04 juillet 2014
« Les mille facettes de la bêtise éternelle que le sport incarne »
« Ce qu'il y a quand même de fascinant, dans tout cela, ce qu'il y a d'attirant presque, ce sont les mille facettes de la bêtise éternelle que le sport incarne : la stupidité du muscle intensif, le crétinisme de la force, la niaiserie de l'exercice méthodique, l'optimisme absurde du dépassement de soi et de la répétition de ce dépassement, la sottise de la performance comme argument. Et j'oubliais l'insanité suprême, le rêve sportif absolu de la grande fraternité des peuples ; laquelle d'ailleurs, sur le terrain, se traduit automatiquement par son contraire radical (c'est, Dieu merci, le destin de toutes les bonnes intentions), c'est-à-dire le chauvinisme le plus sordide. Cela m'a toujours réjoui, moi, d'apprendre la défaite de la France à telle ou telle répugnante compétition internationale, à cause de la tête catastrophée de la plupart de mes concitoyens. »
- Philippe Muray -
Extrait de « Les olympiades de la terreur » , texte publié il y a plus de vingt ans dans le magazine Label France et repris dans Rejet de greffe (Exorcismes spirituels I, Les Belles Lettres, 2010).
Source : le blog de Constantin Copronyme
22:50 Publié dans NOUVELLES DU FRONT | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : philippe muray, les olympiades de la terreur, exorcismes spirituels i, les belles lettres, constantin copronyme, sport, label france, rejet de greffe, polémique, compétition, sport de masse, blog littéraire de christian cottet-emard
27 juin 2014
La phrase qui fait rire
En plus de ma rubrique « Le mot qui m'énerve » , voici maintenant « La phrase qui fait rire » (jaune) le plus souvent. Ces mots et ces phrases sont évidemment glanés dans le monde merveilleux de l'actualité et des médias.
Aujourd'hui :
« Cela n'a rien à voir avec le football » (!)
22:25 Publié dans La phrase qui fait rire | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : délinquance, supporter, football, sport, débordements, provocation, abus, insécurité, consensus mou, aveuglement, scandale, la phrase qui fait rire, cela n'a rien à voir avec, rire jaune, société, actualité, médias, decervelage, inquiétude
13 juin 2014
Carnet / Hors cadre !
Rentré tard de Lyon jeudi soir, je trouve dans mes courriels une invitation (sans doute un envoi automatique) à une animation littéraire sur le thème Lectures cyclistes (tour de France oblige) dans mon ancienne ville de résidence. Il s’agit d’une rencontre avec Paul Fournel, écrivain passionné de cyclisme et oulipien.
Avec mon aversion pour le tour de France et pour la littérature à contrainte, je me dis que je n’ai vraiment pas de chance dans cette petite ville où j’ai si longtemps vécu en m’y sentant comme le plus étranger de tous ses étrangers alors que je suis né à moins d’une dizaine de kilomètres, dans ce coin du Haut-Bugey qui ne tolère la culture que si elle fait allégeance appuyée à la religion locale, le sport, les sports.
Cela ne devrait désormais plus me concerner puisque j’ai quitté cette bourgade pour vivre à la campagne. Après tout, je ne suis qu’à une heure d’autoroute de Lyon où j’ai la chance, le temps et les moyens d’aller trouver une offre culturelle plus en phase avec mes aspirations et mes goûts personnels.
Cependant, ce soir en retrouvant mes frênes au clair de lune, je ressens tout de même une oppressante tristesse en mesurant une fois de plus à quel point je me sens hors cadre, décalé et en rupture totale avec l’esprit (si l’on peut dire) de la région où j’ai passé cinquante ans de ma vie. Cela me donne le vertige.
Si je n’allais pas régulièrement respirer (oui, respirer !) à Lyon, surtout pour échapper à l’atmosphère confinée de mon ancienne bourgade de résidence où je suis parfois encore obligé de descendre, je crois que j’étoufferais.
03:28 Publié dans carnet | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : vélo, paul fournel, tour de france, anquetil, oulipo, oulipien, cyclisme, lectures cyclistes, décalage, sport, aversion pour le sport, blog littéraire de christian cottet-emard, oyonnax, tour de france cycliste, rouler, guidon, nez dans le guidon, aller nulle part, haut bugey, jura, rhône-alpes, lyon, respirer, étouffer