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10 décembre 2024

Un extrait de mon livre CHRONIQUES OYONNAXIENNES

Bientôt Noël

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En cette fin décembre, tout semblait à l’image du paysage, pétrifié par le gel. Le jeudi, je tentais quelques sorties vers les jardins communaux mais je m’arrêtais à la lisière de la forêt de la Brétouze dès que je voyais en me retournant s’éloigner les lumières des maisons. La nuit sans crépuscule me prenait de vitesse et je revenais prestement vers la limite du panneau Oyonnax.

 

En cette saison, je laissais sans regret derrière moi l’énorme obscurité qui avait englouti tous les territoires conquis durant les beaux jours. Un jardin potager où dansait encore la petite flamme d’un braséro, une cabane où fumait le tuyau de cheminée d’un vieux poêle, une rue en pente où débordait le néon cafardeux d’un atelier tout branlant du fracas sourd d’une presse à injecter, l’odeur sucrée du plastique en fusion, tout cela avait finalement du bon, même pour le héros masqué solitaire auquel je m’identifiais le temps de mes loisirs.

 

Ce jeudi soir, une heureuse surprise m’attendait au centre-ville, à deux pas de chez moi. Je venais tout juste de dévaler la rue de la Victoire et le passage Étienne Dolet lorsque mon ombre étendue jusqu’aux platanes du parking de l’église par la lumière d’un lampadaire disparut comme par enchantement dans une soudaine clarté. Les vieux platanes venaient de s’illuminer dans le ciel où la lune et les étoiles avaient maintenant de la concurrence, celle des guirlandes électriques de Noël qui révélaient aux yeux des passants rêveurs le moindre frémissement des feuilles sèches oubliées par les derniers grands vents d’automne. Les petites pommes d’or dans les arbres, la grande étoile jaune citron suspendue au-dessus de la rue Michelet, le sapin vert bouteille stylisé en un simple triangle se balançant entre deux façades place de la poste et Joyeux Noël écrit en lettres lumineuses multicolores au sommet de la porte monumentale, je pouvais en profiter non seulement au crépuscule mais encore tôt le matin sur le chemin de l’école. Lorsqu’il neigeait beaucoup, je pouvais marcher dans de grands rectangles bleus, verts, jaunes et rouges comme les vitraux de l’église. Toute cette féerie signifiait qu’on était dans la période de l’Avent.

 

Qu’est-ce que l’Avent ? interrogeait le maître après la prière, avant la dictée, et il pointait sa règle en direction de l’élève le plus dissipé du moment, de préférence celui qui n’avait pas entendu la question. Je lui aurais bien soufflé la réponse mais il était trop loin. La signification de la période de l’Avent était expliquée au catéchisme mais, désireux d’échapper à ce que j’estimais être des heures supplémentaires après la classe, je m’étais bien gardé de transmettre à mes parents le bulletin d’inscription distribué par le maître. Ce fut ma grand-mère maternelle Marie-Rose qui, à je ne sais plus quelle occasion, m’expliqua le sens de l’Avent.

 

Cela ne m’empêcha pas d’être un jour reçu en confession à l’église pour la première fois. J’espérais en profiter pour entrer dans le confessionnal et voir comment cela se présentait à l’intérieur de cette drôle de cabane mais à ma grande déception, le curé me fit simplement asseoir sur une chaise en face de lui dans la nef. Il avait une haleine qui sentait la banane. À force de me creuser la tête pour faire l’inventaire de mes péchés, je n’avais pas pensé à avouer que je séchais le catéchisme.

 

De toute façon, le prêtre m’avait informé du pardon de Dieu du moment que je me repentais sincèrement d’avoir hurlé dans l’église, d’être parti en courant après avoir appuyé sur le bouton de la sonnette de l’école des filles, d’avoir dégonflé les canots pneumatiques du marchand d’articles de sport, d’avoir volé un franc dans le porte-monnaie de ma mère pour tirer une chevalière ornée d’une tête de mort dans une boîte à sous Plaisir d’offrir de la fête foraine, d’avoir planté un pétard à mèche au milieu d’une grosse crotte de chien pour la faire exploser sur le trottoir, d’avoir bombardé mes camarades avec des marrons d’Inde et des poires pourries et d’avoir pissé dans le lavoir.

