06 mars 2010
Les mondes de Murakami et de Paasilinna
Même s'il est capable, lui ou sa traductrice, de laisser traîner dans ses livres des phrases comme celles-ci : « Hormis les grondements d'un train qui passait de temps à autre sur les rails non loin de là, l'environnement était très calme. » puis, quelques pages plus loin, à la fin de la même nouvelle : « Les trains roulaient sur les rails » (comme si les trains pouvaient rouler sur autre chose que des rails), j'apprécie Murakami de qui j'ai lu à la suite le roman Les Amants du spoutnik et deux gros recueils de nouvelles, L'éléphant s'évapore et Saules aveugles, femme endormie. D'habitude, je me méfie des grands pondeurs, des machines à écrire, des auteurs en pilote automatique. Le succès les expose à un danger, celui de n'être pas relus par leurs éditeurs trop contents de puiser à la source régulière de copie.
On peut lire aussi dans cette catégorie l'incroyablement ponctuel Arto Paasilinna, auteur du merveilleux Lièvre de Vatanen et du truculent Fils du dieu de l'orage, qui fait la joie de son éditeur en rappliquant paraît-il chaque année ou presque à la même période avec un nouveau roman. J'ai du mal à continuer le troisième que je lis du finlandais, Le Cantique de l'apocalypse joyeuse, caractéristique d'une écriture en pilote automatique, mais c'est ainsi, malgré ces petits travers, je suis accroché. Sans doute parce que ces deux romanciers savent inventer leurs mondes pour mieux nous parler du nôtre.
* À propos de Murakami, lire aussi chez Alain Bagnoud, cette note sur Kafka sur le rivage.
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12 novembre 2009
Roland Tixier aux Xanthines
Dans le cadre des Vendredi apéro des Xanthines,
Vendredi 13 novembre à 18 heures,
Roland Tixier lira des extraits de son dernier recueil : Simples choses, un ensemble de 180 haïkus urbains, publié aux éditions Le Pont du Change.
Les Xanthines, café associatif du commerce équitable
33 rue de Condé, 69002 Lyon
métro Perrache ou Ampère
Entrée gratuite sur consommation équitable.
00:55 Publié dans Et à part ça ? | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : roland tixier, éditions le pont du change, lyon, xanthines, poésie, littérature, lecture
10 octobre 2009
J’essaie encore un livre de Paul Auster.
Le premier que j’avais lu m’avait séduit par son titre (L’Invention de la solitude) et son début. De beaux passages sur la figure du père et puis, en continuant, une sorte de bavardage dont je n’ai rien retenu. Il semble que ce soit le problème de Paul Auster : de bons titres (grâce à la traduction ?) et de beaux débuts mais ensuite, l’impression qu’il tire à la ligne.
Plusieurs années après, je tombe par hasard sur La Nuit de l’oracle. Idem. Titre engageant, début sur les chapeaux de roues et une alléchante histoire de carnet acheté dans une étrange papeterie. Et puis, au bout de quelques dizaines de pages, la narration qui s’emballe, part dans tous les sens, tourne à vide. La quatrième de couverture annonce « virtuosité, puissance narrative, défi réciproque de l’improvisation et de la maîtrise » . Diable ! Je ne retiens pour ma part que le mot « improvisation » pour qualifier ces 235 pages d’élucubrations, allez, 200 pages si l’on admet qu’on peut sauver les 35 premières. Arrivé à la fin, sonné par ces empilements de péripéties du quotidien et de digressions, j’en arrive à cette conclusion : le narrateur mange beaucoup de pizzas, boit beaucoup de coca et il a sauvé son couple. J’ai la même difficulté avec le roman américain du vingtième siècle qu’avec les gros gâteaux des pâtissiers actuels : trop d’émulsion, copieux mais fade. Remportez-moi ça et servez-moi un Carver bien serré !
En médaillon : La Nuit de l'oracle (Babel).
01:04 Publié dans carnet | Lien permanent | Commentaires (5) | Tags : carnet, lecture, journal, paul auster, blog littéraire de christian cottet-emard