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10 janvier 2023

Carnet / Le silence des poètes

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Il faut hélas continuer de parler au présent de cet événement effrayant même si les mesures d’exception ont été suspendues (essentiellement pour des raisons d’évolution du contexte politique liées aux surprises des dernières élections législatives) parce que nous voyons bien qu’à la lumière de ce qui s’est passé pendant ces deux ans, c’est une nouvelle société qui pointe son nez, et pas la plus rassurante, celle qui risque de sortir discrètement du cadre démocratique au profit d’une post-démocratie parfaitement prête à verser dans une forme inédite de pré-dictature. Le danger n’est pas imminent mais à prendre au sérieux et seuls ceux qui n’ont pas envie de le voir et de le dénoncer pour continuer à vaquer tranquillement à leurs occupations se gaussent de cette inquiétude. 

Parmi eux, une mention toute particulière est à réserver (ce n’est qu’un petit exemple dont je conçois bien qu’il peut paraître négligeable) à une majorité de ces poètes que je vois tourner dans l’espace des réseaux sociaux, presque entièrement silencieux sur l’épisode que nous venons de vivre (et qui est loin d’être terminé) alors qu’il n’est pas un recoin de leurs pages où ils ne dévident pas leurs mantras du genre « la poésie sauvera le monde » quand ils ne débitent pas leurs chapelets de curés laïques poussant leurs fades homélies sur Facebook, tels d’anciens « nouveaux Rimbaud » finissant en sous-notables parfois médaillés ! 

Pas un mot de la part de ces défenseurs si bien politisés de la liberté loin de chez eux sur ce qu’ils avaient sous leur nez : une nouvelle caste de parias, des professionnels privés de leur emploi du jour au lendemain, des victimes d’effets secondaires suite à l’administration de produits expérimentaux sous la pression du chantage gouvernemental, autant de victimes collatérales d’un déchaînement de menaces et de contraintes qui se retrouvent aujourd’hui abandonnées à leur sort, privées de tout recours officiel hormis celui d’associations d’avocats courageux et de très rares journalistes qui font encore leur métier dans des médias encore critiques : Cnews (Pascal Praud), Sud radio (André Bercoff) et quelques autres bien loin des grandes chaînes et des journaux nationaux tellement subventionnés par l’État qu’ils sont devenus des médias officiels (je nuance ce jugement à propos du Figaro). 

Écrire sur cette situation ne m’amuse pas. Je préférerais moi aussi ne m’occuper que de mes petits livres (sans pour autant être étiqueté poète) car en réalité, la catégorie de poètes dont je viens de parler, leur silence au moment où leurs paroles et leurs écrits auraient peut-être enfin pu compter un peu et bien souvent la lecture de leur littérature calibrée aux bons sentiments à la mode, tout cela me provoque plus de flatulences et de météorismes que l’ingestion par négligence d’un cassoulet en boîte périmé servi à l’estaminet célébré par Pierre Perret dont la poésie particulière décolle parfois plus haut que celle éditée à grand renfort de subventions par l’édition autoproclamée « alternative » . 

On me reprochera peut-être à juste titre de tirer sur des ambulances mais quand même, ces rebelles dont on nous rebat les oreilles, où sont-ils quand on aurait besoin qu’ils se manifestent un tantinet sur un sujet aussi grave et aussi proche que celui que je viens d’évoquer au lieu de se contenter de manifester contre ce qui cloche à l’autre bout de la planète dans des contrées où la démocratie n’est même pas encore le début d’une idée ? Mais laissons les poètes où ils en ont envie, après tout pourquoi pas ? (Et d’ailleurs, méritent-ils tant d’emportement de ma part puisque depuis longtemps, ils ne s’écoutent et ne se lisent qu’entre eux  —  et encore… ? Probablement pas, ça ne vaut pas le coup). 

Revenons plutôt à nos moutons, c’est le cas de le dire. Pour ceux-là (ceux qui consentent sans barguigner), la tempête est dernière nous, oubliée, zappée, et ce n’est pas parce que la France est, si je ne me trompe, le dernier pays européen à se venger contre les personnels de santé et de secours non-piqués en refusant de les réintégrer avec les excuses et surtout les indemnités, qu’ils vont se poser d’autres questions sur ce que cette crise de folie générale et institutionnelle annonce pour demain : labos en embuscade car shootés aux records de bénéfices jamais vus et mesurés en heures, politiques à leurs ordres et à ceux d’une gouvernance européenne censée nous protéger de tout (crise économique, excès de nationalisme, risque de guerre, corruption…) alors que cette Europe-là finit quand même par faire la une de l’actualité avec toute cette panoplie parce qu’en fin de compte, toute cette imposture est impossible à mettre sous le tapis, même par des médias complaisants qui regardent encore un tout petit peu, de temps en temps, quand le chaudron s’emballe un peu trop, du côté de ce qui leur reste de vague crédibilité pour exister encore, même sous perfusion de leur drogue dure, la « subventionnite » (également très prisée, si j’ose dire, des poètes, à leur humble niveau). 

