29 mars 2018
Parution de la revue Instinct nomade à laquelle je collabore :
Revue Instinct nomade numéro 1: Jean Cocteau
Instinct nomade n°1 Jean Cocteau l'enchanteur pourrissant, 198 pages / 12,00€.
En 2018, il semblerait que publier une revue en version « papier » soit un non-sens au regard de l'instantanéité des réseaux sociaux. Si leur rôle est de créer des connexions entre les individus pour partager une photo ou un souvenir, ils ne sont pas capables de garder une trace durable, chaque nouveau post rejetant le précédent dans l'oubli. Sans faire un éloge de la lenteur, force est de constater que l'éternité demeure un privilège réservé au papier. Et c'est loin d'être un combat d'arrière-garde : aujourd'hui plus que jamais, la dynamique créée par une revue papier n'a aucune équivalence dans les mondes virtuels. Pour être efficace, nous avons choisi de constituer une équipe de rédaction très resserrée (dont les membres se comptent sur les doigts de la main) mais cela n'exclut pas – tout au contraire – les contributions en abondance venant de tous les horizons artistiques. Les éditions Germes de barbarie assurent l'impression et la diffusion. Pour respecter un rythme de parution semestriel un numéro sur deux sera une réédition d'un portrait d'écrivain paru durant les années 80 et 90 dans la revue Orage-Lagune-Express, tous épuisés à ce jour. De nouveaux textes enrichiront ces portraits tout en conservant l'esprit « pointilliste » qui était la marque de fabrique de cette revue. En alternance, paraîtront des numéros totalement inédits également divisés en deux parties distinctes : un dossier consacré à un écrivain, un peintre, un philosophe ou un cinéaste et une deuxième partie composée de textes inédits autour d'une thématique proposée à une dizaine de contributeurs triés sur le volet. Résolument ouverte sur le monde, notre revue brassera généreusement des textes et des œuvres d’écrivains, de peintres, de photographes, célèbres ou à découvrir, et analysera la production théâtrale, cinématographique, musicale, artistique, tout cela sans se prendre au sérieux.
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Si Cocteau s'est surexposé sa vie durant c'est sans doute parce qu'il aspirait à l'invisibilité. Et il a gagné son pari puisque si son nom est une marque universelle que nul n'ignore, sa poésie, elle, n'est lue que par un cercle restreint d'initiés. C'est donc un portrait « impressionniste » de Jean Cocteau réalisé à l'emporte-pièce par une douzaine de journalistes et d'écrivains (avec même le concours d'un avocat pour relire son testament) que nous vous proposons dans ce dossier. Comme la célèbre série de livres pour enfants (les Martine) vous pourrez découvrir : Cocteau à l'Académie, Cocteau à Venise, Cocteau et la publicité, Cocteau et le cinéma, Cocteau et la mort, Cocteau et l'an 2000, les roulottes de Jean Cocteau, etc. Et comme il avait aussi ses détracteurs, il nous a paru logique d'accueillir dans ces pages le point de vue de ceux qui ne l'aimaient pas : Autant-Lara, Mauriac, Mourousy, Serge-Rainer. La deuxième partie de ce premier numéro d'Instinct nomade consiste en un exercice imposé où il fut demandé à 4 écrivains de réfléchir à la question suivante : « La malédiction est-elle inscrite dans les gènes du poète, du peintre, du musicien ou du philosophe ou s'agit-il seulement d'une posture, d'une stratégie marketing pour sortir du lot ? »
Lien pour acheter ce numéro: ACHETER
Instinct nomade est une publication des éditions Germes de barbarie. ISSN en cours. |
Directeur de la publication : Bernard Deson Coordination de la rédaction : Laurie Leiner Ont collaboré à ce numéro : Jean-Paul Desnos, Annie Delpérier, Daniel Malbranque, Jean-Jacques Nuel, Christian Cottet-Emard, Louis Leprince, Stéphane Prat, Agnès Debruyne, Michel Bonneau et Marc Dutoit.
Abonnement : 2 ans (soit 4 numéros) 40 euros par chèque à l'ordre des éditions Germes de barbarie 619, rue Henri de Navarre 24130 Le Fleix
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31 août 2013
MICROBE 79
Le 79e numéro de la revue Microbe est à l’impression !
Ce numéro a été préparé par Jean-Jacques Nuel.
