Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

25 juin 2011

Comment ne pas ?

poisson,fontaine,parc rené nicod,oyonnax,ain,rhône-alpes,autobiographie,adolescence,variations symphoniques,christian cottet-emard,blog littéraire,souvenirToutes les fleurs du marronnier du parc municipal se sont envolées dans les grands vents des premiers orages. Le parc n’est pas loin du lycée où je suis en seconde. Quand viennent les heures de sport, je sors acheter un paquet de Gitanes blanches sans filtres au café-tabac situé juste en face du lycée, je descends la rue de la Victoire et je rejoins l’entrée du parc marquée par une fontaine dont l’eau jaillit de la bouche de gros poissons en métal peint. Le plus souvent, ma place sous le marronnier est libre et je m’y installe pour fumer et lire un livre de poche.

Ce jour-là, j’ai acheté La Vie rêvée de François-Régis Bastide, un gros roman choisi pour le titre et la couverture (où l'on voit flotter un orgue dans le vide) et non pour l’auteur que je ne connais pas. poisson,fontaine,parc rené nicod,oyonnax,ain,rhône-alpes,variations symphoniques,autobiographie,carnet,christian cottet-emard,blog littéraire,eau,souvenir,adolescenceJe crois avoir lu au moins trois quarts de ce livre en pensant à autre chose, sans m’intéresser à une histoire qui était sans doute à mille lieues de ce qui pouvait me concerner à cette époque. Si je me souviens encore de ce livre qui ne suscita en moi que quelques images floues correspondant à certains débuts de chapitres, c’est qu’une question parasitait ma lecture : comment écrire un roman de cinq cents pages ?

Aujourd’hui, trente-cinq ans après ce moment de mon adolescence qui s’est gravé Dieu sait pourquoi dans ma mémoire avec une étrange insistance, j’aurais plutôt tendance à me demander : comment ne pas écrire un roman de cinq cents pages ?

Malgré ma propension à rêver ma vie en ces années soixante-dix du siècle dernier, je ne garde guère de nostalgie de cette période durant laquelle je n’exerçais ma lucidité à rien d’autre qu’à tenter d’évaluer les décennies d’expériences et de lecture qu’il me faudrait traverser avant d’être capable de raconter une histoire et d’en arriver à me demander « comment ne pas faire ceci ou cela, comment ne pas écrire ceci ou cela, comment ne pas être ceci ou cela » .. .

(Extrait de : Les Variations symphoniques.)

Commentaires

La période d'apprentissage pour un autodidacte lui apparait surement toujours bizarre à partir du moment où il l'a dépassée - pourtant il laisse derrière lui cette vase qui a été nécessaire - et il la regarde, étonné de la liberté qu'elle a laissé éclore. Avec le temps. C'est de l'engrais, de l'humus, du compost qui devient bonne terre et parfois, avec beaucoup de chance -il y a tellement de paramètres - belle fleur... On aimerait en tout cas...

Écrit par : jacki marechal | 25 juin 2011

Les commentaires sont fermés.