27 décembre 2021
Carnet / La crèche qui voyage dans le temps
Pour moi, comme lorsque j’étais enfant, Noël c’est non seulement toute la période de l’Avent mais encore tous les jours jusqu’à l’Épiphanie. Voici donc encore une crèche, spécialement dédiée à tous ceux qui voudraient les voir disparaître de notre culture, de notre tradition et de notre imaginaire.
Celle-ci en est une très ancienne (pas facile à photographier, désolé pour la mauvaise qualité de mes photos) qui a accompagné des générations de ma famille.
Quand j’étais tout petit, j’en inspectais les détails chez ma grand-mère maternelle qui la tenait de ses parents et sans doute de ses grands-parents. Son long voyage dans le temps ne lui a pas épargné quelques incidents. Des chapeaux ont disparu et un chevreau a posé une patte sur le petit Jésus ! Un ou deux dépoussiérages maladroits n’ont pas eu que d’heureux effets mais les couleurs certes passées des étoffes et des décors donnent encore une idée de son apparence d’origine. Les petites fraises des bois ont gardé leur rouge vif parmi les décors floraux.
Cette crèche est de sortie chez moi tous mes Noëls, bien en vue quand vient l’heure. Il faut s’approcher tout près pour en découvrir toutes les subtilités mais il est impossible de l’éclairer en permanence, sauf peut-être avec un dispositif de lumière froide, car les personnages sont en cire. Pour la montrer à mon petit-fils, j’utilise une lampe de poche, comme lors d’une exploration dans les paysages du monde ancien mais toujours renaissant. Notre monde, celui de la transmission que personne ne pourra empêcher.
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25 décembre 2021
Joyeux Noël !
Et en musique :
Louis Claude Daquin (1694–1772) : Noël X Grand Jeu, et duo : Liene Andreta Kalnciema.
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03 août 2021
Meurtre et enquête à l’ombre de l’abbaye
Avril à Cluny, de Jean-Jacques Nuel. Éditions Héraclite. 158 p. 16 €.
Le privé Brice Noval est de retour dans Avril à Cluny, le dernier polar de Jean-Jacques Nuel. Dans ses deux précédentes enquêtes, La Malédiction de l’Hôtel-Dieu et Terminus Perrache (éditions Germes de barbarie), Noval se creusait les méninges dans les rues de Lyon mais l’âge venant en même temps qu’une certaine lassitude pour la ville aux trois fleuves (le Rhône, la Saône et le Beaujolais), le voici bien décidé à profiter de la retraite dans un village près de Cluny. Seulement voilà, si le village est tranquille, Cluny, malgré ses cinq petits milliers d’habitants, l’est beaucoup moins après le meurtre d’un libraire.
Pour contrarier encore les projets de l’enquêteur désireux de se ranger des voitures, l’ombre menaçante d’un moine erre la nuit dans les rues de la ville aux mille ans d’histoire. Ambiance !
Toujours sensible au charme féminin, Noval laisse son agent immobilier, une jeune femme qui ne se satisfait pas des conclusions de l’enquête officielle, le persuader de mener la sienne, pour le plus grand bonheur du lecteur aussitôt entraîné dans la pénombre et le clair-obscur de cette province qui ne dort que d’un œil mais où les éternelles turpitudes humaines ne s’en déchaînent pas moins. Brice Noval manquera de peu d’en faire les frais mais on verra dans la pirouette humoristique finale d’un ingénieux double épilogue qu’il a fait le boulot.
Au passage, la lecture de ce polar rondement mené nous évoque en brèves notations, sans s’égarer dans trop de développements historiques, les épisodes les plus marquants de l’immense rayonnement puis du déclin du site de Cluny qui fut, par son abbaye et son église, la plus grande de la chrétienté avant la reconstruction de Saint-Pierre de Rome, un phare spirituel de l’Occident.
Ainsi que le fait remarquer l’enquêteur Brice Noval, « si l’on y réfléchit bien, la fin de l’église abbatiale est moins le fait des révolutionnaires que des bourgeois. Ce sont des spéculateurs qui ont voulu optimiser leur profit. Des bourgeois qui se sont enrichis dans cette opération, au mépris de l’art, de l’architecture et de l’Histoire. » À méditer aujourd’hui...
Publié avec grand soin par les éditions Héraclite dans leur collection Terres de Bourgogne, Avril à Cluny nous donne le rythme de l’enquête policière, l’atmosphère romanesque et les rapides escapades dans le temps historique, tout cela concentré en 158 pages. Pas le temps de s’ennuyer !
Christian Cottet-Emard
02:00 Publié dans Lectures, Service de presse | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : avril à cluny, jean-jacques nuel, éditions héraclite, terres de bourgogne, polar, cluny, site clunisien, littérature, roman, blog littéraire de christian cottet-emard, bourgogne, chrétienté, christian cottet-emard, enquête policière, détective privé, brice noval, enquêteur privé, occident