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06 avril 2018

Carnet / Des résidences d'écrivains

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J’ai lu ce journal avec beaucoup d’intérêt car, conforme à ce que j’imaginais d’un tel dispositif dans une ville qui confond action culturelle et action sociale, il m’a enlevé tout regret d’avoir écarté l’idée même de partir en résidence. Le quotidien de sa mission (qu’elle décrit d’ailleurs sans se plaindre) serait au-dessus de mes forces et de ma capacité pratiquement inexistante d’adaptation à un tel contexte.

 

Pour les auteurs qui n’ont pas comme moi la chance de pouvoir se consacrer exclusivement à l’écriture, la résidence d’écrivain constitue l’une des alternatives à la pratique d’un second métier alimentaire.

 

À l’origine, le concept offrait un indéniable attrait pour qui ne craignait pas de bouger d’un pays ou d’une région à l’autre, surtout lorsqu’il s’agissait de résidences essentiellement destinées à favoriser la création littéraire en donnant à l’auteur toute liberté de mener une de ses œuvres à terme et en lui garantissant non seulement le gîte mais encore une rémunération correcte. Dans le meilleur des cas, cette œuvre n’avait pas forcément un rapport avec le lieu d’accueil et l’on pouvait ainsi parler d’une forme de mécénat.

 

Hélas, ce concept est aujourd’hui de plus en plus dévoyé et rares sont désormais les résidences qui n’obligent pas l’auteur à se prêter à des activités d’animation scolaire et sociale souvent au détriment de la création littéraire. Le but premier de la résidence qui consistait en l’écriture d’un ouvrage littéraire est de nos jours passé au second plan.

 

Cette dérive a commencé le jour où l’on a demandé à l’auteur d’écrire un texte en lien avec son lieu de résidence, ce qui a rapidement et fréquemment donné de piètres résultats, des textes de commande au pire sens du terme. La situation s’est aggravée lorsque l’auteur a été contraint d’animer des ateliers d’écriture, de participer à des projets pédagogiques voire à intervenir dans des milieux sensibles (quartiers difficiles, prisons).

 

Presque tous les auteurs en résidence que je connais travaillent maintenant sous cette contrainte et ont souvent du mal, au sein même de ce dispositif, à dégager le temps, la concentration et l’énergie nécessaires à leur propre création même si certains à la fibre plus sociale s’en sortent mieux que d’autres.

 

À l’époque pénible où je devais concilier écriture et second métier purement alimentaire, ce qui ne me mettait pas de bonne humeur, il s’était bien sûr trouvé de bonnes âmes pour me conseiller de poser ma candidature à des résidences d’auteurs. C’était méconnaître mon allergie à toute mobilité géographique professionnelle. À l’exception des voyages de tourisme et d’agrément, je suis totalement perdu et angoissé dès que je suis loin de chez moi, de mes proches, de mes repères, de mon confort et de ma routine matérielle. Cerise sur le gâteau, je suis incapable de me repérer rapidement en terrain inconnu. Quant aux grandes villes, les seules où j'arrive à ne pas me perdre sont Venise, Lisbonne et Lyon.

 

Malgré ces mauvaises dispositions, une résidence parmi beaucoup d’autres avait attiré mon attention parce qu’elle semblait conforme à l’esprit d’origine du dispositif. Peu de temps après avoir demandé des précisions aux organisateurs, j’ai reçu une lettre de l’écrivain et poète Jean-Claude Pirotte. Le ton était aimable et chaleureux et Pirotte m’expliquait que cette résidence pouvait me convenir si elle parvenait à continuer alors que les difficultés financières menaçaient son fonctionnement.

 

Le temps que je me décide à répondre, la résidence avait été supprimée. Je dois avouer avec un peu de honte que j’en ai conçu un indéniable soulagement. J’ai gardé en souvenir l’enveloppe décorée d’un dessin de la propre main de Jean-Claude Pirotte. Elle contenait les modalités de la résidence et un de ses livres. Au moins, je n’avais pas fait la démarche pour rien.

 

PS : ce lien vers un texte (de mauvaise foi) sur le thème des résidences d’écrivains, extrait de mon livre Tu écris toujours ? (éditions Le Pont du change).

 

05 avril 2018

Concert Louis Couperin et exposition Boris Matussiere à l'Atelier Jacki Maréchal (Oyonnax) samedi 7 avril

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05 mars 2018

Patrick Dubost en lecture à la médiathèque d’Oyonnax

Auteur d’une vingtaine de livres de poésie et habitué des lectures en scène, Patrick Dubost est l’invité de la médiathèque municipale d’Oyonnax au centre culturel Aragon vendredi 29 mars 2018 à 20h (entrée libre en fonction des places disponibles). Il propose, dans le cadre du printemps des poètes, une lecture poétique intitulée Manisfeste pour habiter la lune.

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Premier plan : Roland Tixier. Deuxième plan de droite à gauche : Patrick Dubost et moi. Arrière-plan : de droite à gauche : Jean-Jacques Nuel et Frédérick Houdaer après la Scène poétique du 12 mai 2010 à Lyon

 

Patrick Dubost est un des premiers à m’avoir publié lorsque j’avais une vingtaine d’années, notamment dans le cinquième numéro de sa revue de poésie qui portait un nom d’étoile, Fomalhaut. Je me souviens aussi, dans ces mêmes années 80, d’une journée littéraire qu’il avait organisée en Beaujolais dans une belle maison de maître où j’avais rencontré entre autres poètes Roland Tixier.

 

Bien des années plus tard, en mai 2010, Patrick Dubost m’avait invité à lire mes textes à son fameux cycle de la Scène poétique à l’époque où celle-ci avait lieu à la bibliothèque de la Part-Dieu à Lyon. J’en garde un très bon souvenir (organisation professionnelle, contrat de travail, affiches, tracts et information dans Topo, le magazine de la bibliothèque). Les lectures de la Scène poétique étant enregistrées et archivées, il existe une vidéo de ma lecture qui se balade sur internet mais je n’en fais pas la publicité car je trouve ma prestation très mauvaise, notamment à cause de mon affreux accent d’Oyonnax.

 

Patrick Dubost a quant à lui une belle présence sur scène, acquise au cours des nombreuses années à pratiquer cet art difficile de faire passer, comme le disait Jean Tardieu, le mur du son à la poésie.