08 novembre 2009
Finalement
Ton âme prodigieuse se repose dans un long sommeil et pendant qu’elle dort tu vis les épisodes étranges de ta vie terrestre
Les religieux te font peur avec leur vie éternelle leur résurrection toi qui n’aspires qu’au repos
Tu les engueulerais volontiers après avoir vu cet homme acheter un rat dans une animalerie l’avoir entendu répondre à la vendeuse « n’importe lequel c’est pour mon serpent » et la vendeuse de choisir le plus moche et le plus faible comme elle aurait pu choisir le plus beau et le plus vigoureux ou tout simplement un au hasard
Les croyants ce n’est pas leur faute leur très grande faute si la vendeuse est obligée de choisir un rat pour le serpent
Ce n’est la faute à personne si les créatures de ce monde se retrouvent dans l’obligation de se manger entre elles cela explique peut-être qu’il soit vain d'employer le mot « âme » dans la poésie ou même le mot « poésie »
Peut-être ne faut-il plus employer de mots
Finalement
© Éditions Orage-Lagune-Express, 2009.
00:13 Publié dans Estime-toi heureux | Lien permanent | Commentaires (9) | Tags : rat, serpent, âme, vie éternelle, résurection, littérature, poésie, blog littéraire, christian cottet-emard
Commentaires
Tu me touche beaucoup avec ces quelques lignes troublantes. Je crois que c'est les raisons même qui font que je n'écris plus, je n'ai plus envie de nourrir mon serpent avec des rats. Plus envie d'alimenter mon "âme" avec des mots. J'ai choisis de vivre le terrestre et de manger moi-même mes rats. Finalement tout cela c'est la même chose: nourrir son âme ou nourrir son présent, l'important n'est-ce pas de se nourrir? reste une certitude: les religions sont pathétiques dans leur volonté de nous donner à être et reste aussi un trouble que tu souligne très bien: écrire est-il pathétique?
merci pour ce billet.
Écrit par : marie-ella | 08 novembre 2009
Deux "r", cher Christian, à résurrection!
Écrit par : P.A.G de l'Académie | 08 novembre 2009
La coquille, c'est comme le tremblement de terre, une fois que c'est arrivé... Merci en tous cas, et heureusement que l'Académie veille !
Écrit par : Christian Cottet-Emard | 08 novembre 2009
Chère Marie-Ella, écrire est pathétique quand on en fait une petite entreprise. Ce n'était ni ton cas ni le mien. En ce qui me concerne, j'y vais à l'instinct, tu le sais, je ne suis pas un intellectuel, et il m'arrive d'être troublé par ce que me dicte cet instinct. En tous cas, malgré les doutes, le doute, je ne me sens pas capable d'avoir ton courage radical d'arrêter. Et tu pourrais d'ailleurs avoir celui de t'y remettre, qui sait ?
Écrit par : Christian Cottet-Emard | 08 novembre 2009
Au delà du débat des ateliers d'écriture (cités avant) et du "réussir à tout prix" qui sont en effet pathétiques et que nous laisserons à d'autres. Il y a tout de même, et c'est ce que tu effleure dans ton texte, un gouffre, on se trouve un jour face au monde, démuni et ambitieux avec des mots comme seuls matériaux, c'est énorme et puis parfois cela ne fais plus le poids. C'est un peu ce que je ressens face à l'écrit. Et hélas le courage n'y ferai rien, l'arrêt est instinctif comme l'écrit, peut-être est-ce un réflexe de protection...
Mais tes mots résonnent en moi et cela me procure beaucoup de bonheur, encore le coup du rat et du serpent en somme...
Écrit par : marie-ella | 09 novembre 2009
En tout cas mon rat est entre de bonnes mains avec toi Papa :D
Écrit par : Clara | 26 novembre 2009
... Je t'en offrirai un autre tout neuf pour Noël si tu insistes.
Écrit par : Clara | 30 novembre 2009
Mais tu garderas les petits pendant les vacances !
Écrit par : Christian Cottet-Emard | 01 décembre 2009
Quand je pense à ces pauvres serpents qui sont obligés de manger des rats avec les poils, faudrait leur éplucher... quand même, non ?
Écrit par : jacki marechal | 01 décembre 2009
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