03 septembre 2008
Bons génies
Sir Edward Elgar n’a fermé que le premier bouton de sa veste pour éviter les faux plis.
André Breton a su s’attirer les bonnes grâces des ombres.
Nicolaï Rimski-Korsakov se barbe devant l’objectif.
Aaron Copland esquisse un sourire penché.
Igor Stravinsky et Benny Goodman éclatent de rire.
Heitor Villa-Lobos fume comme « le petit train du paysan brésilien ».
Michel Simon avec la perruche Lolita sur son épaule se fait remonter les bretelles par « la très jalouse Léontine » (mainate).
Federico Fellini crie « moteur ! » sous son chapeau de paille.
Le vieux treillis de René Char fait de la résistance.
Gustav Mahler a un pétard dans le cheveux.
Ces portraits contre le mur de ton bureau, ce n’est plus de ton âge mais tu rechignes à les ranger dans le grand cahier qui attend son heure.
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26 août 2008
Un pas en avant, deux en arrière
Retour sur certains labours laissés depuis quelques temps en jachères. J’avais vite et bien débuté avec une bonne centaine de feuillets pour chaque manuscrit. Passé la journée à couper et à tailler. Résultat, plus de trente feuillets écrits dans la douleur supprimés mais un blocage surmonté. L’écriture demande beaucoup de travail mais n’aime pas ce qui est laborieux. Aujourd’hui en reculant, je peux dire que j’ai bien avancé. Heureusement que je suis mon propre patron en ce domaine. Comment faire comprendre cela à une hiérarchie ?
18:36 Publié dans carnet | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : carnet, écriture, fiction, feuillets, littérature, blog littéraire, ciseaux
24 août 2008
Le passant du grand large
Tu entendras ce que je tais ces mots qui jouent et cèdent
Tu me sauras preneur du plus pauvre des matériaux ce bois flotté qui échoit au sculpteur heureux car sans espoir de réussite
Tu ne craindras pas pour ton rang car j’accélère où nul ne court
Tu te souviendras de ma distance
L’aventure du poème n’a rien à voir avec une sortie entre copains
Choisir entre vivre dans l’oubli de l’instant propice ou essayer de le fixer il le fallait
Nous nous battons contre un ennemi énigmatique informe ténébreux qui nous réveille la nuit et nous endort le jour pour nous voler nos rêves
De chers inconnus nous ont précédés ont élu domicile au fond de nos mémoires et ont fourbi les premières armes qu’il nous faut continuer de tremper dans nos faims
(Extrait de : Le Passant du grand large, éditions Orage-Lagune-Express Aquitaine, 1995)
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