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07 septembre 2014

Dans la lune !

(Extraits de différentes nouvelles de mon prochain recueil dont je viens de déposer le manuscrit)

Mhorn posa une semelle sur le marchepied puis l’autre sur le bitume du quai. Le sol s’éclaira subitement. C’était le ciel qu’un grand coup de vent venait d’éclaircir comme par enchantement, révélant un bleu violent pour  cette saison encore timide et, plus étrange, une lune blanche et pleine, comme affolée dans cet éblouissement brutal.

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Photo : ciel nocturne avant minuit hier samedi chez moi

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La douceur de la nuit révélait les effluves de roses tardives. Il arriva au seuil d’une serre de jardin opalescente sous le clair de lune. Il entra et flâna parmi les plantes. Un pas se fit entendre sur le gravier.

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Cette route forestière moirée sous le clair de lune, ce paysage qui lui évoquait Verlaine, Laforgue, ces grands arbres qui berçaient encore sous leurs ramures les féeries de son enfance, tout n’était plus qu’un décor à l’abandon, un cahier interrompu aux premières pages.

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Il se coucha sur le dos, ressentit un profond soulagement et crut entendre, prononcé par une voix familière : « On voit la lune en plein jour ! » mais ce n’était qu’un rêve de plus.

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Lorsque nous descendîmes le boulevard ombragé, seulement animé par quelques cafés restés ouverts mais dont les clients étaient presque tous scotchés devant les écrans, la pleine lune roula dans les feuillages des tilleuls et des marronniers.

 

30 août 2014

Fournitures de rentrée littéraire (ou l'overdose Carrère)

À part une nouvelle, une petite chose gluante qui se voulait érotique inexplicablement publiée par le quotidien Le Monde il y a longtemps et qui eut pour effet de semer un bazar noir dans la vie sentimentale de l’auteur, je n’ai lu aucun livre d’Emmanuel Carrère.

J’en ai aujourd’hui d’autant moins l’intention qu’il est impossible d’échapper à sa figure étalée sur toutes les couvertures de la presse industrielle, le Monde emportant la surenchère en nous placardant son sourire mou à deux reprises dans la même édition, en première page et en Une du supplément que nous continuerons par commodité, ces temps-ci, de qualifier de littéraire.

Je n’affirmerai pas que les livres d’Emmanuel Carrère sont bons ou mauvais, intéressants ou non, puisque je ne les connais pas. Je me demande juste si un aussi grotesque matraquage médiatique rend vraiment service à un auteur. Moi, lecteur, cela me fait fuir, et je ne pense pas être tout seul dans cette indisposition.

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 Il faut dire que quelques jours avant Carrère nombril du Monde, il y eut Carrère en look fripé-moite du dernier chic Télérama. Pour échapper à cette couverture glauque, j’ai pris soin de stocker à l’envers ce qui n’est tout de même qu’un programme télé dont j’ai trouvé tout aussi déprimante la fausse lycéenne en jupette assise sur un lave-linge Whirlpool de la pub Darty où il était aussi question de fournitures de rentrée en quatrième de couv.

D’un côté le kitsch des petits mocassins et du chemisier tout propre et repassé du mannequin, de l’autre la guenille auréolée et les nu-pieds pathétiques de l’homme qui, paraît-il, « domine la rentrée littéraire » (le Monde) et « nous livre les clés du “Royaume” » (Télérama).

Décidément, la rentrée, il est temps d’en sortir !

26 août 2014

Lettre à L.

Ma douce, depuis notre rencontre, tu sais qu’entre nous, c’est pour la vie.

Nous l’avons su tout de suite. Nous ne pouvons plus nous passer l’un de l’autre.

Dès que je ne te vois plus, je suis en manque de toi.

Quand je sais que tu vas rentrer tard, je me fais un sang d’encre.

J’ai toujours peur que tu traînes avec n’importe qui.

J’ai peur de te perdre.

J’aime tant quand tu te blottis contre moi.

Je savoure tes câlins.

Je suis sensible à la moindre de tes petites attentions.

Tes petits gestes, tes caresses, j’en suis friand, j’en redemande sans cesse.

Tu n’hésites pas à me faire des cadeaux et je suis particulièrement sensible à leur valeur sentimentale.

Mais tu le sais, je suis un homme marié.

Je te le répète, tes cadeaux me font plaisir.

Alors ne prends surtout pas ombrage de ce que je vais te dire.

Ma chère petite Linette, ce serait mieux pour nous deux et pour mon épouse que tu ne me fasses plus de cadeaux.

Si tu continues à m’offrir tous ces présents que je suis obligé de cacher, mon épouse va finir un jour ou l’autre par en découvrir un et elle risque de réagir très mal :

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