10 octobre 2018
Je volais je le jure, Didier Pobel, couverture de Chiara Fedele, éditions Bulles de savon, 89 p., 14 €.
C’est bien connu, pour mieux voir le monde, rien de mieux que de prendre de la hauteur et d’essayer de changer de regard. Grég, le jeune lycéen tout frais amoureux de Je volais je le jure en est instinctivement conscient et n’y va pas par quatre chemins, certes un peu à son corps défendant. Un beau matin, le voilà transformé en oiseau, direction un bout de ciel par la fenêtre entrebâillée.
Plus rêveur et moins rustique que Nils Holgersson, le jeune garçon rétréci de Selma Lagerlöf qui se fait embarquer sur le dos d’un jars et s’envole ainsi contre son gré au-dessus de la Suède et de ses légendes, Grég vole de ses propres ailes au-dessus de son monde familier dont il n’ignore pas les angoisses et les menaces mais dont il sait aussi célébrer la beauté et l’espoir.
Vous me direz, c’est bien joli de se métamorphoser en oiseau pour changer d’angle de vue mais ce n’est pas à la portée de tout le monde ! Eh bien si. Il suffit de faire comme Grég. Son secret est très simple, il écoute de la musique et il lit, une excellente méthode pour s’élever.
« Un livre, un poème, une chanson peuvent-ils arracher quelqu’un du sol, l’emmener ailleurs ? » écrit Didier Pobel qui a évidemment quelque chose en lui du jeune Grég. On connaît la réponse mais il est bon de lire cette jolie fable pour en rester persuadé les jours de vent froid et de lourds nuages.
Rappel : chez le même éditeur et dans la même veine stylistique, Maman aime danser, à propos de l’attentat du Bataclan.
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19 novembre 2017
Hélène Hérault. LA PETITE PRIGENT, nouvelles, éditions Delphine Montalant. 91p, 2017. 14 €
Le début semble annoncer un moment de lecture au coin du feu, une petite friandise salée. On peut lire ainsi ce recueil tout en demi-teinte et en fraîcheur. Cependant, le style limpide d’Hélène Hérault, une ligne claire qui peut rappeler Claire Keegan, emporte l’attention beaucoup plus loin, au large, dans les profondeurs des expériences et des destins les plus humbles.
Pour l’instant, il lui fallait se réconcilier avec l’océan, se laisser embrasser par les flots ; les êtres humains, c’était autre chose.
On devine les sensations à fleur de peau et les sentiments malmenés. La Petite Prigent qui ouvre la première nouvelle La mer avait bon dos par un retour dans la maison de la lande en compagnie intime et pleine d’espoir du plus surprenant des narrateurs est un être à la fois unique et multiple. Toutes les nouvelles rayonnent doucement de sa présence au monde, celui, cher au cœur d’Hélène Hérault, des îles, du Ponant ou de bien plus loin.
Chaque histoire au fil souvent ténu, parfois presque anecdotique, se tresse aux suivantes à l’image des entrelacs de cordages et de filets de pêche sur la photo de couverture. L’écriture économise tout ornement pour laisser sourdre les émotions de personnages taiseux, secrets et tourmentés, la rencontre improbable, l’enfance dont il faut larguer les amarres, le désir d’empathie, la volonté de renaissance, toutes ces nuances de frêle humanité déclinées sur fond d’immensité battue de vents et d’embruns.
Christian Cottet-Emard
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27 août 2017
Aux éditions Germes de barbarie : Les travaux et les jours, Jean Massias, poète paysan de la vallée du Dropt
18:07 Publié dans Lectures | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : jean massias, poète paysan, vallée du dropt, les travaux et les jours, la sauvetat du dropt, bernard deson, éditions germes de barbarie, littérature, poésie, essai, blog littéraire de christian cottet-emard, périgord, lot et garonne