Au sommaire : Stéphane Beau
Christian Chavassieux
Christian Cottet-Emard
Roland Counard
Grégoire Damon
Bernard Deglet
Christian Degoutte
Fabrice Farre
Jean-Marc Flahaut
Alain Helissen
Frédérick Houdaer
Hervé Merlot
Paola Pigani
Stéphane Prat
Pascal Pratz
Marlène Tissot
Les illustrations sont de Nicole Vidal-Chich
Les abonnés le recevront dans quelques jours.
Les abonnés « + » recevront également le mi(no)crobe 41 Modèles réduits signé Jean-Jacques Nuel.
Comme d’habitude, les autres ne recevront rien !
Plus d'infos ? ICI.
Pour tous renseignements, contacter ericdejaeger@yahoo.fr
21:37 Publié dans Et à part ça ? | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : stéphane beau, christian chavassieux, christian cottet-emard, roland counard, grégoire damon, bernard deglet, christian degoutte, fabrice farre, jean-marc flahaut, alain helissen, frédérick houdaer, hervé merlot, paola pigani, stéphane prat, jean-jacques nuel, modèles réduits, pascal pratz, marlène tissot, illustration, nicole vidal-chich, revue microbe, microbe, Éric dejaeger, blog littéraire de christian cottet-emard, jura, france
12 février 2013
Jean-Jacques Nuel et ses doubles ou l'auteur en stéréoscopie
Chiendents 28
La revue d’art et de littérature Chiendents consacre son numéro 28 à « Jean-Jacques Nuel, auteur en stéréoscopie ». Ce dossier de 40 pages illustré de photos comprend : un entretien avec Stéphane Prat, une étude de Christian Cottet-Emard, des articles critiques sur les livres publiés, des extraits de Courts métrages (Le Pont du Change, 2013), de Portraits d’écrivains (Editinter, 2002), des romans Le Nom (A Contrario, 2005) et L’autoroute (inédit).
Ce numéro a été coordonné par Stéphane Beau, qui en parle sur son blog.
Chiendents 28 peut être commandé auprès de l’éditeur : Editions du Petit Véhicule, 20 rue du Coudray, 44000 Nantes, pour la somme de 5 € (3 € + 2 € de port).
Dans ce numéro :
Jean-Jacques Nuel et ses doubles ou l’auteur en stéréoscopie
Par Christian Cottet-Emard
Les deux tendances du roman français de ce début de siècle, le minimalisme de l'écriture intime et de l'autofiction opposé au regain de la fiction narrative parfois nommée nouvelle fiction, se télescopent dans l’œuvre en prose de Jean-Jacques Nuel, non seulement dans son recueil de récits Portraits d’écrivains (éditions Editinter, 2002) mais encore dans son roman Le Nom (éditions A Contrario, 2005).
Sur une trame réduite à sa plus simple expression, les quatre lettres d'un nom, l'écriture de Jean-Jacques Nuel, tendue comme la corde indispensable à la note juste, parvient à tisser (avec quel métier !) tous les fils romanesques (identité, racines, quête des origines) noués aux grands thèmes nueliens (solitude de l'écrivain, inquiétude de la création). À l'instar de ses précédents ouvrages, le premier roman de Jean-Jacques Nuel fait penser à ces tableaux dits stéréoscopiques, en particulier au virtuose Dali de dos peignant Gala de dos éternisée par six cornées virtuelles provisoirement réfléchies par six vrais miroirs. Dans Le Nom, l'auteur assez proche de cet effet stéréoscopique, se recentre sur le singulier sans toutefois employer la première personne pour mieux incarner son personnage d'écrivain improbable, si peu sûr de sa propre existence et de la réalité fugace et mouvante que son écriture tente de fixer qu'il en vient à se raccrocher à son seul nom, trace tactile plus que palpable sur une vitre embuée qui vaut bien une page blanche. Lorsque, de la pointe de l'index, l'auteur reclus dans son petit appartement inscrit son nom sur la buée avec, dans le fond, les contours flous de la grande ville, il réalise assez vite qu'il vient de mettre au jour la principale matière de son œuvre en devenir. Dépouillée de ses scories narratives, de la redondance de l'autobiographie et des artificielles péripéties de la fiction, l'opus du personnage-auteur de Jean-Jacques Nuel se résumera donc à cet unique nom, d'abord calligraphié au stylo avec l'application mâtinée d'étonnement à laquelle s'exerçait le geste de l'écolier, puis dupliqué à l'infini par la magie informatique et numérique.
