perturbés, il me faudrait imiter le loir. Pour le sommeil seulement...

L’autre jour, à la sortie d’un concert, une dame m’a demandé si j’étais le garde du corps du musicien célèbre qui venait de jouer. Cette question m’a rappelé qu’une autre personne m’avait pris pour un agent de sécurité lors d’un salon du livre auquel j’avais participé voici quelques années. Dois-je déduire de ces deux méprises qu’il me faut renoncer aux cheveux courts et aux tenues sombres ou que j’ai raté ma vocation ?

Histoire de me rappeler mes beaux moments de rêverie adolescente à l’époque où je découvrais la musique d’Erik Satie, je me suis replongé dans mon intégrale Aldo Ciccolini, le pianiste qui a le mieux compris Satie à mon avis. erik satie,aldo ciccolini,christian cottet-emard,blog littéraire,piano,intégrale piano satie,emi classicsJe me suis retrouvé tel qu’à mes quinze ans en écoutant notamment Sports et divertissements : le yachting, le bain de mer... Les Gnossiennes, ce sera pour un autre jour. Trop mélancolique en ce moment.  

cigare,cuaba,tabac,havane,christian cottet-emard,blog littéraireD’habitude, lorsque je prends l’air la nuit sur le seuil et que j’entends glapir le renard dans le verger derrière la maison, je finis par le voir passer tout près à l’ombre des haies en évitant de s’exposer au clair de lune. Ce soir il s’est éloigné très vite, sans doute incommodé par la fumée du Cuaba qu’il m’a pris fantaisie de fumer à cette heure tardive, avant d’aller me coucher. Oui, oui, je sais, fumer tue.

Photo du loir : prise chez moi, l'après-midi, au-dessus de ma porte d'entrée.

10 août 2011

Deux vallées m’enfantent,

l'alerte joyeuse, poésie, éditions orage-lagune-express, droits réservés, 1997, recueil, christian cottet-emard,vallée,arbre,mer,poésie,l’une où je résiste et l’autre où je consens. La première me fit naître et voulut me réduire, la seconde me fit voir et voulut m’accueillir. Je ne suis que silence et fixité dans celle où je lutte, parole et mouvance dans celle où j’acquiesce. L’une a misé des brassées de destins sur de pauvres objets que nous servons plus qu’ils ne nous servent, l’autre s’est détournée de ces mirages. Leurs arbres ne se connaissent pas et leurs eaux s’ignorent jusque dans la mer. Je les habite : l’une à mon corps, l’autre à mon rêve. M’unifier dans l’une ou l’autre me condamnerait car je ne puis être de ceux qui partent.

(Extrait de mon recueil L’Alerte joyeuse, éditions Orage-Lagune-Express, 1997.)

08 août 2011

Lectures : ratages bourratifs.

pascal mercier,train de nuit pour lisbonne,poche 1018,hiromi kawakami,la brocante nakano,picquier poche,mary ann shaffer & annie barrows,le cercle littéraire des amateurs d’épluchures de patates,christian gailly,l’incident,éditions de minuitPascal Mercier, Train de nuit pour Lisbonne, poche 10/18. 511 pages.
À force d’en rajouter (des pages), le mystère ne s’épaissit plus mais coagule. Malgré le titre alléchant et la curiosité du début, impossible d'attendre le terminus, on finit par descendre en route, ce que j’ai fait au chapitre 19, page 198.

Hiromi Kawakami, La brocante Nakano, Picquier poche. 343 pages.
À vouloir nous attacher à des petits riens, l’auteur nous détache de tout. Au chapitre intitulé « Les pommes » , j’ai décidé de ne plus être une poire, page 253.

Mary Ann Shaffer & Annie Barrows, Le Cercle littéraire des amateurs d’épluchures de patates, poche 10/18. 411 pages.
Pourquoi l’éditeur a-t-il cru judicieux de contracter le titre complet de ce roman épistolaire qui est en réalité Le cercle des amateurs de littérature et de tourte aux épluchures de patates de Guernesey ? Telle est la seule question que l’on trouve encore à se poser au moment de caler avant le milieu de cette tourte bourrative, page 148 en ce qui me concerne. Et pourtant, je les aime les tourtes aux patates !

Christian Gailly, L’incident, éditions de Minuit. 255 pages.
Incident, je veux bien mais c'est déjà beaucoup dire. Arrivé page 53, on sait qu’une femme s’est fait voler son sac et que l’homme qui l’a retrouvé envisage de tondre la pelouse. Lu les quelques 200 autres pages parce qu’il pleuvait et que je n’avais pas envie de commencer les travaux dans ma cuisine. Pour qui serait tenté de ne pas lire ce livre, voici, pour lui donner raison, la quatrième de couverture : « Elle n’avait pas prévu qu’on lui volerait son sac à la sortie du magasin. (Note du lecteur : Au fait, vous prévoyez qu’on vous vole quelque chose, vous ?) Encore moins que le voleur jetterait le contenu dans un parking. Quant à Georges, s’il avait pu se douter, il ne se serait pas baissé pour le ramasser. »

Sacré Georges, il nous les fera toutes !