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02 septembre 2011

En septembre, c'est toujours la même envie :

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10 août 2011

Deux vallées m’enfantent,

l'alerte joyeuse, poésie, éditions orage-lagune-express, droits réservés, 1997, recueil, christian cottet-emard,vallée,arbre,mer,poésie,l’une où je résiste et l’autre où je consens. La première me fit naître et voulut me réduire, la seconde me fit voir et voulut m’accueillir. Je ne suis que silence et fixité dans celle où je lutte, parole et mouvance dans celle où j’acquiesce. L’une a misé des brassées de destins sur de pauvres objets que nous servons plus qu’ils ne nous servent, l’autre s’est détournée de ces mirages. Leurs arbres ne se connaissent pas et leurs eaux s’ignorent jusque dans la mer. Je les habite : l’une à mon corps, l’autre à mon rêve. M’unifier dans l’une ou l’autre me condamnerait car je ne puis être de ceux qui partent.

(Extrait de mon recueil L’Alerte joyeuse, éditions Orage-Lagune-Express, 1997.)

27 juillet 2011

L’enseigne de vaisseau Mhorn

constata avec satisfaction que son corps d’homme âgé glissait dans l’eau sans grand effort.

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Après une, deux puis trois balises fixées au fond de la mer, il dépassa la limite où se brisent les vagues et progressa dans une étendue à peine ridée de vent mourant. Parfois, il se retournait et pouvait encore distinguer la plage et les dunes.
En nageant sur le flanc, il leva un peu la tête et aperçut, éclairé par le soleil en déclin, le ventre blanc d’une hirondelle de rivage. Elle frôla l’eau en plusieurs passages, tout près de lui, puis s’éloigna. Ce fut ensuite un vol de libellules transparentes qui gagnaient en hâte les étangs salés.
Maintenant, l’enseigne de vaisseau Mhorn flottait sur le dos. Un papillon apparut dans son champ de vision avec ceci de remarquable qu’il était impossible, dans le vide du ciel, de déterminer sa taille. Communes ou extraordinaires, ses dimensions ne pouvaient être mesurées en l’absence de tout objet de référence. C’est alors que l’enseigne de vaisseau Mhorn repensa à ses navigations sur des mers et des océans dans lesquels il ne s’était jamais baigné.
Son regard se porta tour à tour vers le grand large et la côte et, pour la première fois de sa vie, il hésita un instant dont la durée, comme l’envergure du papillon, ne pouvait se mesurer.

Extrait de mon roman Le grand variable, éditions Éditinter, 2002. Épuisé.