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04 octobre 2022

Cette assemblée de spectres (Préface de mon recueil d'essais littéraires EN LISANT, paru l'été dernier) :

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Une question de Michel Tournier :   « Est-ce bien intéressant, pour un jeune écrivain, de rencontrer ses maîtres ? Quand j’étais jeune, je n’en avais pas  envie. » 

Sans vouloir le reconnaître, dès que je me suis lancé dans ce que Jean Tardieu m’a décrit comme  le dur chemin de la création littéraire dans la dédicace d’un de ses livres, j’avais la même opinion. J’avais pourtant élu mes maîtres mais malgré les occasions qui se présentaient à moi, quelque chose me retenait, sans doute un peu de timidité, pas mal de paresse mais aussi et surtout une sorte d’inexplicable épuisement relationnel qui me frappait déjà dans mes jeunes années et qui est arrivé aujourd’hui à son paroxysme.

Je craignais en outre de me surprendre moi-même en flagrant délit de comportement courtisan et de passer ainsi aux yeux de mes prestigieux interlocuteurs comme un quémandeur d’appuis et de recommandations auprès des éditeurs. Je restais donc le plus souvent prudemment (lâchement ?) en retrait grâce à ma carte de presse qui me servait de prétexte pour approcher les écrivains que j’admirais (les autres, ça ne compte pas) quand les occasions se présentaient. Mon attitude fut à l’origine de récurrents malentendus car mes écrivains favoris pensaient que je ne les approchais que dans le seul but de faire mon travail alors que je m’intéressais à eux et à leurs œuvres pour des raisons beaucoup plus profondes. De plus, ils étaient parfois sur leurs gardes car les écrivains ont des rapports souvent compliqués avec les journalistes, ce qui est compréhensible.

De mon côté, depuis ma prime jeunesse, je suis très attaché à la civilité et aux conventions sociales de base, ce qui me rend sans le moindre problème capable de recadrer vite fait bien fait quelqu’un qui aurait la mauvaise idée de s’en dispenser à mon égard, fût-il autant décoré de tous les prix littéraires de la Terre qu’un maréchal soviétique peut l'être de médailles. Il y eut donc quelques interviews qui tournèrent court, très court, des entretiens au cours desquels des anges semblaient s’être donné rendez-vous sur la banquise mais aussi, heureusement, quelques rares moments de grâce, notamment ma première rencontre puis celles qui suivirent avec l’exquis Jean Tardieu.

J’ai d’autres souvenirs simplement agréables ou drôles avec des écrivains. J’ai fait un bout de chemin en leur compagnie mais à bonne distance et continué parfois d’échanger quelques signes, de loin en loin, avec eux. Leurs livres dorment désormais dans ma bibliothèque toute neuve, rescapés de la dernière purge avant les prochaines car lorsque vient le soir, dans le ballet des ombres, il n’en reste et n’en restera, jusque sur les étagères d'un lecteur anonyme et insomniaque, que quelques-uns. Tel est le prix de l’écriture, cette assemblée de spectres.

 

Informations et commandes :

Ici

et

 

  • ASIN ‏ : ‎ B0B4JTSB7X
  • Illustrations : photos (noir et blanc)
  • Date de publication‏ : ‎ 28 juin 2022
  • Langue ‏ : ‎ Français
  • Relié ‏ : ‎ 168 pages
  • Couverture : rigide
  • ISBN-13 ‏ : ‎ 979-8838259042
  • Poids de l'article ‏ : ‎ 277 g
  • Dimensions ‏ : ‎ 13.97 x 1.55 x 21.59 cm

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01 octobre 2022

Carnet de nuit

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C’est parce que je voudrais écrire un livre gorgé de soleil que j’ai rendez-vous chaque nuit sous la petite lampe bleue.

***

Pourquoi vouloir faire advenir des formes comme en sont les poèmes dans un monde qui en est rempli et qui est lui-même l’une d’elles ?

***

J’ai tellement horreur du travail que je fais tout ce que je peux pour le dissimuler dans ce que j’écris. Je voudrais qu’on puisse croire que mes livres sont venus tout seuls sans que j’aie à fournir d’effort, qu’ils donnent l’impression d’avoir été écrits sous la dictée, comme si une puissance supérieure eût fait de moi son instrument d’écriture.
Si quelqu’un me dit : « Ce livre a dû te demander beaucoup de travail », je suis triste et un peu vexé parce que pour moi, cela signifie que pour le lire, le lecteur a probablement été contraint de fournir un effort, c’est-à-dire quelque chose de pénible.

 

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27 septembre 2022

Jean-Jacques Nuel : Le Puits des pénitents

Une nouvelle enquête du privé Brice Noval à Cluny

Le Puits des pénitents ou la disparue de Cluny de Jean-Jacques Nuel. Éditions Héraclite, collection Terres de Bourgogne. 2022. 198 p. 17 €.

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Quand on aime, on ne compte pas. Cet adage s’applique autant aux livres que Jean-Jacques Nuel écrit dans des genres aussi différents que le récit, la poésie, la nouvelle, l’aphorisme et le roman qu’au détective privé Brice Noval, l’inlassable enquêteur qui aime son métier et ne compte pas son temps pour faire triompher la vérité.
 
Comme son créateur, Brice Noval le lyonnais s’est retiré dans un petit village de Bourgogne près de Cluny, l’ancien centre rayonnant de la chrétienté. Il n’arpente pas sa nouvelle région de résidence pour le seul plaisir de la promenade même si comme il plaisante, « Je ne cherche pas le travail. Cela dit, si le travail me cherche, il me trouve. » C’est bien sûr précisément ce qui arrive à ce privé qui procède à l’ancienne c’est-à-dire comme Hercule Poirot et Columbo, à l’intuition, au flair, à la chance.
 
Une jeune fille disparue, sa mère qui appelle Brice Noval à la rescousse pour mener des recherches parallèlement à l’enquête officielle de la gendarmerie, voilà la mécanique infernale qui entraîne un retraité flegmatique sur les chemins sinueux du détective revigoré. La retraite, ce sera une fois de plus pour plus tard. En effet, le personnage de privé en apparence perclus de routine et d’habitudes mais en réalité à l’œil toujours vif inventé par Jean-Jacques Nuel n’en est pas à son coup d’essai en Bourgogne ainsi que s’en souviennent les lecteurs d’Avril à Cluny également publié avec un grand succès aux éditions Héraclite en 2021 après deux autres polars lyonnais.
 
Ainsi se suivent les chemins de Brice Noval et de son créateur, de Lyon à Cluny, pour le plus grand plaisir des passionnés d’enquêtes méticuleuses comme pour celui des amateurs de lourdes ambiances provinciales que Jean-Jacques Nuel excelle à suggérer, un brin d’humour british en sus, d’un style qu’on pourrait apparenter à la ligne claire s’il s’agissait d’une bande dessinée. Petit clin d'œil : lors de son enquête, Brice Noval se rend dans un immeuble pour interroger un certain monsieur Nuel « qui ne semblait pas antipathique » !
 
Et ce fameux puits des pénitents dans tout cela ? Pour le découvrir, ouvrez le livre et imprégnez-vous de l’étrange atmosphère clunisienne agrémentée par l’auteur de quelques repères historiques qui vous donneront envie d’en savoir plus.
 
Christian Cottet-Emard
 
 
Présentation et extrait du livre sur le blog de l'auteur.