Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

10 janvier 2015

Carnet / De l'émotion et de la raison

carnet,note,journal,manifestations,blog littéraire de christian cottet-emard,débat,gouvernement,état,démocratie,démocraties occidentales,sécuritéPersonnellement, je n’ai rien contre cette habitude qu’ont les gens de se regrouper dans la rue pour exprimer leurs sentiments même si mon réflexe ironique me porte à considérer qu’il s’agit de « communions laïques » ! Pourquoi pas ? Ça ne mange pas de pain comme on dit, mais c’est aussi un peu le problème ! 

Ce qui me chiffonne dans ces manifestations certes bien intentionnées mais un peu pathétiques tout de même eu égard à ce qui se passe et qui était annoncé depuis longtemps, c’est que ces grands rassemblements soient lancés par le gouvernement. 

Je voudrais qu’on m’explique comment on peut affirmer qu’on relève le plan Vigipirate à son plus haut niveau tout en invitant des centaines de milliers de personnes à se masser dans les rues et donc à s’exposer à n’importe quels illuminés et autres fous furieux, avec des risques évidents de graves débordements. 

Pour moi, un gouvernement n’a pas à appeler à des manifestations, ce n’est pas sa vocation, il doit juste gouverner, c’est-à-dire, en tout premier lieu, assurer la sécurité, y compris celle des gens qui souhaitent manifester si ça leur chante et s’ils trouvent cela utile. 

Mais je le répète, le gouvernement n’a pas à manifester et encore moins à exposer inutilement des chefs d’états démocratiques à un nouvel attentat. Quel sera la crédibilité de l’État si un nouveau malheur survient lors de ces manifestations, si d’autres armes de guerre sortent des caves où tout le monde sait qu’elles sont entreposées, prêtes à servir? 

Quelle idée de prendre un tel risque en des moments aussi dangereux ? Cette attitude me laisse pantois et je veux encore espérer que le pouvoir démocratique pour lequel j’ai voté ait quelque chose d’autre à proposer dans le présent contexte qu’une simple manif.

13 août 2014

Ce qui est plus léger que moi me porte

En passant sous un mobile de Susumu Shingu installé au Parc des Nations à Lisbonne

arts plastiques,susumu shingu,lisbonne,parc des nations,expo 98,tage,mobile,blog littéraire de christian cottet-emard,photographie,voyage,tourisme,poésie,promenade,rêverie,flâner,macher,ressentir,émotion,japon

 Je vois mieux mon chemin en levant la tête

arts plastiques,susumu shingu,lisbonne,parc des nations,expo 98,tage,mobile,blog littéraire de christian cottet-emard,photographie,voyage,tourisme,poésie,promenade,rêverie,flâner,macher,ressentir,émotion,japon

L’air me guide

arts plastiques,susumu shingu,lisbonne,parc des nations,expo 98,tage,mobile,blog littéraire de christian cottet-emard,photographie,voyage,tourisme,poésie,promenade,rêverie,flâner,macher,ressentir,émotion,japon

Mon pas m’écoute

arts plastiques,susumu shingu,lisbonne,parc des nations,expo 98,tage,mobile,blog littéraire de christian cottet-emard,photographie,voyage,tourisme,poésie,promenade,rêverie,flâner,macher,ressentir,émotion,japon

Le reflet me comprend

arts plastiques,susumu shingu,lisbonne,parc des nations,expo 98,tage,mobile,blog littéraire de christian cottet-emard,photographie,voyage,tourisme,poésie,promenade,rêverie,flâner,macher,ressentir,émotion,japon

Mes yeux prennent appui

arts plastiques,susumu shingu,lisbonne,parc des nations,expo 98,tage,mobile,blog littéraire de christian cottet-emard,photographie,voyage,tourisme,poésie,promenade,rêverie,flâner,macher,ressentir,émotion,japon

