Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

03 septembre 2012

La rentrée « littéraire » pue

rentrée littéraire,livre,littérature,auteur,puer,puanteur,tribunal,avocat,justice« L’éloge littéraire » d’un tueur par un homme de lettres français et bien d’autres produits éditoriaux que je m’abstiens de nommer car ils bénéficient d’assez de publicité dans les médias de l’industrie du livre pour que je prenne la peine de leur en donner encore bénévolement dans ce petit blog, décidément la rentrée dite littéraire (commerciale plutôt) pue. Le plus inquiétant, ce n’est pas l’existence de ces produits qu’il me coûte de devoir appeler des livres mais l’abondance de leurs lecteurs, signe très inquiétant d’un air du temps vicié.
Quant à considérer la tuerie comme une œuvre d’art, les précédents sont fréquents, notamment de la part d’intellectuels et d’artistes à qui la renommée justifiée ou non a tout simplement fait perdre la mesure. Je ne citerai que l’exemple de feu le compositeur Karlheinz Stockhausen qui voyait dans les attentats du 11 septembre 2001 « la plus grande œuvre d'art réalisée », mais il y en a bien d’autres dont je n’ai pas envie d’établir le catalogue nauséabond.
Je vois d’ici arriver les esthètes, le troupeau de ceux qui se croient provocateurs et modernes, les publicitaires et autres industriels de la communication brandir le drapeau de la liberté d’expression. La liberté d’expression ? Certes. Mais aussi la liberté pour les foules de victimes aux vies détruites par la disparition d’un proche de se regrouper, de se cotiser et de payer des avocats pour attaquer les auteurs de ces prétendus « éloges littéraires » dans ce qui leur reste de plus sensible, le compte en banque.

09 juin 2011

Je me souviens toujours du temps qu'il a fait

le grand variable,éditions éditinter,christian cottet-emard,temps,nuage,ciel,météo,usine,voiture,puanteur,industriecar rien d'autre ne m'intéresse vraiment. À l'école, déjà, mon attention se dispersait dans l'espace vide de la fenêtre à la moindre variation de ce ciel où je plongeais avec délice.
« Es-tu avec nous ? » s'énervait le maître.
Aujourd'hui, c'est pareil, sauf que je peux me payer le luxe d'ouvrir la fenêtre, y compris au bureau, lors d'une réunion avec des petits chefs.
« Êtes-vous avec nous ? »
Je ne réponds rien. Non, je suis contre vous mais je ne peux vous le dire de vive voix si je veux vous combattre avec efficacité. Sachez que nous sommes de plus en plus nombreux à vouloir vous combattre, individuellement, chacun à notre manière, chacun dans notre coin, par notre façon d'être et de vivre, mais tellement nombreux, de plus en plus nombreux ! Un tilleul m'envoie un signal tout odorant d'averse et d'éclaircie. Il existe encore, ce parfum, malgré la puanteur des usines et des voitures... La puanteur du monde industriel et marchand.
« Eh ! Vous ! » s'impatientent les petits chefs.
Presque toujours à mon insu, je pense à autre chose, à quelque chose qui n'a aucun rapport avec l'instant que les petits chefs essayent de confisquer, à quelque chose qui a si peu de consistance que j'aurais bien du mal à le nommer, à quelque chose de dangereux pour eux mais de si bon et nécessaire pour nous tous.

Extrait de mon livre LE GRAND VARIABLE, éditions Éditinter, 2002, épuisé.