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30 juillet 2010

A’ xiste pas !

Chaque année en période estivale, je fais le même rêve éveillé : les grands quotidiens et les magazines qui ont pris l’habitude de réduire leur pagination pendant les vacances en profitent pour aérer un peu la boutique. Les chefs de rubriques sont partis au chaud ou au frais ? Qu’à cela ne tienne, les rédactions ont embauché de jeunes stagiaires. Dans les pages littéraires, ils signent des critiques et des notes de lecture à leur manière. On leur donne carte blanche, oh, pas pour longtemps... Mais tout de même. Puisqu’ils ne sont pas encore blasés et qu’ils sont encore trop jeunes et inconnus pour crouler sous les services de presse, ils nous parlent des livres qu’ils aiment et ne répugnent point à promouvoir quelques ouvrages publiés par de petits voire minuscules éditeurs.

Ce bref courant d’air frais ne dure que quelques semaines mais c’est d’autant plus agréable pour les lecteurs surpris (ô lecteur, ô lectrice, à quelle époque lointaine un journal, un magazine vous ont-ils surpris ?) que la rentrée dite littéraire va bientôt déverser ses centaines de nouveautés dont une partie ne connaîtra de la librairie que l’arrière-boutique avant de repartir encore  blistérisée et empaquetée vers le pilon.

Eh oui, c’est toutes les années pareil. Le rêve n'était qu'un rêve et la réalité, la voici : hier, j’ai reçu Télérama. Rubrique littéraire : trois livres présentés, pas un de plus ! Et à la fin de l’été, à Télérama comme ailleurs, même avec le retour à la pagination normale, ils compteront non pas chaque ligne mais chaque signe, les chefs de rubrique ! Quant à la petite édition : « a’ xiste pas » comme dit Jean Tardieu.

08 septembre 2007

Youpi, c'est la rentrée (« littéraire »)

6c6c5953a605d03f371487894c0f0e0d.jpeg- C’est mon sujet !
- Non, c’est mon sujet !
- C’est mon sujet aussi !
- Non, c’est le mien et t’as pas le droit de t’en servir !
- Si, j’ai le droit.
- M’sieur, M’sieur, elle m’a pris mon sujet !
- C’est pas vrai !
- Si, elle me l’a pris et elle arrête pas de s’en servir !
- Dites, les gamines, vous avez pas bientôt fini de vous chipoter ?
- Elle a pas le droit de se servir de mon sujet et elle s’en sert quand même...
- Oui, je m’en sers quand je veux, où je veux et comme je veux !
- Allons, allons, mes petites, vous pouvez bien jouer toutes les deux avec ce sujet sans vous disputer.
- Na-na-na, c’est mon sujet et pas le tien, na-na-na !
- Vous voyez, M’sieur, elle est méchante !
- Na-na-na, c’est mon sujet et pas le tien, na-na-na !
- Toi, cesse donc d’en rajouter avec ton caractère de cochon ! Et toi, laisse-la jouer avec ce sujet qui appartient à tout le monde. Comment voulez-vous que je fasse mes comptes si vous passez votre temps à vous voler dans les plumes !
- C’est mon sujet !
- Non !
- Si !
- Ah, tu le veux, ton sujet ? Eh ben regarde ce que j’en fais de ton sujet ! Je le prends, je le boulotte et je fais un tas de trucs avec !
- Mon sujet... Elle me l’a bouffé ! C’est pas vrai ! Elle m’a bouffé mon sujet !
- Miam, miam, grouimf, grouimf, hum, le bon sujet, qu’il est bon ce sujet, grouimf, grouimf ! Miam !
- T’as pas le droit de faire ça, t’as pas le droit !
- Grouimf, miam, beurk.
- Ah, t’as voulu bouffer mon sujet, eh ben prends ça ! Paf, en pleine poire !
- Et vlan, voilà pour toi, retour à l’envoyeur ! Beurk.
- Mais j’hallucine ! Elles sont pas vraies ces deux-là ! Je vais sévir. Attention, je vais sévir !
- Mais M’sieur, elle m’a pris mon sujet et elle l’a bouffé !
- Tu m’embêtes à la fin avec ton sujet.
- Je veux qu’elle me le rende !
- Tais-toi ! Tu me gaves ! Et d’abord, elle peut pas te le rendre le sujet...
- Pourquoi M’sieur ?
- Parce qu’elle l’a déjà digéré.
- Non, non, non ! C’est mon sujet, c’est mon sujet !
- Alors là, tu dépasses les bornes. Puisque c’est comme ça, tu seras punie. Et à l’avenir, prends exemple sur ta copine, regarde comme elle est sage maintenant.
- (Grouimf ?)