Le nuage ne m’égare pas

arts plastiques,susumu shingu,lisbonne,parc des nations,expo 98,tage,mobile,blog littéraire de christian cottet-emard,photographie,voyage,tourisme,poésie,promenade,rêverie,flâner,macher,ressentir,émotion,japon

Je me joue des signes

arts plastiques,susumu shingu,lisbonne,parc des nations,expo 98,tage,mobile,blog littéraire de christian cottet-emard,photographie,voyage,tourisme,poésie,promenade,rêverie,flâner,macher,ressentir,émotion,japon

Ce qui est plus léger que moi me porte

arts plastiques,susumu shingu,lisbonne,parc des nations,expo 98,tage,mobile,blog littéraire de christian cottet-emard,photographie,voyage,tourisme,poésie,promenade,rêverie,flâner,macher,ressentir,émotion,japon

Texte : © Christian Cottet-Emard, extrait de l'ensemble intitulé Dédicaces

28 juin 2014

Wilhelmine : C’est pas une heure pour quitter une femme

wilhelmine,c'est pas une heure pour quitter une femme,éditions de l'onde,poésie,récit,littérature,poésie amoureuse,amour,sentiment,poème d'amour,émotion,affres,chaos,plénitude,lyrisme,désordre,tourment,affect,écriture,blog littéraire de christian cottet-emard,édition,chant,vague,expérience humaine,humanitéService de presse

C’est pas une heure pour quitter une femme, de Wilhelmine, éditions de l’Onde, 100 p.15 €.

Le sentiment amoureux, sa brève plénitude, ses désordres, ses affres, son chaos, les poètes d’aujourd’hui usent souvent des artifices d’une feinte modernité (ironie amère, cynisme affiché, focalisation sur la mécanique des corps, cryptage du vécu personnel) pour continuer de le décliner sans se faire prendre en flagrant délit de lyrisme.

Or, qu’est-ce qui nous fait (au moins intérieurement) chanter tout en exerçant sur nous un chantage permanent ? Quelle est la clef du chant ? Rien d’autre que cet amour-là, quels que soient ses habits de lumière ou ses haillons. Tout le reste n’est que compensation, consolation ou au mieux littérature. Wilhelmine sait tout cela.

Son recueil de poème, c’est du vécu, le plus universellement partagé. Aussi ne s’embarrasse-t-elle pas, dans cet exercice délicat et périlleux qu’est la poésie amoureuse, des codes désormais en vigueur dans l’expression du sentiment, de ce nouveau conformisme qui rend de nos jours la révélation de l’affect plus dérangeante que celle du désir. Le risque est bien sûr élevé de trébucher sur quelques facilités voire quelques clichés, ce recueil n’en est pas exempt.

Cependant, en y réfléchissant bien et en se remémorant les poèmes d’amour célèbres, on se rend compte que leurs auteurs (es), au moment de l’urgence de s’exprimer sans détours lorsqu’ils sont sous l’emprise de cette intranquillité fondamentale, ne se soucient plus guère de littérature et, de ce fait, en produisent une d’autant plus forte. L’intimidant et parfois hermétique René Char nous donne alors sa Sorgue, limpide chanson pour Yvonne, et nous découvrons non sans surprise que le cérébral José Luis Borges a écrit assez de poèmes d’amour pour qu’en soit récemment publiée une anthologie.

Wilhelmine se garde bien de se placer dans le sillage de ces géants : « L’écriture est mon refuge, mon havre de clarté, mais aussi mon indispensable, ultime lien avec les humains, mon appel aux sensibilités en résonance » précise-t-elle en toute simplicité en ajoutant à propos de la composition de son recueil  : « L’ensemble est voulu non pas comme une suite aléatoire ou quelconque de poèmes sans lien, mais construit presque comme un récit dont le fil conducteur se révèle seulement  après coup plutôt que d’apparaître à la lecture immédiate.»

Ce récit, on peut le lire comme on regarde une vague dont on sait qu’elle est, à l’instar de l’expérience humaine, toujours la même et toujours une autre.

Christian Cottet-Emard