23 novembre 2010
Chemins d'eaux basses
Lido, Pellestrina, littoral... Le bus secoue ses tôles sur une bande de terre qui porte à peine la route au-dessus de la mer. En fin de matinée, j'ai pris le bateau-mouche numéro quatre de Venise au Lido, l'autobus numéro onze du Lido à Pellestrina, lequel tas de ferraille a franchi sur un bac la passe de Malamocco. À Pellestrina, le bus m'a planté au bout de la route, au bout de la digue.
Personne sous le ciel vert.
L'attente d'un hypothétique motobatello ou de quelque motonave s'oublie en un regard vers le disque laiteux du soleil lagunaire. Pellestrina derrière, découpe sa silhouette de village étranger à la terre. D'un côté le grand large, de l'autre la lagune et ses chemins d'eaux basses.
Et si le motonave n'arrivait pas ? Cela aurait-il de l'importance ? Un rendez-vous manqué avec quiconque en cet archipel de ruines peut-il peser dans la vie d'un garçon comme moi ?
(Extrait retrouvé d'un carnet de voyage à Venise en avril 1979, date à laquelle la photo a été prise avec un petit instamatic).
© Éditions Orage-Lagune-Express.
00:19 Publié dans Voyage | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : venise, lido, pellestrina, lagune, carnet, voyage, christian cottet-emard, motonave, motobatello, malamocco, italie
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