Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

04 mars 2025

Un bref extrait de mon dernier roman

roman, littérature, effets et prodiges de la lune, destin, voyageur, train, gare, oyonnax, venise, france, italie, art, gare d'oyonnax, gare de venise santa lucia, christian cottet-emard, ville natale, alain coutty, fresque, brasserie du chemin de fer, autorail, blog littéraire de christian cottet-emard, kiosque hôpital d'oyonnax, librairie buffet, voitures anciennes 1960

Sortir de la gare Santa Lucia dont l'esplanade mène directement au bord du canal d'où l'on découvre sur l'autre rive le dôme vert de l'église San Simeone Piccolo est toujours une expérience exaltante à vivre, même après la première fois. On  franchit par réflexe le  pont des Déchaussés (Ponte degli Scalzi) et ce moment reste gravé pour toute la vie dans la mémoire.

 

Le premier séjour de Richard à Venise remonte au début des années 1980, lors de ses visites dans les grands musées. Il  s'était présenté à l'hôtel Principe chaussé de Clarks, vêtu d'un jean et d'un pull Shetland blanc cassé. Le liftier avait porté son sac à dos dans l'ascenseur et lui avait ouvert la porte de sa chambre qui donnait sur le canal par une petite terrasse où veillait une madone debout sur la balustrade.

 

Richard avait pu s'offrir quatre jours dans ce bel hôtel grâce à ses premiers salaires. Il avait confié l'organisation de son voyage à une agence qui avait choisi l'hôtel Principe parce qu'il était proche de la gare et que sa catégorie correspondait au budget conséquent que Richard avait souhaité réserver à son hébergement. Le style des meubles était vaguement rococo. Dans un angle, un  imposant échiquier travaillé en marqueterie était disposé là on ne sait pourquoi. Est-il possible de l'enlever  ? avait demandé Richard qui supportait mal  la vue d'un jeu d'échecs. Certainement, Monsieur, avait répondu le liftier sans montrer le moindre signe d'étonnement.

roman,littérature,effets et prodiges de la lune,destin,voyageur,train,gare,oyonnax,venise,france,italie,art,gare d'oyonnax,gare de venise santa lucia,christian cottet-emard,ville natale,alain coutty,fresque,brasserie du chemin de fer,autorail,blog littéraire de christian cottet-emard,kiosque hôpital d'oyonnax,librairie buffet,voitures anciennes 1960

Ce roman est disponible par correspondance ici (Pour les personnes d'Oyonnax et sa région, il est en vente à la librairie Buffet d'Oyonnax et au kiosque de l'hôpital d'Oyonnax. Pour tout renseignement complémentaire ou commande directe, on peut m'écrire à contact.ccottetemard@yahoo.fr ou dans les commentaires de ce blog. Prix : 10 €

02 mars 2025

Une lecture de Jacki Marechal

roman, littérature, effets et prodiges de la lune, destin, voyageur, train, gare, oyonnax, venise, france, italie, art, gare d'oyonnax, gare de venise santa lucia, christian cottet-emard, ville natale, alain coutty, fresque, brasserie du chemin de fer, autorail, blog littéraire de christian cottet-emard, kiosque hôpital d'oyonnax, librairie buffet, voitures anciennes 1960

NOUVEAU ROMAN DE CHRISTIAN COTTET-EMARD

Je l’ai lu d’une traite. Non seulement c’est un court roman, mais surtout, il s’agit d’un de ces récits dans lesquels Christian Cottet-Emard a le talent, non pas de nous tenir en haleine, ce n’est pas du tout son genre, mais de nous garder continuellement les yeux grands ouverts, toujours en découverte d’une féérie inattendue à chaque coin de page. L’histoire se lit au fil de l’eau mais on ne risque pas de la quitter.

