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03 janvier 2008

Petite scène

L’insomniaque horloge bâilla péniblement, rêvant un jour de s’arrêter. Effleurée par la fuite de l’ombre, elle fit tressaillir un noctambule que le silence empêchait de dormir. Pressé d’être au diapason, le noctambule bouscula un hibou renfrogné auquel on sabotait quotidiennement le coucher. eb47e1237c928149e8e540bc1b0aed86.jpegSon aile muette dispersa les dernières voiles du vaisseau nocturne et la lune, dépouillée du scapulaire moucheté qu’elle affectionnait, en voulut au soleil qui la rendit scarieuse comme une corolle de Perce-neige éblouie.
Saisissant l’opportunité d’un tel spectacle, le noctambule qui se trouvait être un poète trempa cérémonieusement le croissant de la lune dans son café au lait, l’aube naissante.

© L’auteur, 1979.
(Ce texte, datant de 1977 ou 1978, a été publié dans mon premier recueil de poèmes sorti en 1979. Le fond est aussi léger que la forme alourdie d’adverbes mais j’avais envie de commencer l’année avec lui, tel qu’il fut écrit voici trois décennies. Après tout, on fait ce qu’on veut sur un blog !)

Bonne année 2008 !

04 avril 2007

L'énigme de la joie

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Douce clarté de la lune ce soir dans la rue le forsythia et le prunus rayonnent sous le ciel élevé

À quoi tient la joie humaine du printemps ?

À un forsythia qui illumine un mur la nuit à un prunus en gloire sur le petit parking vide à cette nuit précise qui sent la fleur

Toute la joie du printemps en un souffle de fœhn dévalé des montagnes

Et toujours en sera-t-il ainsi de cette joie de rien du tout de ces fleurs de rien du tout qui te feront renoncer provisoirement à l’obsession du sommeil comme si se préparait une fête

Douter des ténèbres à quoi cela tient-il ? À une pendule avancée d’une heure au chant tardif d’un merle à la surprenante sexualité des arbres



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