31 janvier 2012
Estime-toi heureux
Estime-toi heureux
De ne pas manger des limaces et des insectes
D’être
D’être ailleurs
De n’être pas idiot
De n’être pas génial
D’avoir
D’avoir eu
D’avoir été
De ne pas avoir la chair de poule
De ne pas avoir l’air d’avoir l’air
De vivre
De ne pas vivre trois jours
De ne pas vivre trois millions d’années
De voir
De voir ton ombre
De n’être pas vu par ton ombre
D’aimer
D’aimer les crocus
De ne pas aimer tout aimer
De t’estimer
De ne pas t’estimer à combien
De ne pas en être arrivé là
D’en être arrivé là
De pouvoir
De pouvoir t’estimer
De t’estimer pouvoir
De pouvoir t’estimer heureux
© Éditions Orage-Lagune-Express 2011. Droits réservés.
00:41 Publié dans Estime-toi heureux | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : récits des lisières, éditions orage-lagune-express, droits réservés, christian cottet-emard, littérature, note, poème, récit, journal, carnet, crocus
24 mars 2008
Jacques Ancet à Ambérieu (Ain)
Communiqué de Martin Laquet :
Poésie vive
« dans la beauté de l'éphémère »
Lecture-rencontre avec Jacques Ancet le 28 mars à 19h30 à la Médiathèque La Grenette d’Ambérieu (Ain).
Entrée libre.
on touche on cherche y a-t-il jamais
eu autre chose en suspens
comme entre deux et quatre la rue
l'été c'était l'enfance le jaune
de la maison d'en face on répète
les mêmes mots les mêmes images
comme s'ils gardaient ce peu de corps
et qu'on était resté là toujours
le front contre le froid de la vitre
16:34 Publié dans Et à part ça ? | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : poésie, poète, lecture, poème, ambérieu, jacques ancet, poésie vive
19 octobre 2007
Sous la cascade au nom qui fait rire
(À Michel Cornaton)
Tu voudrais disparaître
Pour toujours disparaître
Disparaître
de la circulation
automobile
Mais réapparaître
à jamais perdu
pour l’auto
Réapparaître sur le chemin départemental où sèchent toujours tranquillement les feuilles de foyard et de tilleul comme au premier jour le premier jour où tu marchas dans ces feuilles sèches
Réapparaître au bord du gouffre Le Pétrin de la foudre ou dans la marmite de la cascade au nom qui fait rire
« Comme par enchantement » disparaître et réapparaître dans cette cascade et pas une autre même si cette autre s’appelle Le Saut de l’âne ou La Queue de cheval
Tu voudrais réapparaître
À jamais perdu
pour la circulation
automobile
Et rire éperdu dans la marmite de la cascade au nom qui fait rire où cerné d’arcs-en-ciel tu peux te tenir debout avec de l’eau jusqu’au menton et ressortir tout bleu dans l’été rire parce que tu aurais réussi à disparaître et à réapparaître quand ça te chantait et sourire soûl rire vivre ivre
Apparaître disparaître réapparaître comme ça te chante dans la cascade « comme par enchantement » t’enchante la cascade au nom qui fait rire
Un peu gamin sur les bords pourquoi pas si ça te chante « Colchiques dans les prés » « Vent frais vent du matin sous le vent le sommet des grands pins »
Renaître non
Juste réapparaître
dans les colchiques dans les prés sous le vent dans les grands pins noirs d’Autriche qui retiennent la falaise et ses campanules de la tentation du gouffre
Seule la cascade connaît le gouffre et en revient et s’en enchante au grand jour or et bleu et s’en enchante dans l’envol des feuilles de foyard d’érable de charme de sycomore d’alisier de sorbier seule la cascade sait apparaître disparaître réapparaître seule la cascade sait chanter au fond du gouffre comme dans la folle joie de l’automne où pour toujours tu voudrais réapparaître à jamais enchanté
© Éditions Orage-Lagune-Express 2007
20:15 Publié dans Estime-toi heureux | Lien permanent | Commentaires (7) | Tags : Cascade, Vulvoz, Jura, poème, eau, gouffre, nature