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12 février 2018

Les défaites de la musique

Ne restons pas sans réagir : signons La pétition pour l'annulation des prix du rappeur Orelsan aux Victoires de la Musique. Un jury récompense un individu qui ose écrire impunément : « Mais ferme ta gueule ou tu vas t’faire Marie-Trintignier » et « Petite essaie pas de me fréquenter / Ou tu vas perdre ton pucelage avant d'avoir perdu tes dents de lait » et encore : « Sale pute! On verra comment tu suces quand je te déboîterai la mâchoire, t'es qu'une sale truie qui mérite l'abattoir » . Ce jury doit aussi rendre des comptes.

 

 

07 février 2017

Insa Sané va attaquer la Ville d'Oyonnax en justice. Son avocat veut lui obtenir plusieurs milliers d’euros.

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Le rappeur slameur se présentant comme écrivain et artiste a décidé d’attaquer la Ville d’Oyonnax en justice. Il porte l’affaire devant le tribunal administratif parce qu’il s’estime victime de censure, de non-respect d’un contrat et de harcèlement (!).

Celles et ceux, embarrassés, qui souhaitaient au plus vite « passer à autre chose » selon la formule magique caractéristique de ces temps de zapping permanent se voient ainsi de manière prévisible rappelés à son bon souvenir, et pas de la manière la plus désintéressée ! Dans cette catégorie, Sané n’est pas tout seul. Il est un produit de l’époque, je dirais même du système, copié à des milliers d’exemplaires. Il a beau jeu de se présenter comme un rebelle face à des collégiens qui n’ont pas forcément tous les éléments pour constater qu’il n’est qu’un rebelle subventionné. 

Je ne reviens pas sur cet épisode pour focaliser l’attention sur un banal fournisseur de biens de consommation qu’on a peine à qualifier de culturels mais parce que cette affaire locale est un résumé de ce qui se passe actuellement en France et bien au-delà.

Quant à la décision délibérée du choix de ce personnage issu du show-business le plus insignifiant « recruté pour sensibiliser les jeunes à la lecture » (!) , on ne perdra pas de temps à en analyser les motivations obscures de la part des personnes qui ont pris la responsabilité de mettre le centre culturel Aragon au service de la diffusion d’une idéologie et d’une sous-culture que les jeunes publics ciblés soi-disant pour des raisons éducatives et sociales reçoivent déjà en abondance sur leurs téléphones portables. Nous avons là un exemple de ce que le politiquement correct produit de plus niais et de plus nocif.

Le vrai sujet, le fond de cette affaire est que de nos jours, avec un peu d’opportunisme et de calcul, n’importe qui peut exploiter sous n’importe quel prétexte (idéologie, prosélytisme, appât du gain, etc...) l’organisation et les structures culturelles de notre pays.

Les réseaux officiels de diffusion d’une culture abandonnée à un relativisme au sein duquel tout se vaut sont devenus des usines à gaz où prospèrent des intouchables distraits qu’aucun pouvoir politique ne cherche à déranger.

Encore trop de responsables culturels, d’enseignants,  d’associations de parents d’élèves et bien sûr d’élus semblent rechigner à prendre l’exacte mesure du problème : le secteur de la culture, notamment dans le cadre des intervenants extérieurs, est soumis à la  pression d’individus et de groupements divers pour lesquels l’action culturelle (qu’ils considèrent comme le ventre mou d’une société avec laquelle ils sont en conflit) constitue un espace propice à leurs motivations pas forcément bienveillantes. Le sujet est hélas trop vaste pour être développé ici.

Revenons donc à l’affaire Sané, je le répète, parfaitement représentative des dérives que je viens d’évoquer.

Il appartiendra à la justice de juger du respect ou non du contrat passé entre la mairie et Sané. Peut-être eût-il fallu s’intéresser de plus près à son CV et à son parcours (notamment éditorial) plutôt que de se contenter de saisir une opportunité d’animation en forme de (fausse) bonne affaire parce que financée par la Direction Régionale des Affaires Culturelles...

De la gestion à la petite semaine qui, espérons-le, ne conduira pas au final la Ville à « indemniser » le plaignant dont l’avocat se fait fort de réclamer « plusieurs milliers d’euros » pour son client. On notera au passage que pour quelqu’un déclarant qu’il « ne veut pas avoir, à l’avenir, la réputation d’un artiste à problème » le fait d’engager une procédure tend à prouver le contraire !

En ce qui concerne l’accusation de censure ou de violation de la liberté d’expression, le rappeur semble oublier qu’il est normal pour les pouvoirs publics de contrôler la légalité de l’information diffusée aux publics mineurs. Les contenus à leur intention sont soumis, ne lui en déplaise, à la Loi.

Quant à l’accusation de harcèlement, chacun en appréciera la portée avec une rémunération intégralement versée pour une résidence prévue trois mois qui ne dura guère plus de trois semaines, environ 6000 euros lit-on dans le journal Le Progrès (j’avais quant à moi connaissance de 9113 euros. Qui a la bonne réponse ?) En matière de harcèlement, on a vu plus violent...

