03 juillet 2010
Alma s'en va (suite)
(Nouvelle en mini-feuilleton)
5
Depuis que je vis retiré et que je ne fais plus rien, je dors comme une souche. Pourtant, cette nuit, je me suis levé. Cette odeur d'arbre en fleur est revenue. Encore un rêve ? Je n'aime pas me réveiller la nuit car j'entends gronder la mer.
J'ai l'impression qu'elle s'approche et qu'elle peut m'emporter. Tout enfant, je pensais la même chose. Aujourd'hui, j'ai cinquante ans et rien n'a changé. Dans la pénombre, j'ai écrit sur les pages tachées d'un vieil agenda :
L'abandon des grands rêves accélère la chute des dents.
Complice du caillou, l'usure sauve la peau du vieil enfant qui n'en tirait que ricochets.
Toute fleur de décombres respire un paradis vécu.
Entre les plis du temps, chante le vent fossile.
Ne retenir de toute énigme que la poursuite des merveilles.
J'ai écrit. Mais qui a parlé ?
(À suivre...)
© Éditions Orage-lagune-Express
La version intégrale de cette nouvelle que j'ai écrite à la fin des années 1990 est parue en deux épisodes dans le n° 16 (janvier 2000) et le n° 17 (avril 2000) de la revue Le Jardin d'essai et aux éditions Orage-Lagune-Express qui en conservent l'entier copyright. Tous droits réservés.
00:03 Publié dans Mini-feuilleton | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : feuilleton, soldat, mer, alma, alma s'en va, éditions orage-lagune-express, nouvelle, jardin d'essai, revue, christian cottet-emard, plage, épave, jeep
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