10 décembre 2017
Mon poème du deuxième dimanche de l’Avent
I
L’étoile
Trois rois se troubleront d’une nouvelle étoile mais seront rassurés
Ils s’en iront vers celui qui viendra pour naître habiter le logis des humains puis revenir en gloire à la fin des temps
Une mangeoire sera le Berceau
II
La couronne
D’épicéa et de laurier
Sertie de pommes de pin de houx et de gui
Elle luira dans la nuit de quatre petites flammes
Telle est la seule couronne dont chacun peut rêver
III
La veille
Le cœur du passereau ralentit dans la plus longue nuit
Il attend lui aussi l’avènement du jour
Dehors tout brille si froidement
Mais le balancier de l’horloge est toujours régulier
Le temps existe encore
IV
La crèche
Il fallait au plus grand mystère la plus humble demeure
Même pas une maison à peine une cabane
Un simple abri pour tous les lendemains du monde
Photo : veilleuses à la basilique de Fourvière (photo Christian Cottet-Emard)
27 mars 2016
Mon poème de Pâques
Ténèbres et lumière de Pâques
Qui sort de l’enfance et se découvre mortel adoucit sa tristesse dans les Pâques
Même l’Office des Ténèbres est doux à l’écolier qui n’a pas peur de son église parce qu’il sent qu’elle est une maison et un vaisseau à sa mesure comme à celle du monde
Maison où l’on est libre d’entrer ou de sortir
Vaisseau du port ou du grand large ou voile blanche à l’horizon
Quel voile noir a pu peser si lourd sur la Terre ce vendredi? se demande l’enfant inquiet en entrant dans la nuit épaisse
Et quelle est cette attente en ce samedi perplexe jour silencieux sans cloches ?
Les voici revenues ce dimanche dans les flocons dans les pétales ou dans la folle joie du fœhn
L’enfant anxieux s'éveille alors le cœur délivré parce qu’il entend parler autour de lui en leur concert d’une étrange et prodigieuse victoire sur la mort dont il a vu passer s’étendre et fuir l’ombre provisoire
© Éd. Orage-Lagune-Express 2016 pour cette version
Photo : carillon à Porto (photo CC-E)
00:58 Publié dans Estime-toi heureux | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : blog littéraire de christian cottet-emard, fête chrétienne, pâques, poème de pâques, culture chrétienne, occident, christian cottet-emard, poésie, hymne, éloge, office des ténèbres, église, vaisseau, maison, joie, fœhn, pétale, flocon, victoire, lumière, renouveau de l'occident, renaissance, espoir, attente, éditions orage lagune express, droits réservés
07 janvier 2016
Autoportrait à la deuxième personne du singulier
Toi qu’on fit débarquer sur Terre sans te demander ton avis sous le nom de Christian Claude Louis Cottet-Emard tu t’aimes un peu beaucoup à la folie mais pas passionnément
Tu t’adresses à toi à la deuxième personne du singulier pour te sentir moins seul lorsque tu es obligé d’emmener ton ombre dans des lieux absurdes
Tu ne te remets pas du déclassement économique qui frappa bien avant ta naissance tes familles paternelles et maternelles et te déposséda d’un agréable destin d’oisif petit bourgeois formé aux seules bonnes manières
Tu es un occidental de culture chrétienne baptisé agnostique non militant ordinaire d’une intelligence moyenne à tendance médiocre
Tu n’es pas et ne souhaites pas être un héros parce que la vie est courte et incompréhensible
Pour la conclusion musicale de tes obsèques de préférence tardives et chrétiennes tu souhaites si possible la Communion de Louis Alfred James Lefébure-Wély {à défaut d’organiste disponible à la tribune de l’orgue Nicolas Antoine Lété de l’abbatiale Saint Michel de Nantua le CD Harmonia Mundi enregistré sur cet instrument et rangé dans ta discothèque fera l'affaire (plage n°9)}
Tu penses qu’une vie qui ne serait faite que d’obligations et de devoirs ne vaudrait pas la peine d’être vécue
Tu n’as rien à faire d’un chef-d'œuvre qui ne t’apporte aucun plaisir
Tu n’as pas un rapport solennel à l’écriture
L’aventure du poème n’a rien à voir avec une sortie entre copains d’ailleurs tu ne pratiques pas la sortie entre copains
Tu t’étonnes toujours quand quelque chose fonctionne
Être convaincu et engagé n’est pas dans ta nature
Tu l’as compris rien n’est sérieux tout est tragique
Tu as peur du loup
Le loup peut avoir peur de toi car tu as peur de lui
Il ne faut pas te déranger quand tu manges il ne faut pas te manger quand tu déranges
Tu as un petit côté fleur bleue quand tu as bien mangé
Tu aimes avoir les oreilles froides
Tu détestes lacer tes chaussures
Tu n'es pas sûr d'être vivant avant dix heures
Tu t'intéresseras à la politique le jour où plus personne ne couchera dehors sans en avoir envie
Tu n’es pas disposé au pardon et quand tu pardonnes ce n’est que par paresse
Tu fuis les belles âmes qui aiment l’ensemble de l’humanité souffrante mais personne en particulier
Tu es habité d'une colère noire et froide qui rôde en toi soupire comme l’ombre d’un fauve dans la nuit et te réveille parfois en te coupant le souffle
Tu aimes être propre et sentir bon même si ton âme est grise
Tu ne comprends pas grand-chose aux femmes mais elles t’inspirent plus confiance que les hommes parce qu’elles t’ont fait
Tu aimes aller à l’opéra au concert voir et revoir Quatre mariages et un enterrement rire boire manger fréquenter des amis fumer des cigares parce que la tristesse durera toujours
© Éditions Orage-Lagune-Express 2007. Droits réservés.
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