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30 juillet 2010

A’ xiste pas !

Chaque année en période estivale, je fais le même rêve éveillé : les grands quotidiens et les magazines qui ont pris l’habitude de réduire leur pagination pendant les vacances en profitent pour aérer un peu la boutique. Les chefs de rubriques sont partis au chaud ou au frais ? Qu’à cela ne tienne, les rédactions ont embauché de jeunes stagiaires. Dans les pages littéraires, ils signent des critiques et des notes de lecture à leur manière. On leur donne carte blanche, oh, pas pour longtemps... Mais tout de même. Puisqu’ils ne sont pas encore blasés et qu’ils sont encore trop jeunes et inconnus pour crouler sous les services de presse, ils nous parlent des livres qu’ils aiment et ne répugnent point à promouvoir quelques ouvrages publiés par de petits voire minuscules éditeurs.

Ce bref courant d’air frais ne dure que quelques semaines mais c’est d’autant plus agréable pour les lecteurs surpris (ô lecteur, ô lectrice, à quelle époque lointaine un journal, un magazine vous ont-ils surpris ?) que la rentrée dite littéraire va bientôt déverser ses centaines de nouveautés dont une partie ne connaîtra de la librairie que l’arrière-boutique avant de repartir encore  blistérisée et empaquetée vers le pilon.

Eh oui, c’est toutes les années pareil. Le rêve n'était qu'un rêve et la réalité, la voici : hier, j’ai reçu Télérama. Rubrique littéraire : trois livres présentés, pas un de plus ! Et à la fin de l’été, à Télérama comme ailleurs, même avec le retour à la pagination normale, ils compteront non pas chaque ligne mais chaque signe, les chefs de rubrique ! Quant à la petite édition : « a’ xiste pas » comme dit Jean Tardieu.

17 juin 2010

Tu écris toujours ?

tu-ecris-toujours.jpgUn article sur le magazine La Vie Littéraire

Sur le site du magazine La Vie Littéraire, un article de Didier Bazy à propos de mon dernier livre Tu écris toujours ? (éditions Le Pont du Change).

http://www.lavielitteraire.fr/index.php/tu-ecris-toujours--

30 mai 2010

Tu écris toujours ? (éditions Le Pont du Change)

Un article dans Le Magazine des Livres

mdl24.jpgDans le Magazine des Livres n° 24, actuellement en kiosques, un article signé Stéphane Beau, consacré à « Tu écris toujours ? Manuel de survie à l'usage de l'auteur et de son entourage » de Christian Cottet-Emard :

 

 

Drôle de bestiole qu'un écrivain ! Je le savais déjà, mais grâce à Tu écris toujours ?, le dernier livre de Christian Cottet-Emard (publié par les récentes mais déjà prometteuses éditions du Pont du Change), cela se confirme. Car si quelques rares spécimens réussissent de temps en temps à sortir de l'ombre et à devenir des « auteurs à succès », la plupart des membres de cette curieuse secte s'avèrent être, aussi bien pour leur entourage que pour eux-mêmes, plus encombrants qu'autre chose. Imaginez : ils ne savent généralement rien faire d'autre qu'écrire. Pas forcément bien en plus, mais c'est un autre problème !

Car ces écrivains, voyez-vous, ne partagent aucune des passions qui font le charme de la « vraie vie » : le foot, la politique, la télé, les soldes, le bricolage... Ils fuient la foule comme la peste, ils n'ont aucune ambition, ils s'habillent mal, se lavent peu, boivent trop, et ils végètent au quotidien dans un univers parallèle qui s'acoquine mal avec le monde réel (qui, comme chacun le sait, n'accorde guère de crédit à l'immobilisme, à l'oisiveté et à l'improductivité caractérisée).

Prenant son courage à deux mains et sa plume comme il peut, avec ce qu'il lui reste de doigts disponibles, Christian Cottet-Emard s'attache donc, dans ce Manuel de survie à l'usage de l'auteur et de son entourage, à nous délivrer quelques conseils éclairés pour mieux comprendre ces grands handicapés de la vie que sont les écrivains. Et il le fait avec beaucoup d'humour et de malice, prenant volontairement à contrepied tous ceux qui veulent faire de ce travail de manieurs de stylos une activité supérieure, noble et forcément admirable. Ainsi, si je suis bien persuadé que Tu écris toujours ? amusera beaucoup celles et ceux qui côtoient quotidiennement des auteurs et qui savent à quel point leurs risibles postures et multiples tics sont désespérément prévisibles, je ne suis pas sûr qu'il en sera de même pour nombre d'écrivains qui ne se réjouiront guère de se reconnaître dans le portrait qui est fait d'eux. Tant pis pour leur vilain ego !

Tous les autres, en tout cas, se délecteront en lisant ce genre d'aphorisme : « Quant à savoir si on est écrivain parce qu'on est inadapté ou inadapté parce qu'on est écrivain, cela revient à se poser la lassante question de l'œuf et de la poule », ou ce très judicieux conseil aux poètes en manque d'inspiration, que je ne peux pas m'empêcher de citer dans son intégralité : « Voici un petit truc utile si vous avez la flemme d'écrire ou si la muse vous a posé un lapin : exhumez un de vos vieux poèmes, maquettez deux vers par page - c'est bien le diable si vous n'arrivez pas à une cinquantaine - et faites imprimer sur vélin en typographie un volume non massicoté. Les bibliophiles ne coupent pas leurs livres. Ils ne lisent pas, ils collectionnent. Alors deux vers par pages, peu importe, du moment que c'est pur chiffon et tralala ! »

Des conseils aux écrivains qui déménagent aux conseils aux écrivains qui ont encore des amis non-écrivains et non-littéraires, en passant par les conseils aux écrivains qui ne savent rien faire d'autre, aux écrivains qui se font interviewer ou qui sont assignés à résidence, tous les cas de figures sont joyeusement analysés les uns après les autres. Et au final, une fois la dernière page tournée, les premiers mots qui nous viennent à la bouche sont : « mince, c'est déjà fini ! »

Ce qui est plutôt bon signe, en général...

Stéphane Beau

 

Tu écris toujours ? Manuel de survie à l'usage de l'auteur et de son entourage de Christian Cottet-Emard, éditions le Pont du Change, 2010.

Un recueil de 96 pages, format 11 x 18 cm. 13 €.