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19 novembre 2013

Carnet : de l'écriture comme un vieux tramway

écriture,littérature, poésie,carnet,note,journal,tramway,lisbonne,blog littéraire de christian cottet-emard,réussite,échec,ligne droite,but,solitude,finFaire de l’écriture son activité principale, c’est se confronter aux faux départs, aux projets qui avortent, aux échecs répétitifs, à la condescendance, aux rendez-vous manqués, aux invitations reportées ou annulées, aux fausses joies, aux espoirs déçus, toutes choses qui n’ont pas la moindre importance car elles relèvent de la représentation sociale alors que le seul et unique but, la seule et unique satisfaction, c’est d’avoir accouché du texte après s’être dit « je n’y arriverai jamais » et avoir fini par y arriver, au texte, à ce texte-là, qu’il soit publié ou non, lu ou non, aimé ou non. Juste le texte, rien que le texte, celui qu’on portait. Une fois qu’on s’est mis cela dans la tête, on peut continuer, on peut y aller, tout droit, tout seul, jusqu’à la fin.

© Éditions Orage-Lagune-Express et Christian Cottet-Emard, 2013.

Commentaires

En art plastique les effets pervers du système des 3 M (Musée, Marché, Milieu) ne sont nullement à nier, il sont et ont été la plus part du temps déterminants et ce de tout temps et de toute histoire. Malgré tout le lâché prise dont tu fais preuve dans ce petit manifeste est je suis tout à fait d'accord la bonne démarche, car l'artiste ne doit jamais oublier qu'il est le facteur premier et devrait donc lors de sa création absolument se déterminer dans un foyer tissé de décisions à la fois conscientes et inconscientes mais de toute façon impérieusement intimes. La dépendance engendre un gauchissement, une adaptation, qui ne mènent jamais à rien, cette notion d'intime mène parfois à rien également mais apporte au moins une satisfaction, la satisfaction intime justement.

Écrit par : jacki maréchal | 19 novembre 2013

Salut jacki
L'autre jour, j'écoutais une éditrice citer Jérôme Lindon affirmant qu'il n'y avait rien de plus triste qu'un livre qui n'était pas lu. Pour un éditeur moyen, un livre non lu est un livre qui n'a pas atteint les 4000 ou 5000 exemplaires vendus. Il s'agit bien sûr d'un point de vue de chef d'entreprise car un livre est toujours lu, même s'il n'a été vendu qu'à une dizaine d'exemplaires. Après, on est dans des histoires de rentabilité qui ne concernent pas le travail de l'auteur. Paradoxalement, l'absurdité de cette démonstration selon laquelle un livre vendu au-dessous du seuil de 4000 exemplaires soit un livre non lu m'a encouragé à continuer de publier chez des petits éditeurs qui n'ont évidemment pas les mêmes chiffres. De toute façon, en tant qu'auteur, on ne doit se soucier ni de cette comptabilité ni des impératifs de rentabilité d'un éditeur. Chacun son métier. Qu'on soit auteur ou artiste, l'essentiel est d'être en situation de porter l'œuvre et d'en accoucher. Avec les moyens de communication d'aujourd'hui, on finit toujours par y arriver. Le reste, c'est seulement du petit commerce ou de la grande distribution, peu importe.

Écrit par : Christian Cottet-Emard | 20 novembre 2013

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