J'emploie à dessein le terme de magie même s'il s'avère impropre car cette vertigineuse démultiplication du nom dans des volumes entiers adoptant la présentation formelle de tous les genres littéraires évoque évidemment l'activité d'un certain apprenti sorcier qui, par l'utilisation de la magie, commande aux objets d'effectuer à sa place une corvée ménagère avec le résultat que l'on sait. Dans le roman de Jean-Jacques Nuel, la magie est une formule, ce fameux nom dont l'inscription sur tous les supports disponibles (feuilles de papier, toiles vierges, vitres, murs) caracole avec frénésie jusqu'à ce que cette accumulation délirante, cette véritable prolifération, finisse par se cogner à un premier obstacle du réel, la boîte aux lettres qui ne peut plus avaler d'un seul coup les paquets de tapuscrits envoyés aux éditeurs. À ce stade du récit, la déferlante du nom ralentit enfin quand l'auteur se retrouve à l'air libre où l'attend, lors d'une visite rituelle au cimetière, une autre folie du nom, celle que nous connaissons tous, gravée celle-là, non plus dans la vitesse éphémère de l'écran et du papier mais dans l'énigme éternelle de la pierre où persiste et signe ce qui, contre toute logique, veut absolument vivre.
Dans Portraits d’écrivains, le personnage récurrent de l’univers nuelien, l’auteur en mal de reconnaissance confronté au vertige de l’anonymat et de l’insignifiance, se tient plus à distance du gouffre auquel l’anti-héros du Nom échappe certes de justesse mais en se penchant sur un autre vide, celui de la tombe. Jean-Jacques Nuel relie ainsi le destin particulier de l’écrivain ou de l’écrivant à celui du commun des mortels dans le monde en trompe-l’œil de la moderne solitude.
Qu'il soit piéton d'un jour de trop, en mal d'une langue impossible ou arpenteur du marché de la poésie, le passant de Jean-Jacques Nuel est en errance mais non sur le départ. Ce marcheur nous accompagne au centre de l'expérience de l'homme contemporain : la solitude peuplée des villes et les voyages immobiles de l'attente. Tout lecteur attentif au monde des revues littéraires a une grande chance de se trouver un jour face à l'un de ces Portraits d'écrivains que Jean-Jacques Nuel confie aux titres les plus variés, des plus confidentiels aux plus connus, l'un de ces instantanés s'étant même révélé voici quelques temps aux familiers de la revue de Philippe Sollers, L'Infini. À quel fixateur, pour rester dans la métaphore photographique, Jean-Jacques Nuel a-t-il bien pu avoir recours pour donner une telle netteté à ce personnage multiple et forcément évanescent qu'est l'écrivain en devenir, celui qui n'a pas encore les faveurs du grand public ni même, souvent, celles des éditeurs ? Comme celui qui travaille longtemps sous la lampe rouge en quête de ce que l'ombre et la lumière porteront à la vision, Jean-Jacques Nuel a fini par épaissir une silhouette, à lui donner ce grain que le papier réclame et ces contours que la lecture pourra remplir. C'est dès lors à une sorte de naissance que nous assistons, celle d'un des personnages les plus représentatifs de notre époque, l'auteur en lutte permanente pour l'existence et, peut-être, pour la reconnaissance. En se multipliant — il y a de plus en plus de candidats à ce statut d'écrivain correspondant à un bien illusoire prestige — ce créateur de personnages devient lui-même un personnage. Là réside sans doute la difficulté du projet littéraire de Jean-Jacques Nuel mais aussi son originalité. Il a bien conscience que sa créature ne peut prendre corps que par l'emploi d'un style dépouillé, tout ornement superflu risquant de faire échouer la tentative. Après la parution de La Gare aux éditions Orage-Lagune-Express, cela apparaît tout autant dans ce puzzle en pleine composition qu'est Portraits d'écrivains où se construit l'image d'un anti-héros bien d'aujourd'hui car tranquillement rétif aux chimères du gagnant.
À bien relire Jean-Jacques Nuel, il apparaît que la figure stylisée de son personnage d’écrivain déambulant dans une dimension intermédiaire entre fiction et réalité dépasse largement le cadre de la fantaisie romanesque parce qu’elle s’inscrit dans un rapport au monde et à la société que ne renieraient pas le Bernardo Soares (Pessoa) du Livre de l’intranquillité, le Bartleby d’Herman Melville et le Marcovaldo d’Italo Calvino.
23:05 Publié dans Mes collaborations presse | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : chiendents, jean jacques nuel, stephane beau, stephane prat, christian cottet-emard, stéréoscopie, bartleby, herman melville, marcovaldo, italo calvino, bernardo soares, fernando pessoa, littérature, orage-lagune-express, éditions, éditions a contrario, éditions editinter, portraits d'écrivains, la gare