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13 juin 2014

Carnet / Hors cadre !

vélo,paul fournel,tour de france,anquetil,oulipo,oulipien,cyclisme,lectures cyclistes,décalage,sport,aversion pour le sport,blog littéraire de christian cottet-emard,oyonnax,tour de france cycliste,rouler,guidon,nez dans le guidon,aller nulle part,haut bugey,jura,rhône-alpes,lyon,respirer,étoufferRentré tard de Lyon jeudi soir, je trouve dans mes courriels une invitation (sans doute un envoi automatique) à une animation littéraire sur le thème Lectures cyclistes (tour de France oblige) dans mon ancienne ville de résidence. Il s’agit d’une rencontre avec Paul Fournel, écrivain passionné de cyclisme et oulipien.

Avec mon aversion pour le tour de France et pour la littérature à contrainte, je me dis que je n’ai vraiment pas de chance dans cette petite ville où j’ai si longtemps vécu en m’y sentant comme le plus étranger de tous ses étrangers alors que je suis né à moins d’une dizaine de kilomètres, dans ce coin du Haut-Bugey qui ne tolère la culture que si elle fait allégeance appuyée à la religion locale, le sport, les sports.

Cela ne devrait désormais plus me concerner puisque j’ai quitté cette bourgade pour vivre à la campagne. Après tout, je ne suis qu’à une heure d’autoroute de Lyon où j’ai la chance, le temps et les moyens d’aller trouver une offre culturelle plus en phase avec mes aspirations et mes goûts personnels.

Cependant, ce soir en retrouvant mes frênes au clair de lune, je ressens tout de même une oppressante tristesse en mesurant une fois de plus à quel point je me sens hors cadre, décalé et en rupture totale avec l’esprit (si l’on peut dire) de la région où j’ai passé cinquante ans de ma vie. Cela me donne le vertige.

Si je n’allais pas régulièrement respirer (oui, respirer !) à Lyon, surtout pour échapper à l’atmosphère confinée de mon ancienne bourgade de résidence où je suis parfois encore obligé de descendre, je crois que j’étoufferais.

06 juin 2014

Brazil protests

On ne peut pas mieux dire :

à lire sur le blog de Solko.

02 mai 2014

Du sport comme instrument de contrôle social et de préparation à la guerre

À lire ici , la totalité de l'article

Extraits :

Le sport mobilise et prépare la guerre

« Le sport, en tant que rouage de la société capitaliste fut également un des moyens privilégiés de la classe dominante pour développer le patriotisme, le nationalisme dans les rangs ouvriers et la discipline militaire. C’est ce que nous avons évoqué avec les premiers jeux Olympiques. Si en marge s’est développé un courant hygiéniste – sous l’impulsion, par exemple, du docteur Ph. Tissié (1852-1935) – soucieux de la santé de la population plus ou moins en lien avec la mode eugéniste, le sport a surtout servi à renforcer l’esprit de compétition et à préparer la guerre. En Allemagne, Ludwig Jahn allait fonder en 1811 le “Turplatz” (club de gymnastique) dans un esprit patriotique et militaire marqué. Il va réussir clandestinement à créer une véritable armée de réserve destinée à contourner la limitation des effectifs militaires imposée par l’Etat français. Dans les années 1860, l’institution scolaire va militariser la gymnastique et inculquer “l’ordre et la discipline” (zucht und ordnung).

En France, il en allait de même avec une culture militariste chauvine. L’Union des sociétés de gymnastique de France était créé en 1873. Et, ce n’est pas un hasard, se développait en même temps le tir comme discipline complémentaire (fondation en 1886 de l’Union des sociétés de tir en France). Le 26 juin 1871, Gambetta déclarait déjà ceci : “il faut mettre partout, à côté de l’instituteur, le gymnaste et le militaire” pour faire “œuvre de patriotes”. »

Une citation de Jules Ferry qui s'adresse à de très jeunes sportifs :

" Sous l’apparence d’une chose bien amusante vous remplissez un rôle profondément sérieux. Vous travaillez à la force militaire de demain”.

Cette “force militaire de demain”, avec l’ensemble des sportifs formés, c’est celle qui va servir de chair à canon dans la grande boucherie de 1914. Ce qui permet au directeur de “l’Auto”, Henri Desgranges, de déclarer le 5 août 1914 avec légèreté et cynisme : “Tous nos petits troupiers qui sont en ce moment à la frontière pour défendre le sol de la patrie ne vivent-ils pas, à nouveau, des impressions déjà vécues, lorsqu’ils étaient aux prises avec l’adversaire dans les compétitions internationales ?” »

Du sport comme instrument de contrôle social

« Pour le patronat à l’esprit paternaliste, récupérer l’activité physique ouvrière pour la détourner à son profit devenait rapidement un souci majeur, notamment dans la grande industrie. Le baron Pierre de Coubertin lui même était affolé par l’idée d’un “sport socialiste”. Dès lors, pour renforcer la soumission à l’ordre établi, le sport devenait un des outils majeurs à disposition. C’est ainsi que les patrons allaient créer des clubs dans lesquels les ouvriers étaient conviés de s’impliquer. Les clubs des mines en Angleterre, par exemple, permettaient de stimuler l’esprit de concurrence entre ouvriers, d’empêcher les discussions politiques et contribuaient à briser les grèves dans l’œuf. »