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21 mars 2008

Conseils aux écrivains assignés à résidence

950082877.jpgLa résidence d’écrivain, vous n’en rêviez point, ils vous l’ont mitonnée quand même...

La suite dans le nouvel épisode de « Tu écris toujours ? » paru dans Le Magazine des livres n°9 (avril/mai 2008), actuellement en kiosques.

08 septembre 2007

Youpi, c'est la rentrée (« littéraire »)

6c6c5953a605d03f371487894c0f0e0d.jpeg- C’est mon sujet !
- Non, c’est mon sujet !
- C’est mon sujet aussi !
- Non, c’est le mien et t’as pas le droit de t’en servir !
- Si, j’ai le droit.
- M’sieur, M’sieur, elle m’a pris mon sujet !
- C’est pas vrai !
- Si, elle me l’a pris et elle arrête pas de s’en servir !
- Dites, les gamines, vous avez pas bientôt fini de vous chipoter ?
- Elle a pas le droit de se servir de mon sujet et elle s’en sert quand même...
- Oui, je m’en sers quand je veux, où je veux et comme je veux !
- Allons, allons, mes petites, vous pouvez bien jouer toutes les deux avec ce sujet sans vous disputer.
- Na-na-na, c’est mon sujet et pas le tien, na-na-na !
- Vous voyez, M’sieur, elle est méchante !
- Na-na-na, c’est mon sujet et pas le tien, na-na-na !
- Toi, cesse donc d’en rajouter avec ton caractère de cochon ! Et toi, laisse-la jouer avec ce sujet qui appartient à tout le monde. Comment voulez-vous que je fasse mes comptes si vous passez votre temps à vous voler dans les plumes !
- C’est mon sujet !
- Non !
- Si !
- Ah, tu le veux, ton sujet ? Eh ben regarde ce que j’en fais de ton sujet ! Je le prends, je le boulotte et je fais un tas de trucs avec !
- Mon sujet... Elle me l’a bouffé ! C’est pas vrai ! Elle m’a bouffé mon sujet !
- Miam, miam, grouimf, grouimf, hum, le bon sujet, qu’il est bon ce sujet, grouimf, grouimf ! Miam !
- T’as pas le droit de faire ça, t’as pas le droit !
- Grouimf, miam, beurk.
- Ah, t’as voulu bouffer mon sujet, eh ben prends ça ! Paf, en pleine poire !
- Et vlan, voilà pour toi, retour à l’envoyeur ! Beurk.
- Mais j’hallucine ! Elles sont pas vraies ces deux-là ! Je vais sévir. Attention, je vais sévir !
- Mais M’sieur, elle m’a pris mon sujet et elle l’a bouffé !
- Tu m’embêtes à la fin avec ton sujet.
- Je veux qu’elle me le rende !
- Tais-toi ! Tu me gaves ! Et d’abord, elle peut pas te le rendre le sujet...
- Pourquoi M’sieur ?
- Parce qu’elle l’a déjà digéré.
- Non, non, non ! C’est mon sujet, c’est mon sujet !
- Alors là, tu dépasses les bornes. Puisque c’est comme ça, tu seras punie. Et à l’avenir, prends exemple sur ta copine, regarde comme elle est sage maintenant.
- (Grouimf ?)

04 juillet 2007

Comment certains de mes livres ont été publiés

Le Grand variable
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Curieux destin que celui des livres. Je me suis attelé à mon Grand variable en novembre 1996, en même temps qu’à un autre livre, et j’ai terminé la version manuscrite en octobre 1997, l’année du passage près de la Terre de la comète Hale Bopp. J’utilisais des cahiers en papier recyclé offerts par ma fille alors écolière. J’écrivais avec des stylos à plume jetables à l’encre de couleur, souvent dans le jardin, au soleil. J’avançais assez vite malgré le contexte défavorable de cette année. J’avais presque renoncé à publier ce texte lorsque deux événements se produisirent.

En visite à Oyonnax lors de Pâques très neigeuses, mon ami Bernard Deson pianota sur mon Macintosh Performa 6300 pour disposer dans un ordre que je trouvai judicieux les cent séquences du récit. Il m’avait préalablement révélé que les deux livres auxquels je croyais travailler n’en formaient en réalité qu’un seul, ce que je n’avais pas réalisé, le nez dans mes cahiers et sur mon écran depuis trop longtemps. Quelques semaines ou quelques mois après cette intervention, il établit une première édition hors commerce du Grand variable. On en trouve un exemplaire relié à la bibliothèque municipale d’Oyonnax. Bernard composa aussi spécialement pour Le Grand variable le collage que j’ai partiellement reproduit sur ce blog dans la note précédente, en illustration de la séquence 72, mais qui ne put malheureusement pas être retenu pour la couverture.
Entre temps, j’avais aussi porté le manuscrit à mes nouveaux amis, Roland et Emmanuelle Fuentès, qui le publièrent en 1999 sous forme de feuilleton dans leur revue Salmigondis, rehaussé de superbes dessins de Frédéric Guénot.

L’idée me vint ensuite d’envoyer le manuscrit aux éditions Editinter. Le Grand variable est le seul roman, si l’on peut ainsi qualifier ce texte, qu’il m’ait été donné de publier à la suite d’un envoi postal spontané. Robert Dadillon, le patron d’Editinter, que je regrette de n’avoir jamais rencontré, en fit en 2002 une édition très soignée, ornée d’une encre du peintre Gabriel Guy. Dans un courrier, Robert Dadillon m’apprit qu’il avait lu certains de mes textes dans des revues. J’ignore s’il parlait des épisodes du Grand variable et je n’en sais pas plus aujourd’hui puisque nous n’avons pas eu l’occasion de discuter, même par téléphone. Je téléphone peu et je me déplace rarement, excepté lors de courtes vacances. Par un hasard assez incroyable, Le Grand variable, aujourd’hui épuisé, parut en même temps, chez le même éditeur, que Portraits d’écrivains, le beau livre de mon ami Jean-Jacques Nuel.

Image : manuscrit du Grand variable