 

Le roman débute à l’intérieur d’un train parti de Venise en direction d’Oyonnax. Sur une banquette qui semble confortable, nous découvrons les « Effets et prodiges de la lune sur le destin d'un voyageur assoupi au visage souriant » (comme l’indique le détaillé titre de cet ouvrage). Une jeune femme nous permet de démasquer ce mystérieux passager. Elle partage une place en vis-à-vis et surveille du coin de l’œil le co-voyageur d’une cinquantaine d’année dont le sourire assoupi l’intrigue pendant les longs kilomètres de la plaine du Pô. Elle apprendra, en se laissant lier à la conversation du dormeur d’un coup éveillé, qu’il s’agit d’un peintre natif d’Oyonnax, voyageant souvent sur cette ligne, en particulier le jour où il exposa à Venise grâce au privilège d’une sélection institutionnelle d’art contemporain. Un drôle d’artiste, subsistant davantage d’objets commerciaux produits par un industriel oyonnaxien, issus de sa seule et toute simple idée de peinture conceptuelle minimaliste. Il explique que non seulement sa trouvaille artistique lui paraît bien maigre, mais surtout que l’intérêt suscité dans le milieu culturel institutionnel par ce bricolage le stupéfie.

 

En contrepoint il est question également d’un autre peintre oyonnaxien, largement son aîné, dont une ou deux médailles en salons d’art ont assuré un bon succès local. Ce vieil artiste, fictif dans le roman, trouvera sans peine un visage réel auprès des oyonnaxiens les moins jeunes qui ne tarderont pas à le reconnaitre ! Et c’est là une part du mystère de l’imaginaire sans fin de C. Cottet-Emard : combiner fiction et réalité. Ainsi de nombreuses scènes, lieux ou personnages rapportés dans ce roman, décrits minutieusement tant à Venise qu’à Oyonnax, ont été réels dans la vie de l’auteur. Et peut-être est-ce son secret pour écrire d’une plume sobre ses plus succulentes et attachantes aventures romanesques. 

 

« Effets et prodiges de la lune sur le destin d'un voyageur assoupi au visage souriant » à demander à la librairie Buffet d’Oyonnax, déjà disponible au kiosque de l’hôpital d’Oyonnax ou par correspondance : un nouveau livre de Christian Cottet-Emard que vous ne regretterez pas un instant d’avoir entre les mains.

Jacki Marechal

 

Ce roman est disponible par correspondance ici. Prix : 10,55 €. (Pour les personnes d'Oyonnax et sa région, on peut maintenant le trouver en vente au kiosque de l'hôpital d'Oyonnax ou le demander à la librairie Buffet d'Oyonnax. Pour tout renseignement complémentaire ou commande directe, on peut m'écrire à contact.ccottetemard@yahoo.fr ou dans les commentaires de ce blog.

19 février 2025

Conseils aux écrivains excédés par le bricolage

feuilleton, tu écris toujours, orage-lagune-express, christian cottet-emard, blog littéraire de christian cottet-emard, humour, chroniques, réédition, édition intégrale, pocheEntre toutes les tâches qui pourrissent la vie de l’écrivain, le bricolage, ersatz de cette autre corvée qu’est le travail, devrait normalement être banni du quotidien de l’auteur qui se respecte, tout comme le quotidien lui-même d’ailleurs, sans oublier le travail, bien sûr. Pourtant, à ma grande honte, j’avoue qu’il m’arrive de bricoler, à l’inverse de mon riche voisin auteur d’un best-seller qui peut quant à lui se permettre de payer des spécialistes pour se taper sur les doigts et se salir les mains à sa place.

 

Je conseille donc à tout auteur allergique au bricolage de pondre d’urgence un best-seller. En ce qui me concerne, je n’en ai pas encore eu le temps car je ne dispose pas dans ma maison d’une gouvernante telle que Madame Tumbelweed qui veille si jalousement au bien-être de mon voisin et de son chat Sir Alfred. Injustement privé d’un tel soutien, je dois me résoudre à gérer moi-même les détails les plus triviaux de mon quotidien.

 

L’hiver dernier, par exemple, je suis tombé bien bas. J’ai transformé une vieille chemise en blouse et je me suis coiffé d’un bob publicitaire arborant le slogan : « Ohé matelot, la sardine qu’il vous faut » , un cadeau de Madame Tumbelweed. Elle détient une quantité considérable de ces couvre-chefs en raison de sa fidélité à l’épicerie qui fournit sa nourriture préférée à Sir Alfred. Ainsi affublé, j’ai peint au rouleau la moitié du plafond de mon salon après quoi je me suis ménagé une pause. Six mois après, pas plus tard que cet été, Madame Tumbelweed m’a donné un autre bob pour que je puisse peindre l’autre moitié du plafond. La pire des corvées durant ces travaux consiste en inévitables expéditions au magasin de bricolage où un phénomène étrange se produit dès mon arrivée.

