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02 août 2020

Vient de paraître :

Empressé ou patient, fragile et lumineux comme un coquelicot, chaque poème avec audace se dédie aux grands jours.

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17 juin 2020

Carnet / À propos de Aux grands jours (à paraître)

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Empressé ou patient, fragile et lumineux comme un coquelicot, chaque poème avec audace se dédie aux grands jours

(Poème de 4ème de couverture) 

Photo © Marie-Christine Caredda


Aux grands jours regroupe cinq recueils parus entre 1992 et 2004 en éditions limitées. Quatre sont des plaquettes : Le passant du grand large (1995), L'alerte joyeuse (1997), La jeune fille (édition bilingue français / portugais, 2001) et Le monde lisible (2004). Le plus ancien des cinq recueils, Le pétrin de la foudre, date de 1992 et provient d'un livre collectif illustré par le peintre Gabriel Guy.

J'ai hésité à réunir ces ouvrages en un volume aussi longtemps après leur première publication. Le principal problème d'une telle entreprise est de savoir s'il faut corriger voire réécrire ou tout laisser en l'état d'origine. J'ai choisi la première option, notamment pour l'ensemble intitulé Le pétrin de la foudre écrit dans une période de ma vie marquée par une exaltation parfois préjudiciable à la précision de la forme. Je ne pense pas que les modifications apportées nuiront à l'expression de l'élan vital qui s'exprime dans ce cycle. On trouvera en conclusion de ce volume l'extrait d'un entretien avec mon ami Jean-Jacques Nuel, éditeur de deux de mes livres.

 

Le pétrin de la foudre parut quelques semaines avant une rupture dans ma vie professionnelle. Il fallait à cet ensemble un titre en mesure d'exprimer les forces contradictoires qui me tenaillaient à cette époque où l'inquiétude du lendemain et l'élan de renaissance me consumaient. C'est en visitant une exposition consacrée à l'environnement naturel de ma région que ce titre me fut révélé, je n'ose dire par hasard. Arrivé à la section spéléologie, mon attention fut attirée par une grande carte du relief jurassien affichée sur un panneau. Au milieu des noms de massifs forestiers, de monts et de rivières, la mention Pétrin de la foudre me sauta aux yeux. Il s'agit d'un gouffre situé à proximité de la commune de Choux très proche de mon village dans ces montagnes parfois frappées par de violents orages où j'ai pour le meilleur et pour le pire mes racines.

 

Le congé du buveur est une suite de miniatures qui portait dans l'édition de 1992 le sous-titre d'interludes narratifs. J'ai renoncé à cette mention que je juge aujourd'hui trop pompeuse pour qualifier ces instantanés comportant parfois quelques références surréalistes parodiques et quelques traits d'humour. Dans le titre, le mot congé est à lire non seulement dans sa signification habituelle de vacances mais encore dans le sens qu'il revêt dans la législation du commerce et de la circulation de l'alcool soumise à des droits de douane. Cela nous amène au personnage du buveur livré aux humeurs changeantes de sa fatigue et de son demi-songe.

 

Le Passant du grand large est le recueil que j'ai le plus modifié pour la présente édition parce que les différents thèmes abordés s'y côtoient dans un désordre que je juge aujourd'hui excessif. J'ai donc élagué et raboté cet ensemble qui méritait plus de cohérence.

 

J'ai écrit L'alerte joyeuse dans le sillage du Passant du grand large, c'est-à-dire dans un état d'esprit assez proche mais moins aventureux.

Il s'agissait de retrouver un équilibre, de renouer avec des sensations simples, de tenter d'habiter poétiquement le monde (Hölderlin).

 

La jeune fille. L'opportunité d'une traduction en portugais, à mon goût la langue idéale de la poésie, me conduisit à écrire cette évocation du personnage quasi mythologique de la jeune fille. On trouvera en annexe de ce volume le texte traduit.

