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24 septembre 2019

Revue / Instinct nomade n°4 : dossier Jim Morrison (éditions Germes de barbarie)

Le n°4 de la revue Instinct nomade publiée par les éditions Germes de barbarie est sorti. Il est consacré à Jim Morrison. Je suis quant à moi présent au sommaire dans la troisième section (chroniques) de ce numéro dans lequel je signe un article : Aides et récompenses littéraires, coups tordus et foire d'empoigne.

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Voici la présentation de l'éditeur :

Tout a été dit et écrit à propos de Jim Morrison. Il n'y a plus grand chose à révéler ni de sa vie, ni de son œuvre et ni des conditions de sa mort. Pourtant, assez curieusement, peu de ses hagiographes ont mis en avant le Jim Morrison poète alors que c'est la seule reconnaissance à laquelle il aspirait. Certes, au fil des années, la publication de ses carnets a permis au grand public de découvrir la face cachée de la rock star mais qui répondrait aujourd'hui à la question : « Savez-vous qui était Jim Morrison ? » par «  Un poète américain du vingtième siècle ! » ? La quinzaine de contributeurs rassemblés ici ont tous participé à un exercice d'admiration. Dans cette auberge espagnole, chacun est venu comme il était et a apporté ce qu'il avait de plus cher pour le partager avec nous lors de ce feast of friends [festin entre amis] : José Correa a amené ses pinceaux, CharlÉlie Couture sa vista poétique, Jean-Yves Reuzeau son œil biographe, Philippe Paringaux sa mémoire Rock & Folk, Bernard Lonjon son infatigable curiosité, Trevor Rutherford et Eric Meunié leur art du travestissement, Daniel Malbranque sa connaissance encyclopédique des poètes et Jean-Louis Kuffer ses délicieux souvenirs californiens. Frédéric Bertocchini et Bertrand Lemmonier nous ont rejoint un peu plus tard, l'un avec une bande dessinée sous le bras et l'autre avec un panier de champignons hallucinogènes à la main... Qu'ils en soient tous remerciés. Comme d'habitude, la deuxième partie du numéro présente le travail de plusieurs écrivains autour d'un thème imposé (en l'occurrence « Voyeurisme et séduction). Ainsi, Laurie Leiner, Franck Evrard, Bernard Duteuil, Annick Demouzon, Jean-Claude Delayre et Jérôme Van der Meersch ont rempli leur copie avec application.

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Instinct nomade n°4 :  Jim Morrison, a very hard trip, 222 pages, 15,00€

 

 

 

30 mars 2019

Instinct nomade n°3 / Faut-il canoniser Joseph Delteil ? 270 pages, 15€

Le n°3 de la revue Instinct nomade publiée par les éditions Germes de barbarie est sorti. Il est consacré à l'écrivain Joseph Delteil. Je suis quant à moi présent au sommaire dans la deuxième section (chroniques) de ce numéro. Voici la présentation de l'éditeur :

 
 
 
 
Pour la troisième parution de la revue Instinct nomade, nous avons fait le choix de Joseph Delteil. Cet écrivain unique en son genre est mort en 1978 et continue à être lu aujourd'hui encore par un public de passionnés. En 2018, le quarantième anniversaire de sa mort a été dignement fêté par des rééditions, en revue (Souffles, Europe) et par des spectacles et des hommages publics. C'est sans doute pour cela que nous avons cru prudent d'attendre un peu pour prendre la mesure de l'événement et ainsi éviter les redites. Pour réaliser un portrait le plus fidèle possible, nous avons fait appel à des delteilliens historiques mais aussi à des intervenants plus inattendus.
 
Joseph Delteil (1894-1978) est un écrivain iconoclaste qui n'a pas cessé d'embarrasser la critique : à ses débuts poète symboliste, puis romancier surréaliste, ensuite vaguement historien, plus tard encore chantre de l'Occitanie et enfin autobiographe multimédiatisé au crépuscule de sa vie. Sa particularité est d'avoir été (et d'être encore) un auteur aimé des écrivains et des peintres. Mais il serait réducteur de s'en tenir à ce signe distinctif. Joseph Delteil vaut beaucoup mieux que cela et il reste unique dans le paysage littéraire en digne descendant de Rabelais.
 
Au début des années 20, Joseph Delteil est monté à Paris de son Languedoc natal pour y faire fortune, pour y vivre sa vraie vie : « Arriver un beau matin à Paris n'ayant pour armes et charmes que mes deux sabots : ma naïveté et mon bon sens, et s'y retrouver d'emblée en première catégorie, avec mes pairs Morand, Montherlant, Blaise Cendrars, etc., en tête à tête avec ces demi-dieux qui ont nom Valéry, Gide, Claudel, quelle étonnante aventure ! » Delteil atteint le faîte de sa gloire en 1925 avec une Jeanne d'Arc très controversée qui coupe la France en quatre (trente ans plus tôt l'Affaire Dreyfus l'avait déjà coupée en deux) : ceux qui aiment (Montherlant), ceux qui haïssent (Breton), ceux qui balancent entre deux rives (Claudel) et ceux qui méprisent (Mauriac). Il jouit sans réserve de cette célébrité toute neuve en courant les salons, en séduisant femmes et filles, en jouant ses droits d'auteur à la roulette et sur les champs de course. Il devient une attraction que l'on s'arrache, un phénomène de foire.
 
