09 février 2025
Bientôt :
2025 commence pour moi par une nouvelle publication.
Paru en 2012 aux éditions Le pont du change sous le titre Dragon, ange et pou (trois burlesques) ce recueil fait l'objet de la présente réédition augmentée d'une quatrième nouvelle récente et inédite, Le mainate. Bien qu'écrite au début du mois de février 2025, cette nouvelle est dans le même esprit que les trois autres. Le recours aux registres fantastique et humoristique n'est qu'un prétexte pour décrire la réalité aussi étrange soit-elle des sentiments humains.
Résumé du livre
Un pou géant accroché aux tuyaux d'un orgue, un bébé dragon dans le bois de chauffage, un ange qui aide à sortir les poubelles et un mainate tourmenté par un magnétophone, face à ces situations insolites, les réactions des êtres humains sont encore plus bizarres.
Un extrait de la nouvelle Le mainate
Un jour, usant d'un ton très administratif, le directeur avait informé les équipes éducatives d'une étrange décision. Elle concernait un homme déjà d'un certain âge, une figure locale, un marginal qui construisait des cabanes dans la forêt toute proche de l'institut médico-éducatif et qui se promenait dans le secteur tout nu ou moulé dans une sorte de justaucorps en disposant au préalable des pancartes pour avertir les promeneurs de sa présence. Il se faisait appeler « le Serfin » et se définissait comme un « pré-animal » .
À ce titre, il estimait qu'il pouvait construire une nouvelle cabane non loin de l'enclos des poneys appartenant à l'institut médico-éducatif. Il en avait adressé la demande écrite au directeur qui avait lu la lettre au personnel avec un petit sourire aux lèvres et avait donné son autorisation. Dans sa lettre, le Serfin expliquait qu'en tant que pré-animal, il avait vocation à s'offrir en cadeau à l'institut médico-éducatif, ce qui n'engageait bien sûr que lui.
Note : dans cette nouvelle, je fais apparaître le Serfin, un personnage que de nombreux oyonnaxiens ont connu.
Parution du livre fin février ou début mars.
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17 décembre 2016
Carnet / Revenant
Être disponible à l’instant et le revivre en pensée plus tard, tel est pour moi le plaisir du voyage. Le retour sur l’instant passé n’est pas seulement un souvenir mais une sorte de double vie dont j’avais déjà conscience tout enfant sans être capable de nommer cet état d’oscillation entre la plénitude et une légère mélancolie.
Lorsque ces parenthèses dans l’écoulement du temps sont intenses, je les appelle des moments à poèmes. Quelques jours ou des années voire des décennies peuvent séparer un moment à poème d'un autre qui n’aura duré que quelques minutes ou quelques secondes de l’écriture.
Parfois, l’instant unique réel et revécu autant que je le souhaite en rêve éveillé et même en rêve nocturne ne donne lieu à aucun poème, il devient alors une sorte de maison du retour dont je peux franchir le seuil à volonté, l’esprit léger comme un fantôme débonnaire.
Photo : Il y a déjà un peu plus de deux semaines, promenade matinale au bord de la mer à Lisbonne dans une lumière qu'on trouve plus à Ostende ! (Photo Christian Cottet-Emard)
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23 novembre 2016
Carnet / Inventaire du soir dans les haies
Hier en fin d’après-midi, une bande de brouillard a pris naissance derrière les collines et s’est étendue dans le vallon en contrebas de la maison comme une longue écharpe qui se dénouait lentement du nord au sud et en sens inverse de la progression rapide des nuages élevés.
Pourquoi ai-je éprouvé l’envie de photographier ce spectacle certes un peu inhabituel mais pas extraordinaire pour autant ?
Quelques jours avant cette fantaisie des nuées laiteuses dans la grisaille du jour, j’ai aussi photographié dans mes haies les derniers éclats rouges et oranges des baies de fusain appelées aussi bonnets d'évèque sous la lumière rasante des éclaircies. C’est à ces réflexes d’inventaire que je mesure l’avance du temps dans ma vie. Peut-être suis-je enclin à de tels songes parce que je vis à la campagne.
Je sais pourtant que la nature, grande gaspilleuse d’énergie, de beauté et d’ingéniosité, ne semble rien avoir de particulier à nous dire, que ce soit à son contact direct comme c’est le cas pour moi ou bien loin d’elle, en ville, dans le désordre, la promiscuité et la vanité des engouements collectifs.
Lorsque je vois tous ces gens s’extasier en meutes lors d’une réunion politique, se tortiller debout les bras en l’air serrés comme des sardines en boîte en prenant des décibels dans ce qu’on persiste à appeler des concerts, vociférer par dizaines de milliers dans des stades, je me dis que c’est peut-être parce qu’ils vivent dans des grandes villes. En réalité, à part cette explication plutôt vague, j’ai beau réfléchir, quelque chose m’échappe mais après tout, qu’est-ce que ça peut faire ?
La littérature et la musique peuvent certes distraire l’âme de tels constats mais je dois avouer, à cinquante-sept ans demain, qu’observer les habitudes de vie de ma chatte Linette m’apprend plus que tous les livres de philosophie, de spiritualité, voire pire de développement personnel, que j’ai pu ouvrir par le passé.
Mon enfance ne me fit étrangement pas grâce de ces vagues d’ombre, de cet obscur pressentiment de la nature absurde de la vie et du fait qu'elle nous dépossède de nous-même comme j’en eus plus tard la confirmation dans le texte de Jean Tardieu (extrait de La première personne du singulier) L’enfant resté au bord de la route : « Il savait tout d’avance... » cet enfant.
Photos : chez moi, derrière la maison. (Photos Christian Cottet-Emard)
18:37 Publié dans carnet | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : carnet, note, journal, autobiographie, écriture de soi, blog littéraire de christian cottet-emard, littérature, paysage, campagne, ville, prairie journal, christian cottet-emard, haie, vallon, nuage, brouillard, nuée, fusain, bonnet d'évèque, nature, mélancolie, jean tardieu, l'enfant resté au bord de la route, la première personne du singulier, poésie, contemplation, retrait