 

La première fois que j’ai passé la porte de ce hangar surmonté d’une banderole sur laquelle on devrait inscrire non pas « Promotions sur les perceuses » mais plutôt « Vous qui entrez ici, laissez toute espérance » , tout s’est pourtant bien passé. Un vendeur est venu à ma rencontre. Alors que c’est habituellement moi qui prodigue des conseils, je me suis trouvé dans la pénible position d’en demander. Le vendeur m’a conseillé et je n’ai rien compris. C’est un peu plus tard que la situation a dégénéré.

 

Au fil des semaines, après plusieurs tentatives auprès d’un grand nombre de ses collègues, j’ai remarqué qu’à chacune de mes visites, le magasin semblait se vider de ses vendeurs. Plus une seule blouse à l’horizon. Abandonné à mon sort au rayon enduits et colles, telle la mouche engluée sur le ruban, j’en apercevais parfois un se faufiler telle une bête traquée entre les cuisines et les salles de bain. À l’évidence, ils avaient entrepris de m’éviter et vous n’imaginez pas la quantité de cachettes que recèle un magasin de bricolage.

 

Un jour, au rayon jardin, j’ai soulevé machinalement le couvercle d’une poubelle en plastique. Eh bien, vous me croirez si vous voulez, elle contenait un vendeur qui n’a rien trouvé de mieux à me dire d’un air gêné qu’il vérifiait l’étanchéité.

 

Un autre jour, pour qu’on s’occupe enfin de moi, je me suis déguisé en bricoleur. Je suis entré dans le magasin vêtu d’une salopette et coiffé d’une casquette publicitaire des peintures Hume & Plane sur laquelle était imprimé en jaune fluo « Peignez sans odeurs » (ils ne savent vraiment plus quoi inventer, vous pouvez très bien vous livrer à cette activité certes assez physique sans la moindre odeur en utilisant votre déodorant habituel). Au lieu d’attirer un vendeur, je me suis retrouvé cerné de clients bien décidés à ce que j’apporte une solution définitive à leurs problèmes de chasse d’eau, tout cela parce que je poireautais sous une pancarte portant la mention « Recyclez l’eau de vos toilettes » . J’ai choisi la fuite et je me suis coulé vers le rayon des papiers peints où j’ai fait tapisserie un bon moment. Un vendeur s’est approché. Mon erreur : avoir ôté ma casquette pour le saluer. Il m’a reconnu et a détalé en me jetant un regard épouvanté.

 

Bien sûr, j’aurais pu me plaindre à la direction mais je me suis souvenu que lors d’un salon du livre, je me suis carapaté encore plus vite devant un chasseur d’autographes notoire, vous savez, ce genre de pervers qui passent leur temps à se faire dédicacer des bons de souscription ou de commande sans acheter les livres qui vont avec. Il est vrai qu’en cette situation, je n’aurais pas hésité à sauter dans la première poubelle venue, même en courant le risque de la trouver déjà occupée par un confrère. J’ai donc pardonné aux vendeurs du magasin de bricolage mais leur carte de fidélité, ils peuvent la donner au sanibroyeur en promotion qu’ils m’ont livré à la place du destructeur d’archives que j’avais commandé.

feuilleton,tu écris toujours,orage-lagune-express,christian cottet-emard,blog littéraire de christian cottet-emard,humour,chroniques,réédition,édition intégrale,poche

Pour les personnes d'Oyonnax et sa région, ce livre qui vient de paraître est disponible au prix de 10 € au kiosque de l'hôpital d'Oyonnax. Il peut aussi être demandé à la librairie Buffet d'Oyonnax.

  • ASIN ‏ : ‎ B0BTRRBS4V
  • Éditeur ‏ : Orage-Lagune-Express (diffusion‎ Independently published).
  • Langue ‏ : ‎ Français
  • Broché ‏ : ‎ 210 pages
  • ISBN-13 ‏ : ‎ 979-8376160671
  • Poids de l'article ‏ : ‎ 236 g
  • Dimensions ‏ : ‎ 11 x 1.35 x 18.01 cm

Également en vente par correspondance sur :

- Amazon

 

Cet épisode de Tu écris toujours ? tel qu'il était paru dans le Magazine des livres n°26 (septembre / octobre 2010) :

feuilleton,tu écris toujours,orage-lagune-express,christian cottet-emard,blog littéraire de christian cottet-emard,humour,chroniques,réédition,édition intégrale,poche