Mais comme Breton l'avait sans doute pressenti, Joseph Delteil est en train de rentrer dans le rang. S'en suivra un série de biographies romancées (Napoléon, Don Juan, Henri IV) et d'ouvrages évoquant sa région natale qui, sans être de facture classique, n'en seront pas moins perçus comme tels. Frédéric-Jacques Temple – qui avait son rond de serviette chez les Delteil – a sans doute résolu une partie de l'énigme : « Delteil n'est pas un écrivain français, c'est-à-dire parisien, mais un occitan qui utilise le français, langue acquise et non vernaculaire ». Son œuvre a été adaptée au théâtre (Jésus II, François d'Assise), au cinéma (La Passion de Jeanne d'Arc de Dreyer) et le Delteil des dernières années a été considéré comme un sage par les enfants de mai 68.
 
Contrairement à ce que l'on pourrait croire, le cercle des lecteurs de Delteil ne s'est pas rétréci depuis sa mort il y a quarante ans. Et cela peut se comprendre. Au-delà de la féerie lexicale de ses textes, certains de ses livres (Jésus II ou la Deltheillerie) ont des airs d'évangiles : « Rien ici-bas, ni une idée, ni une passion, ni l'art, ni l'honneur, ni Dieu, rien ne vaut la mort d'un homme. Le meurtre, la torture me sont positivement inimaginables, des immonderies. La guerre, la révolution, l'assassinat sont le mal absolu. […] Je suis contre la guerre et contre l'esprit de guerre, où qu'il se dissimule : compétition, confrontation, rivalité, conflit, voire le sport, championnats, alpinisteries, voire la votation (sans compter la boxe, le catch et autres amuse-gueules). Contre le service militaire. Je suis évidemment contre la peine de mort, dans tous les cas et sans exception. Je suis évidemment pour l'euthanasie (quelle honte, quel ridicule respect, quelle monstrueuse piété de laisser agoniser dans d'horribles souffrances, en vain et sans espoir, un grand malade condamné à mort ! Le grand ennemi de l'homme ce n'est pas la mort, mais la souffrance). »
 
Alors, oui, Delteil est un écrivain qui nous fait du bien et qui nous tire vers le haut. Chacun de ses livres nous raconte sa propre histoire, une vie qui a suivi la même courbe que de celle de ses saints (Don Juan et François d'Assise) : une jeunesse dissolue suivie d'une rédemption à l'âge mûr.
 

Ce réquisitoire suffira-t-il pour que le Saint-Siège instruise une demande en béatification ? Pourquoi pas ? Un premier dossier s'est déjà perdu en 1928 dans les couloirs du Vatican (rédigé par André de Richaud avec son livreLa vie de Saint Delteil). Et puis, pour qu'il y ait des saints, il faut d'abord avoir choisi un dieu : « Tout homme a son Dieu, voire les païens plusieurs, et le shinto (Japon) huit millions, mais chacun lui donne son propre nom. Pour moi, Dieu c'est l'instinct princeps. Je crois en Dieu comme le poisson à l'eau, comme l'aigle au vent ». Alors, dans ces conditions, plus aucun doute n'est permis, oui il faut canoniser Joseph Delteil !

 


 


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Pour se procurer ce numéro chez l'éditeur : chèque de 18€ (dont 3€ de port) à l'ordre de Bernard Deson envoyé à l'adresse suivante : éditions Germes de Barbarie c/o Bernard Deson, 619 rue Henri de Navarre 24130 Le Fleix.
 
 

 

27 mars 2019

Annie Delpérier

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J'ai appris par mon ami et éditeur Bernard Deson la disparition d'Annie Delpérier, éditrice et écrivaine. Loin de cette région du Périgord qui me convient si bien et où j'aurais probablement trouvé une terre humainement plus accueillante à mon activité littéraire, je n'ai pas pu fréquenter beaucoup cette passionnée de littérature et de poésie. Je lui suis reconnaissant de m'avoir publié dans sa revue La Toison d'or. J'avais été sensible à cette marque d'attention. Je relaie ici une partie de l'hommage que lui rend Bernard Deson dans sa revue.

 Triste nouvelle : la disparition d'Annie Delpérier ce samedi 23 mars. J'ai souhaité lui rendre hommage en rédigeant son portrait et en le publiant en toute fin du numéro 3 d'Instinct nomade. En voici un extrait :


« Je vous aime tous » : lorsque ce court SMS m’est parvenu, mon cœur s’est serré car cette fois-ci j’ai senti qu’il n’y aurait pas de nouvelle rémission. Destinataire du même message d'adieu que moi, le peintre José Correa a pris ses pinceaux et tracé ce magnifique portrait d'Annie Delpérier. Trois jours plus tard, le 23 mars 2019 à 6H du matin, elle nous quittait. Ce n’est pas sans émotion que j’évoque cette femme d'exception qui avait le talent rare de poser la lumière sur ceux qu'elle aimait qu’ils soient peintres, poètes, romanciers, historiens ou philosophes. Annie était une femme-orchestre : éditrice, traductrice, poétesse douée, productrice d'émissions de radio, meneuse de revue (littéraire) et animatrice (socio-culturelle). Et la liste n'est pas close car elle possédait d'autres cordes à son arc comme lobbyiste (elle avait un talent fou pour obtenir que telle ou telle municipalité donne un nom de rue selon ses désirs : Jean Dalba a désormais sa Promenade à Bergerac, Marc Cazalis sa bibliothèque à La Force, Simone Grignon et Jean Chèvre leur rue à Issigeac). Et Annie n'hésitait pas à s'impliquer quand une cause lui semblait juste, par exemple en créant un atelier d'écriture en milieu pénitentiaire ou en aidant un poète roumain à trouver une patrie d'adoption. (...)