31 janvier 2013
Nature morte avec rouge-gorge et cafetière
Le choc sourd de la mort du rouge-gorge contre la baie vitrée comme si quelqu’un frappait
Que faire de cet instant contre nature un rouge-gorge qui tape dans une vitre
En quoi transformer cette fin pour que ce matin ne tourne pas à l’absurde
En un poème pendant le café ou une photo avec la cafetière
Oui une photo essaie donc ça
© Texte et photo, éditions Orage-Lagune-Express 2013. Droits réservés.
00:56 Publié dans Estime-toi heureux | Lien permanent | Commentaires (6) | Tags : rouge-gorge, passereau, oiseau, baie vitrée, vitre, poème, poésie, nature morte, photo, cafetière, matin, blog littéraire de christian cottet-emard, récits des lisières, droits réservés, copyright, café, cafetière italienne
05 novembre 2011
Du pied gauche
La vieille cafetière rote crache et bave le canari la prend pour sa femelle
Le bois coupé en mauvaise lune pète et empeste dans la cheminée
Les lunettes sont parties se faire voir ailleurs
Le journal noircit le bout du nez
Pas de bons morts aujourd’hui dans la rubrique nécrologique pas de traitres pas de collègues malveillants pas de petits chefs vicieux pas d’arrivistes
Juste des inconnus sympathiques allez savoir
Demain ça ira mieux demain sera un autre jour un jour de moins
© Éditions Orage-Lagune-Express 2011. Droits réservés.
01:04 Publié dans Estime-toi heureux | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : humeur, matin, potron minet, cafetière, canari, nécrologie, éditions orage-lagune-express
16 septembre 2007
Le poète sort la cage du canari
En cet instant d’un beau septembre où tout est plus bleu que bleu où tout est plus que tout
Tu sors la cage du canari oui c’est amusant d’écrire « tu sors la cage du canari » mais attendez la suite « tu sors la cage du canari dans le jardin » et le canari a l’air de dire « comment ça se fait ? »
En temps ordinaire la cage du canari reste à la cuisine et cela fait quinze ans que ça dure
Aujourd’hui le jardin submerge le canari de la magnificence qui fait l’ordinaire des moineaux
J’écris juste à côté du canari et il se demande ce que je lui veux car il ne peut pas comprendre que je ne lui veuille que du bien comme il ne peut pas comprendre que sa cage se soit déplacée de la cuisine jusqu’au jardin sous le seul prétexte qu’en cet instant d’un beau septembre tout est plus bleu que bleu tout brille plus que ce qui brille et qu’il ne faut pas louper ça
(Ce texte va peut-être tomber un jour sous les yeux de quelqu’un qui va le trouver stupide c’est déjà arrivé stupide certes mais ni plus ni moins que le sort fait sur Terre aux vivants
C’est déjà arrivé au vieux correspondant local du quotidien qui s’est pris jadis en pleine tronche un texte de ce genre et qui a écrit « pourquoi s’abandonner à de vaines rêveries ? »
Parce que les vaines rêveries sont peut-être le sel de la vie parce qu’il n’existe réflexion faite peut-être pas grand-chose de plus intéressant que les vaines rêveries allez savoir)
À moins que le canari ait peur oui il doit avoir peur tu connais les signes de la peur chez le canari cou tendu agitation le canari est routinier et aujourd’hui en cet instant de beau septembre sa routine en prend un coup un sacré coup si l’on en croit les cloches d’un mariage que ce septembre a bien voulu choyer d’une rare lumière de fin d’été vive l’Amour
Le canari aussi est amoureux sa chérie est la cafetière italienne sur laquelle il va se percher direct lorsqu’il sort de sa cage pendant ton petit déjeuner heureusement la cafetière a déjà refroidi et il lui tourne autour se mire dans l’inox et finit toujours par se percher sur le couvercle vive l’Amour
Vive l’Amour vive le jardin « Vive le jardin » est le nom du magasin qui vend les canaris et tout ce qui va avec et bien d’autres choses encore et voilà que parfois les jours comme aujourd’hui quand dehors vaut le détour le canari se retrouve dans le jardin « pourquoi s’abandonner à de vaines rêveries ? » se demande le vieux correspondant de la presse locale qui dodeline de la tête lorsque ce genre de texte lui tombe dessus comme dodeline de la tête le canari quand lui tombe sous les yeux ce qui fait l’ordinaire des moineaux et qui alimente la source inépuisable de tes vaines rêveries
© Orage-Lagune-Express 2007
14:39 Publié dans Estime-toi heureux | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : Canari, cafetière, brouillon de texte, note, carnet, journal, blog littéraire