01 novembre 2017
ENCENS, MARBRE ET BRUYÈRE (mon deuxième poème de la Toussaint et du Jour des Défunts)
Encens
I
Au son de l’orgue dans l’encens je vois monter la maison d’enfance
Elle s’élève avec les miens que j’ai connus et les autres qui m’ont parlé à travers eux
La maison en pierres et en mots avec son coffre-fort qui s’ouvrit à la fin sur quelques emprunts russes
Le jardin la voie ferrée la marquise de la gare l’autorail l’encens les soulève
Il prend aussi le petit square avec son lampadaire
Tout ce qui veut peser compter durer l’encens m’aide à le voir encore un peu puis il l’emporte dans les airs
II
En moi cette âme grise et tiède attirée par le reflet d’un vitrail ou le halo d’un cierge
Aussi je veux l’encens pour elle qui s’en ira
Dans l’adieu je veux l’encens léger au lourd parfum qui monte vers les voûtes immobiles de la dernière forêt
Quand frémissent à peine ses volutes après qu’aient battu très loin les ailes de l’Ange accompagnateur en des régions dont nul vivant ne peut avoir idée
Et qu’une voix dira Adieu, mais pas pour toujours
Marbre
Comme une feuille de carnet par terre où l’on a écrit des noms et des dates
Cette page ne prend ni le vent ni la pluie c’est ce que j’attends d’elle
Moi sous le ciel
Qui ne suis pas dans le secret des cieux
Bruyère
Quand les mots ont cédé à l’encens et au marbre il reste un geste
La bruyère trouvée sur le marché d’automne où l’on vend aussi aux vivants distraits des bouquets d’immortelles
© Éditions Orage-Lagune-Express, 2017
Mon premier poème de la Toussaint et du Jour des Défunts
01:50 Publié dans Occident | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : encens, marbre, bruyère, toussaint, défunts, commémoration des fidèles défunts, cluny, jour des morts, poème, fête chrétienne, blog littéraire de christian cottet-emard, âme, cierge, vitrail, christian cottet-emard, voûte, forêt, adieu mais pas pour toujours, songe de géronte, ange
02 novembre 2013
En deuil des vivants
Il comptait sur l’hiver,
sur son office de ténèbres,
pour épouser ses deuils.
Mais la prière se mesure
à l’absence, à l’énigme,
au récit d’un été.
Les voûtes n’ont pas pu tenir
le retour d’une joie ancienne.
La nuit alourdit de pétales
la veillée des faux morts,
ceux dont l’oubli ne veut.
Variante (novembre 2013) d’un poème extrait de mon recueil Le Pétrin de la foudre, © éditions Orage-Lagune-Express, 1992.
02:05 Publié dans Estime-toi heureux | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : le pétrin de la foudre, éditions orage-lagune-express, poésie, littérature, carnet, journal, été, hiver, deuil, défunts, automne, jour des défunts, énigme, absence, voûte, pétale, joie ancienne, retour, blog littéraire de christian cottet-emard, reflet, vitrail