 

Le monde lisible. Malgré son titre pouvant évoquer une certaine sérénité, Le monde lisible marque une rupture avec l'univers poétique de mes débuts. Cet ensemble annonce le ton et les choix narratifs adoptés par la suite dans mes Poèmes du bois de chauffage publiés quatorze ans plus tard en 2018.

 

Poèmes rescapés. Il s'agit de quelques textes issus de différents recueils et revues introuvables, des écrits de mes débuts. Des rescapés, évidemment, parce que je n'ai pas éprouvé le besoin de les retoucher.

 

La jeune fille aux sandales de sable et L'île des libellules transparentes. La publication de textes revus et corrigés laisse à l'auteur une légère frustration. J'ai donc décidé d'intégrer en conclusion de ce volume deux inédits déjà anciens qui partagent une particularité. Ils n'ont jamais voulu se stabiliser en prose ou en vers. Le problème n'est pas rare mais il trouve d'habitude une solution en quelques mois. Il n'en va pas de même pour La jeune fille aux sandales de sable et pour L'île des libellules transparentes qui refusent tous deux depuis des années de se couler dans le moule du poème ou de la nouvelle. Je pense donc qu'ils ont leur place dans cet ensemble dominé par le thème récurrent de l'été, notamment avec la figure poétique de la jeune fille qui symbolise à mes yeux beaucoup plus cette saison que le printemps, tout comme le voyageur stupéfait de découvrir que son île, rêvée dans une chambre d'hôtel, existe.

 

© Club, 2020.

© Blog littéraire de Christian Cottet-Emard, ISSN 2266-3959.

 

 

 

29 septembre 2019

Carnet / Et moi et moi et moi...

Récemment, aux Journées des écritures de Cluny, mon ami et éditeur Jean-Jacques Nuel m’a donné quelques numéros de la revue Les moments littéraires spécialisée dans l’écrit intime. Le n°40 intitulé Feuilles d’automne, paru en 2018, a retenu toute mon attention. En mars 2017, écrit Gilbert Moreau, directeur de la publication, la revue a proposé à des écrivains de publier les pages de leur journal intime qu’ils tiendraient entre le 23 et le 29 octobre 2017 ; la même semaine pour tous fut la seule contrainte. Parmi les écrivains qui ont répondu à notre demande, certains tiennent régulièrement leur journal intime, d’autres se sont prêtés à cet exercice à l’occasion de ce projet.

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J’ai toujours été très intéressé par toutes les formes de la littérature autobiographique qui me paraît bien plus libre que le roman avec ses contraintes de construction, de techniques narratives et autres artifices aujourd’hui concentrés, notamment en littérature française, dans une production atone.

 

En lisant Les moments littéraires, je me rappelle un rendez-vous manqué par ma faute. Le fondateur m’avait contacté lors du lancement de la revue voici de nombreuses années et je n’avais pas répondu car j’avais cru à la proposition d’une officine à compte d’auteur. En outre, être sollicité par quelqu’un que je ne connaissais pas ne me serait pas venu à l’idée à cette époque où je venais seulement de trouver l’équilibre entre le fond et la forme de mes écrits, ce qui est la base du « métier » d’écrivain. Les rendez-vous manqués par méfiance, par hésitation et par manque de réactivité suffisamment rapide sont hélas ma spécialité...

 

Mon activité de diariste revêt plusieurs formes : des carnets remplis d’esquisses, des billets mis en ligne sur mon blog, parfois sur Facebook, et la publication papier sur une décennie comme ce fut le cas pour le premier tome intitulé Prairie journal, publié en 2016.

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Hélas, les écrits autobiographiques n’ont aujourd’hui pas très bonne presse parce qu’on y traque le présumé narcissisme de l’auteur alors qu’il s’agit bien sûr d’autre chose. Nous vivons une période qui voit une inversion de la notion d’obscénité : exposition du corps dans tous ses états valorisée mais dévoilement de l’esprit scandaleux ou ridicule. Comme toujours, un conformisme en remplace un autre.