Sané a l’art de se faire passer pour une victime alors qu’il dégaine toujours en premier. À la médiathèque d’Oyonnax, il a semé le vent et s’étonne de récolter la tempête. Il proteste alors de sa recherche de la confrontation d’idées avec son franc-parler.

Ses défenseurs inconditionnels ont tenté de minimiser la portée de ses propos en évoquant un simple dérapage (mot à la mode), comme s’ils étaient prononcés par un post-adolescent inexpérimenté emportés par la fougue de ses convictions.

Cette version romantique du rebelle entraîné par sa spontanéité et son franc-parler est démentie par son CV, celui d’un routard expérimenté de la résidence d’auteur, par son âge (43 ans) et par sa maîtrise de la communication manipulatrice caractérisée par l’alternance permanente entre la provocation, la posture victimaire et l’attaque.

Cette résidence d’auteur, première du genre dans une ville soumise à l’injonction de faire du social plus que de la culture exigeante, s'est terminée par un échec cuisant qui laisse le goût amer de la fâcherie et de la gabegie.

À l’évidence, les responsables ont choisi la mauvaise personne pour de mauvaises raisons. On peut dire que l’affaire aurait pu en rester là. Hélas, nous sommes encore dans une période, bientôt finissante je l’espère, où Sané peut gagner contre la Ville d’Oyonnax. Le contribuable doit en être conscient. Voilà dans quel monde nous vivons.

Et à part ça ? Le Printemps des poètes se profile, je l’avais oublié celui-là. Et si on invitait un poète en résidence ? Pardon, je sors, comme on dit sur Facebook !...

 

Liens vers les articles à mesure de leurs parutions :

http://cottetemard.hautetfort.com/archive/2016/06/06/en-f...

 http://cottetemard.hautetfort.com/archive/2016/04/0...

http://cottetemard.hautetfort.com/archive/2016/03/22/rap-...

De l'imposture du rap :

http://cottetemard.hautetfort.com/archive/2016/03/14/carn...

 

 

19 octobre 2016

J’te cause, j’te cause plus !

facebook,cour de récréation,école primaire,causer,relations humaines,contact,ami,clic,génie méconnu,écrivain,auteur,poète,sermon,ouverture culturelle,tolérance,morale,bien-pensance,consensus,blog littéraire de christian cottet-emard,popocatepetl,mexique,rap,bob dylan,prix nobel de littérature,air du temps,christian cottet-emard,rire,hilaritéCette formule à laquelle se résumait le niveau des relations humaines dans la cour de récréation de l’école primaire peut encore s’appliquer lors de certains échanges sur le réseau social Facebook. On lance la petite flèche dans un coin de l’écran et clic, un nouvel ami ! Et quand on se fâche avec lui, clic, plus d’ami ! C’est magique! Comme dans la cour de récréation, il suffit de peu de chose, un avis, une opinion, un coup de calcaire, et clic, j’te cause plus !

Sur le réseau social, quand on a trop d’amis, ce qui est toujours le cas, on ne s’aperçoit pas toujours que quelqu’un ne nous cause plus. Le ménage se fait tout seul et c’est une des raisons pour lesquelles j’aime Facebook parce que j’aime ce qui se fait tout seul et parce que c’est aussi le seul endroit où se faire virer n’a strictement aucune importance.

Parfois, je vois baisser légèrement le nombre de mes deux cents et quelques amis inscrit au dessus de mon prénom et je me dis : qui a bien pu me virer ? Impossible de savoir sauf s’il s’agit de quelqu’un avec qui je dialogue régulièrement.

Récemment, j’ai été viré par un de ces contacts (sur Facebook, je préfère ce mot à ami), un écrivain du genre génie méconnu qui a piqué une crise depuis les pentes du Popocatepetl après avoir lu mon billet sur la grotesque attribution du Prix Nobel de littérature à Bob Dylan. Je ne me serais même pas aperçu de cette éviction si le génie méconnu, au lieu de me supprimer de sa liste d’un simple clic, ne s’était pas fendu de quelques lignes hilarantes en citant mon nom pour expliquer son geste. Du coup, le robot coquin de Facebook a identifié mon nom et m’a envoyé un message sur Yahoo pour m’informer que le génie méconnu avait mentionné mon nom dans un commentaire. C’est ainsi que j’ai appris, par le courriel d’un robot, que le génie méconnu des pentes du Popocatepetl m’avais viré de sa liste d’amis (pardon de contacts) parce que j’ai une opinion différente de la sienne.

Je tiens à remercier cet écrivain au génie méconnu d’avoir ainsi provoqué mon hilarité car les occasions de s’esclaffer ne sont jamais assez nombreuses en ce bas monde.

J’te dis tu, j’te dis vous !

Dans le même genre de réactions parfois provoquées par mes billets, en voici une autre plus feutrée mais tout aussi comique.

Un jeune poète, plutôt bon, qui m’a d’emblée tutoyé lors de nos premiers brefs dialogues virtuels voici déjà quelques années, n’a pas apprécié un de mes articles où j’expliquais tout le mal que je pense du rap.

Pour m’en informer dans la rubrique des commentaires sur mon blog, le poète m’a fait la morale en me gratifiant subitement d’un dédaigneux voussoiement.

C'est bien la première fois de ma vie que quelqu'un commence par me dire tu et finisse par me dire vous