 

Les services de presse sont à demander à : contact.ccottetemard@yahoo.fr

  • ASIN ‏ : ‎ B0C1JBHVG7
  • Éditeur ‏ : ‎ Orage-Lagune-Express. Diffusion : Independently published
  • Langue ‏ : ‎ Français
  • Broché ‏ : ‎ 164 pages
  • ISBN-13 ‏ : ‎ 979-8390413326
  • Poids de l'article ‏ : ‎ 236 g
  • Dimensions ‏ : ‎ 12.85 x 1.07 x 19.84 cm
  • Commandes : ici
  • Pour les personnes d'Oyonnax et sa région, ce livre est disponible au kiosque de l'hôpital d'Oyonnax (Ain) et à la librairie Buffet d'Oyonnax au prix de 12 €. Il est aussi disponible au prêt à la médiathèque municipale d'Oyonnax, centre culturel Aragon.

23 novembre 2024

Sur un sentier recouvert

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Autour de chez moi. Photos Christian Cottet-Emard

« Sur un sentier recouvert » est un cycle de quinze pièces pour piano de Leoš Janáček (1854-1928) qui m’a inspiré le titre du deuxième volume de mes carnets (2016-2023). J’ai failli choisir le titre de la dixième pièce « La chevêche ne s’est pas envolée ! » car les animaux ont une grande place dans mon imagination et mes rêves. La chevêche est une petite chouette attachée à son territoire.

On peut écouter cette pièce et tout le cycle de cette œuvre sur YouTube. Le titre du premier tome de mes carnets (2006-2016), « Prairie Journal » , était aussi en lien avec la musique, celle d’Aaron Copland (1900-1990).

Très souvent, le processus d’écriture est chez moi déclenché et parfois entretenu par la musique qui fait naître des images et des scénarios n'ayant parfois aucun rapport avec les partitions.

 

23 octobre 2024

Mes remerciements à Sébastien Baud pour sa lecture de mon CLUB DES PANTOUFLARDS récemment réédité

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 La semaine commence bien avec une nouvelle entrée dans le rayon lyonnais de la bibliothèque. « Le club des pantouflards » de Christian Cottet-Emard trouvera facilement sa place par son encombrement minimaliste. Format entre la grande nouvelle et le roman court.
 
La brièveté n’empêche pas un foisonnement de scènes qui sont autant de constats tour à tour lucides, tour à tour acides sur notre société ou le pouvoir l’emporte sur l’humain.
 
Effron Nuvem est un chômeur de longue durée qui ne sort que rarement de son quartier populaire de Vaise. Le travail ne le tente pas, tant qu’il arrive avec les aides sociales à subvenir à ses modestes besoins. Ou l’inverse, adapter ces derniers à ses ressources. Quelques bouquins chinés pour rien constituant son seul loisir.
 
Sa morne existence va prendre un chemin nouveau en passant devant un chausseur. Une belle affiche pour des belles pantoufles, le haut de gamme du genre. Que lui a-t-il pris d’entrer et d’acheter ces pompes d’intérieur dont il n’a ni l’usage ni les moyens ?
 
Que cache cette soudaine sympathie du chausseur, le petit gros, à son égard, et son empressement à lui proposer de rentrer dans un club fermé dans lequel les membres siègent en pantoufles ?
 
Le voici au milieu de décideurs, de patrons, d’élus, à faire des banquets gargantuesques. Pourquoi lui, sans un rond et sans relation ? La réponse dans le bouquin.
 
Bien que l’histoire démarre par l’évacuation d’un cadavre ce roman n’est en rien un polar. Difficile d’ailleurs de le classer tout court.
 
Une peinture d’une société et d’un quartier en pleine mutation, avec des projets qui aiguisent l’appétit des élus, de ceux qui veulent leur place, des entrepreneurs plus ou moins véreux. Avec comme depuis toujours le double objectif du pouvoir et de l’argent. Un banc de requins qui se nourrit des masses laborieuses, tout juste du plancton, « tout juste des individus » comme l’écrivait L.F. Céline.
 
Il y a un peu de Big Brother aussi. Monsieur tout le monde n’est qu’un numéro ici, en l’occurrence celui de sa carte de crédit. Et son existence n’est tolérée que tant que le solde de celle-ci est créditeur.
 
Une petite touche de thriller bien sûr, puisqu’il est affaire de machination, de meurtre et de tirage de ficelles.
Le constat froid côtoie le burlesque, le cynisme n’est jamais loin, et l’analyse toujours juste.
Une courte mais agréable session de lecture.
 
Sébastien Baud
 

On peut se procurer ce roman en vente par correspondance ici ou en le commandant directement à contact.ccottetemard@yahoo.fr

Pour les personnes d'Oyonnax et sa région, l'ouvrage est en vente au kiosque de l'hôpital d'Oyonnax au prix de 10 € et peut être aussi demandé à la librairie Buffet d'Oyonnax. Il est en outre disponible au prêt à la médiathèque municipale d'Oyonnax, centre culturel Aragon.