Ah, encore les poètes, voilà que ça me reprend, peut-être parce que l’Histoire se souvient qu’en des époques autrement plus dangereuses et désespérées, leurs voix ont porté alors qu’elles n’avaient que le mauvais papier de pénurie des livres imprimés clandestinement et des tracts largués par avion pour recueillir leurs écrits, leurs protestations, leur résistance…

 

Et pour ne pas oublier :

Pass Vaccinal : "Juridiquement, cette situation est de la folie" - Marc Gotti -

 

Charles Gave : "L'empire du mensonge est en train de s'écrouler".

 

 

 

 

                        

Commentaires

Au début de votre premier paragraphe j'ai cru «relire» un de vos passages que vous aviez écrit il y a déjà pas mal de temps lors de la pandémie dû au Covid....
Ensuite même si les arguments sont identiques, vous incluez certains de vos semblables, en tout cas si j'ai bien compris, le silence assourdissant de ces derniers, face à ce que vous dénoncez selon votre propre vision des choses et surtout votre colère, pour ce que vous avez vécu pendant cette période vraiment difficile où beaucoup de personnes ont perdu la vie, ici comme ailleurs !!
Personnellement j'entends et je peux comprendre, et je me garderais bien d'avoir une opinion positive ou négative, même si je ne partage pas toute votre argumentation....
Cependant je me suis toujours dit que si l'occasion se présenterait, et c'est le cas avec votre dernier propos, j'aimerais bien savoir ( non pas ce que vous auriez fait à la place de...), mais qu'est ce qui, selon vous, aurait été le plus pertinent et le plus adéquat pour éviter ces « dérives » que vous caractérisez comme une sorte d'antichambre de la dictature....???

