16 janvier 2022
Carnet / Seul en groupe
02:28 Publié dans carnet | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : carnet, note, journal, blog littéraire de christian cottet-emard, chronique, groupe, individu, pêche, chasse, nature, rivière, forêt, livre, poisson, truite, porte bois, teigne, prairies humides, fleurs, campagne, flammarion, jim harrison, solitude, christian cottet-emard, littérature, sandwiches, vin, ironie, hilarité, moquerie
05 février 2021
Carnet / La vie rêvée
Toutes les fleurs du marronnier du parc municipal se sont envolées dans les grands vents des premiers orages. Le parc n’est pas loin du lycée où je suis en seconde. Quand viennent les heures de sport, je m'en dispense moi-même et je sors acheter un paquet de Gitanes blanches sans filtres au café-tabac situé juste en face du lycée, je descends la rue de la Victoire et je rejoins l’entrée du parc René Nicod marquée par une fontaine dont l’eau jaillit de la bouche de gros poissons en métal peint. Le plus souvent, ma place sous le marronnier est libre et je m’y installe pour fumer et lire un livre de poche.
Ce jour-là, pendant que les autres gesticulent en respirant des relents de gymnase, j’achète à la Maison de la presse La Vie rêvée de François-Régis Bastide, un gros roman choisi pour le titre et la couverture (où l'on voit flotter un orgue dans le vide) et non pour l’auteur que je ne connais pas.
Je crois avoir lu au moins trois quarts de ce livre en pensant à autre chose, sans m’intéresser à une histoire qui était sans doute à mille lieues de ce qui pouvait me concerner à cette époque. Si je me souviens encore de ce livre qui ne suscita en moi que quelques images floues correspondant à certains débuts de chapitres, c’est qu’une question parasitait ma lecture : comment écrire un roman de cinq cents pages ?
Aujourd’hui, si longtemps après ce moment de mon adolescence qui s’est gravé Dieu sait pourquoi dans ma mémoire avec une étrange insistance, j’aurais plutôt tendance à me demander : comment ne pas écrire un roman de cinq cents pages ?
À l'exception de ma propension à rêver ma vie en ces années soixante-dix du siècle dernier, je ne garde guère de nostalgie de cette période durant laquelle je n’exerçais ma lucidité à rien d’autre qu’à tenter d’évaluer les décennies d’expériences et de lecture qu’il me faudrait traverser avant d’être capable de raconter une histoire et d’en arriver à me demander « comment ne pas faire ceci ou cela, comment ne pas écrire ceci ou cela, comment ne pas être ceci ou cela » ...
01:07 Publié dans carnet | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : poisson, fontaine, parc rené nicod, oyonnax, ain, rhône-alpes, variations symphoniques, autobiographie, carnet, christian cottet-emard, blog littéraire, eau, souvenir, adolescence, note, journal, prairie journal, éditions orage lagune express, médiathèque oyonnax, livre
26 juin 2020
La grande traversée
Les poèmes sont des bateaux en papier
Des enfants mais aussi des adultes sérieux les envoient naviguer dans les bassins des parcs municipaux
Comme les caravelles ils connaissent la vaste aventure de toute traversée
L’employé qui nettoie les bassins est mécontent de cette habitude salissante
mais il accroche de sa perche bien d’autres débris que ces éphémères papiers pliés
et cette idée que des adultes sérieux puissent armer ces frêles esquifs finit par lui sourire
sans qu’il prenne le temps de s’expliquer pourquoi
Extrait de mon recueil Estime-toi heureux © éditions Orage-Lagune-Express 2020. Photo Christian Cottet-Emard.
00:49 Publié dans Estime-toi heureux | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : © éditions orage lagune express, estime-toi heureux, christian cottet-emard, poème, poésie, blog littéraire de christian cottet-emard, poèmes de preben mhorn, bateaux en papier, parcs municipaux, bassin, fontaine, poisson, parc rené nicod, oyonnax, ain, haut-bugey, rhône-alpe auvergne, france, europe, traversée, aventure, voyage, caravelle, rêve, empreinte électronique n°, office notarial m, archive n°, dépôt, antériorité