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17 avril 2014

Carnet / En attendant « l’eléctrico »

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Ces derniers jours j’entends le coucou derrière chez moi. Chaque année son appel provient du même secteur de la forêt mais bien malin qui saurait le débusquer dans  l’immensité parme et vert tendre des sanguins et des jeunes pousses. 

La brève vague de ces pastels printaniers sur les prairies et les bois charrie les mêmes sentiments de renouveau et de mélancolie. 

Le printemps montagnard ne connaît pas l’insouciance du printemps maritime, il est comme quelqu’un de pressé qui ne veut pas qu’on l’aime trop longtemps ou comme quelqu’un qui aime tout le monde mais personne en particulier, il signale une fête quelque part sans forcément vous y convier. On entend souvent l’écho assourdi de cette fête lointaine et inaccessible dans la musique de Mahler et dans les poèmes de Rückert et d’Eichendorff. Ce n’est pas du tout la bonne période pour moi de lire cette poésie et d’écouter cette musique qui correspondent pourtant bien au style un peu romantique allemand de la nature où est plantée ma maison.

Mélancolie pour mélancolie, je préfère encore la saudade, moins oppressante, avec laquelle mon caractère est beaucoup plus en accord. Je suis à l’arrêt, lesté de la vieille valise de l'enfance, j’attends d’enjamber mes montagnes trop sévères pour monter dans l’inusable et lent eléctrico des collines de Lisbonne où, là-bas, les beaux jours prennent leur temps.

 

Photo : dans l'eléctrico à Lisbonne (photo © Ch. Cottet-Emard)

04 avril 2008

La roche merveilleuse

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Pour gravir cette colline tu as suivi un sentier rocailleux tu ne cherchais rien

De la poussière de terre des cailloux sous les semelles des brindilles des effluves de bois tendre rien d’autre

Le sentier s’est perdu dans les buis et tu t’es retrouvé dans le merveilleux parfum de leur fleur banale

Ce jour valait pour cet instant

Tu n’as pas vu d’animaux mais eux t’ont vu

Incapable de te débrouiller seul comme eux pour vivre ici contraint de rentrer dans le monde triste des hommes où chacun s’affaire à ce qui ne le concerne en rien

Où chacun mène une autre vie que celle entrevue un instant quand le sentier se perd dans les buis


© Éditions Orage-Lagune-Express 2008.