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06 février 2023

Carnet

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Écrire revient pour moi à penser la nuit aux ciels de la journée et le jour aux ciels de la nuit. C’est une activité qui relève de la nostalgie de certains rêves éveillés bien que je ne sois pas moi-même quelqu’un de systématiquement nostalgique ou obsédé par les rêves, un état d’esprit qui s’apparente un peu à la saudade sans que je sois pour autant sûr que ce mot portugais impossible à traduire en français définisse au mieux cet étrange processus. 

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Vu de ma fenêtre, ces dernières semaines.

 

08 mai 2022

Carnet / L’abstraction des bords de mer

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Dès que je me promène en bord de mer, j’entre dans l’abstraction, en opposition à la vie dans ma région natale et dans ma campagne où règne le concret. Les vacances qui sont une idée abstraite y sont bien sûr pour beaucoup.
 
J’ai vu la mer pour la première fois au milieu des années soixante, l’époque de mon enfance. C’était la mer du nord. J’étais à l’arrière de l’Opel blanche crème de mon parrain. Nous roulions doucement dans les rues d’Ostende lorsque la mer apparut soudain entre deux immeubles.
 
Je m’en souviens comme si j’y étais encore mais je suis incapable de me rappeler précisément l’année et le jour où, très jeune homme, je vis apparaître la Méditerranée. Le souvenir de ma première vision de l’océan est plus précisément daté parce que j’y faisais du camping dans les Landes, ce qui ramène certes au concret mais celui-ci s’efface dès que je flâne sur la plage. Cependant, la véritable abstraction qu’est à mes yeux le paysage maritime est l’horizon méditerranéen.
 
J’ai mis très longtemps à mettre ces pauvres mots sur cette idée qui est aussi une sensation, pour moi un évènement qui s’est produit en entrant acheter du raisin à l’étal d’un petit magasin  de la ville d’Alghero en Sardaigne, un îlot d’ombre précaire dans l’immense lumière bleue du matin.
 
Cette matinée n’était pas un jour de rêve puisqu’elle était bien réelle mais un jour rêvé pour l’abstraction d’une journée où ces gros raisins de couleur parme qu’on trouve en été en Sardaigne se suspendaient en sphères scarieuses dans l’espace ombreux de l’échoppe telles des planètes dans le cosmos.
 
Ainsi naissent des tableaux dans le rêve éveillé des peintres ou quelques lignes lorsqu’on n’est pas capable de peindre et que la jolie marchande de fruits et légumes sourit parce qu’elle croit lire dans les pensées.
 
 
Extrait de mes Carnets d'Italie, © Éditions Orage-Lagune-Express.
Photo : Alghero (Sardaigne) photo Christian Cottet-Emard.
 

07 février 2021

Rue du lundi

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Nous voilà bien  ! Au milieu des masques  ! Le nez collé contre l'asphalte.

 

Fâcheuse posture  ! Je ne suis pourtant pas seul à lever les yeux, à vouloir les garder ouverts sur les couleurs de l'air, les formes qu'il chérit.

 

Et l'on nous taxe de rêveurs, moi l'incurable des nuages, nous, inconsolables de la terre  !

 

Qui reconnaître  ? Vous, que les dortoirs, les guichets, les pointeuses et les gradins n'ont pas encore avalés  ?

 

Oui, vous, les rescapés du mauvais rêve  ! On vous parle  !

 

Extrait de mon dernier recueil Aux grands jours, Club, été 2020.

(Première publication de ce texte dans L'Alerte joyeuse, Orage-Lagune-Express, 1997.) 

Image © Christian Cottet-Emard