19 novembre 2017
Hélène Hérault. LA PETITE PRIGENT, nouvelles, éditions Delphine Montalant. 91p, 2017. 14 €
Le début semble annoncer un moment de lecture au coin du feu, une petite friandise salée. On peut lire ainsi ce recueil tout en demi-teinte et en fraîcheur. Cependant, le style limpide d’Hélène Hérault, une ligne claire qui peut rappeler Claire Keegan, emporte l’attention beaucoup plus loin, au large, dans les profondeurs des expériences et des destins les plus humbles.
Pour l’instant, il lui fallait se réconcilier avec l’océan, se laisser embrasser par les flots ; les êtres humains, c’était autre chose.
On devine les sensations à fleur de peau et les sentiments malmenés. La Petite Prigent qui ouvre la première nouvelle La mer avait bon dos par un retour dans la maison de la lande en compagnie intime et pleine d’espoir du plus surprenant des narrateurs est un être à la fois unique et multiple. Toutes les nouvelles rayonnent doucement de sa présence au monde, celui, cher au cœur d’Hélène Hérault, des îles, du Ponant ou de bien plus loin.
Chaque histoire au fil souvent ténu, parfois presque anecdotique, se tresse aux suivantes à l’image des entrelacs de cordages et de filets de pêche sur la photo de couverture. L’écriture économise tout ornement pour laisser sourdre les émotions de personnages taiseux, secrets et tourmentés, la rencontre improbable, l’enfance dont il faut larguer les amarres, le désir d’empathie, la volonté de renaissance, toutes ces nuances de frêle humanité déclinées sur fond d’immensité battue de vents et d’embruns.
Christian Cottet-Emard
01:38 Publié dans Lectures, Service de presse | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : la petite prigent, hélène hérault, éditions delphine montalant, blog littéraire de christian cottet-emard, lecture, service de presse, océan, mer, embruns, filets de pêche, cordages, christian cottet-emard, note de lecture, îles, ponant, côte atlantique, nouvelles, recueil, littérature
13 août 2016
Carnet-photo / L'eau des beaux jours à Lisbonne
Tant d'histoires dans les embruns de la fontaine du Rossio...
Un bon jour pour la petite robe
Réservoir de lumière
En eau basse
Lumière d'estuaire
Vagues sur la place
La nature imite l'art
L'eau entre ciel et terre
Rideau !
Mettre les voiles ?
L'eau se vit et se rêve
L'eau énervée un jour de brume
Retour au calme
Léger passage
C'est tout pour aujourd'hui
Lisbonne, juillet 2016, sauf rideau, affiche agua, eau énervée et pigeon datant des années précédentes (photos © Christian Cottet-Emard)
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01 février 2016
Navigation à vue
À la sortie du ventre de ma mère on n’a pas tardé à me faire comprendre que je serai à la manœuvre plus tôt que je ne pouvais le croire
J’ai vite quitté la cale où la situation n’était pas nette pas claire et j’ai grimpé dans les cordages près des voiles qui faisaient une excellente cabane bien aérée
Pour tenter de faire bonne figure sur le pont je me suis coiffé d’une casquette de capitaine mais elle ne m’allait pas du tout et d’ailleurs elle s’est envolée à la première brise
Ce qui n’a pas empêché les voiles de se gonfler et de pousser le navire vers la ligne d’horizon aussi courbe qu’une femme enceinte en train de faire la sieste
Qu’importe
Puisque la ligne d’horizon n’est ni une ligne ni un horizon
© Ed. Orage-Lagune-Express
03:11 Publié dans Estime-toi heureux | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : marine, femme enceinte, mer, navire, voilier, voile, trois-mâts, navigation, sieste, cale, cordage, brise, bateau, blog littéraire de christian cottet-emard, estime-toi heureux, poésie narrative, christian cottet-emard, éditions orage lagune express, droits réservés, recueil, variante, poème, ventre, manœuvre