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13 juin 2021

« Le colocataire » d'après l'œuvre de Jean-Jacques Nuel « Une saison avec Dieu » au théâtre de Cluny

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Mardi 15 juin, à 20 heures 30, sera représentée pour la première fois au théâtre de Cluny LE COLOCATAIRE, l'adaptation par Philippe Borrini du récit de Jean-Jacques Nuel Une saison avec Dieu.
Le livre sera disponible dans le hall du théâtre avant et après la représentation.

Distribution : Philippe Borrini et Annabelle Rogelet, violoncelle, guitare et chant.

Mon article à propos de Une saison avec Dieu de Jean-Jacques Nuel.

 

 

29 mai 2021

Oyonnax : un salut au peintre Paul Collomb

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(En extérieur dans le quartier de la Vapeur)

En hommage au peintre Paul Collomb avec qui je m'étais entretenu à l'occasion de la parution de plusieurs articles lorsque j'étais journaliste, je remets en ligne cet extrait d'un texte que j'avais écrit pour présenter une de ses nombreuses expositions.

Valeurs du caché : réponses d'harmonie

Entrer pour la première fois dans l'univers de Paul Collomb, c'est d'abord traverser un jardin. Après cette première étape, l'heure viendra de la confrontation avec d'autres régions plus arides, plus inquiétantes, notamment avec le thème tardif des épaves.

Mais revenons au jardin. Fruits et fleurs y débordent de leur coupe de lumière. Des personnages graves, retirés en eux-mêmes, s'y côtoient, absorbés dans des occupations familières que leurs regards baissés ou sombres, au milieu de la splendeur estivale, hissent au rang de rituels.

Le peintre cherche-t-il à mettre en scène un contraste, à construire une allégorie de la précarité humaine au cœur de la pérennité végétale ? Peut-être, mais Paul Collomb va beaucoup plus loin.

Sa peinture n'est pas de ces petites philosophies portatives figées dans l'attente du commentaire qui les portera vers le regard des autres. Sous ses pinceaux, naissent la forme, la couleur, le motif. Tout le reste est littérature et la peinture de Paul Collomb commence justement là où toute littérature devient vaine, voire impossible.

« L'œuvre commence à vivre au moment où elle demande la participation de l'amateur. C'est à lui de découvrir les valeurs du caché qui sont les réponses d'harmonie » écrit le peintre.

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Une des lettres de Paul Collomb

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Un des catalogues dédicacés

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Une autre lettre

 

 

 

 

 

 

 

20 mars 2021

Vision fugitive

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J’ai essayé bon nombre d’hôtels mais je descends régulièrement à la Casa de Sao Mamede, Rua da Escola Politecnica. C’est tout près du Principe Real où je lève les yeux vers les fenêtres de l’appartement de Jenkins acheté, dit-on, par un footballeur. Une même journée de septembre, après avoir flâné toute la matinée loin de l’hôtel, du côté du Campo de Ourique, je vécus un moment étrange. Ce fut en fin d’après-midi. J’étais retourné au Miraduro São Pedro de Alcântara en montant dans l’elevador da Glória. J’avais repris le même engin pour descendre à la Praça dos Restauradores. Je me laissais bercer par les vibrations des roues sur les rails lorsque la lente descente fit passer devant mes yeux une fresque murale d’art des rues aux couleurs criardes qui représentait un visage de femme. Les contours étaient assez maladroitement esquissés mais le regard d’une intensité d’autant plus saisissante que la vitre du véhicule le cadrait comme par un effet de zoom. Si je ne craignais pas qu’on mît ma raison en doute, je pourrais jurer que ce regard était celui de Marina, sombre et lourd de reproches. Il me semblait entendre sa voix chargée d’une colère froide, éternelle comme celle d'un spectre.

(Extrait d'un roman en cours.)

Photo Christian Cottet-Emard