Écrit par : un lecteur intéressé | 10 janvier 2023

Au début de la crise sanitaire, je pensais comme tout le monde qu’on ne savait pas précisément à quoi on avait affaire, qu’il y avait des malades et des morts et qu’il était donc normal de voir le gouvernement à la manœuvre puisque c’est exactement son rôle.
Je trouvais aussi tout à fait admissible que le gouvernement puisse avoir besoin de s’adapter à la situation voire hésiter ou même se tromper de stratégie, quitte à en changer si nécessaire. Nos gouvernants sont des humains, ni omnipotents ni infaillibles. On ne peut pas leur reprocher de se tromper mais on ne peux pas accepter qu’ils persistent dans l’erreur avec mépris et insolence comme l’a fait le président véritablement dépassé par sa colère puérile grossièrement exprimée contre les non-vaccinés à un moment où il était admis qu’ils ne constituaient aucune menace sérieuse pour la société.
Le premier confinement était excusable, au moins durant le laps de temps de réflexion permettant de s’apercevoir que la mesure était inutile et intenable sur la durée, ce qui aurait évité de la reconduire. Jusque-là, c’est-à-dire la première phase de la crise, je n’avais pas de reproches particuliers à l’encontre des autorités aux commandes (à part la mise en place des autres confinements).
C’est dans la deuxième phase de la crise que tout s’est emballé et gâté, précisément au moment où l’idée du passeport vaccinal a été imposée.
Donc pour essayer de répondre à votre question, les dérives dont je parle auraient été évitées si ce passeport vaccinal n’avait pas été instauré car lorsqu’il le fut, tout partit en vrille sur le plan du fonctionnement de la démocratie et de la cohésion d’une France déjà excessivement fracturée.
Il fallait laisser les gens estimer eux-mêmes le degré de risque qu’ils étaient prêts à accepter pour eux-mêmes et pas pour les autres car ceux qui se pensent protégés par les injections n’ont en principe pas de raison de se croire menacés par ceux qui les refusent. Or, c’est précisément là que la machine infernale s’est lancée selon un processus bien connu lors des situations de crise pendant lesquelles la peur fait perdre tout sang-froid, ce qui fait sortir de leurs terriers les opportunistes de tout poil qui ont intérêt à tirer parti de cette peur pour des raisons politiques et financières (c’est toujours la même chanson).
C’est aussi dans ces moments que prospèrent les seconds couteaux dans toutes les couches de la société, dans toutes les classes sociales : les délateurs, les frustrés, les petits chefs, les serviles toujours prêts à sortir du bois quand les conditions leur sont favorables. C’est la raison pour laquelle ma colère n’est pas seulement dirigée contre ce gouvernement mais aussi contre une partie de la population dans laquelle se trouvent effectivement certains de mes amis et connaissances avec lesquels j’assume de prendre de la distance si le dialogue devient impossible sur un sujet aussi grave.
Un dernier mot sur la dictature. Bien sûr, nous n’y sommes pas. Mais ce n’est pas parce qu’elle dort qu’elle ne peut pas se réveiller, sous des formes différentes de ce qui est déjà connu, par exemple à la faveur des crises et en particulier des crises sanitaires puisque la santé est aujourd’hui la nouvelle religion qui, comme toutes les religions, a ses fanatiques.
La dictature serpente dans toutes les têtes car elle est une tentation permanente, y compris dans l’esprit des démocrates qui partent en vrille sous prétexte qu’ils se considèrent un jour comme des élites, ce qu’on appelle aujourd’hui les « sachants » se croyant capables de faire le bonheur des peuples malgré eux.
Je suis désolé d’avoir été sans doute trop long et de n’avoir probablement pas répondu de façon satisfaisante à votre question. Mais je le répète, dans cette histoire, pour éviter la réaction en chaîne des dérives, il aurait fallu renoncer tout de suite à l’idée des mesures d’exception entraînées par le passeport vaccinal dont certains juristes nous disent d’ailleurs qu’elles ne sont pas conformes au droit (cf. le lien avec les explications de Marc Gotti à la fin de mon texte). C’est pourquoi j’ai apprécié le courage politique et la ténacité de Nicolas Dupont-Aignan dès le début et tout au long de cette affaire.
Tant que j’y suis, une précision sur ma colère puisque vous y faites allusion. Comme d’habitude chez moi, c’est une colère froide (parce que la colère doit rester froide pour être productive) : j’ai beaucoup moins souffert des confinements et de ma relégation consécutive au passeport vaccinal qu’un grand nombre de mes concitoyens enfermés dans les villes parce que j’ai la très grande chance de pouvoir me promener dans la campagne sans sortir de chez moi.
En provincial ordinaire, je suis habitué aux déserts culturels et à la raréfaction des cafés, restaurants et autres lieux publics de divertissement dans un vaste rayon de ma région de résidence.
Cependant, le seul fait de penser à toutes les personnes enfermées dans leurs appartements, aux familles entassées avec des enfants dans quelques mètres carrés pendant que dans certaines villes des drones survolaient les rues en diffusant des messages sanitaires, j’avoue qu’imaginer tout cela m’a quand même gâché mes balades.

Écrit par : Christian Cottet-Emard | 11 janvier 2023

Merci pour votre argumentation et vous n'avez pas été long, bien au contraire...
Je suis assez d'accord avec vous sur la grande majorité de vos arguments et je reconnais volontiers que pour une grande majorité de nos concitoyens l'enfer à été sur terre, et que c'est dans de telles épreuves que l'on doit prendre encore plus conscience de cette « chance » de pouvoir profiter de notre espace de verdure !!

Sans jouer le « devin » opportuniste, il est évident que des situations de drames humains ne seront malheureusement plus exceptionnelles, l'actualité nous confirme cela chaque jour, les menaces que ce soit de l'extérieur comme de l'intérieur s'enchaînent de façon accélérée et sans précédent....

Je dois reconnaître que j'imaginais une retraite plus apaisée, mais l'ordre du monde et surtout la précarité d'existence de nos institutions ne permettent pas de rester serein, surtout pour les générations futures et donc forcément nos proches.

Alors tous les refuges comme la musique, la littérature, la poésie et bien d'autres encore me sont plus que nécessaires...Une façon de contrer un certain pessimisme.
J'ai la chance de vivre dans un lieu très agréable où l'accès à la Culture est facile et surtout très diversifié, et pas pour ce que j'en ai vu « corrompu » par des idéologies qui gangrènent malheureusement beaucoup de grandes agglomérations.

Écrit par : un lecteur intéressé | 11 janvier 2023

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