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13 août 2014

Ce qui est plus léger que moi me porte

En passant sous un mobile de Susumu Shingu installé au Parc des Nations à Lisbonne

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 Je vois mieux mon chemin en levant la tête

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L’air me guide

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Mon pas m’écoute

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Le reflet me comprend

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Mes yeux prennent appui

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Le nuage ne m’égare pas

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Je me joue des signes

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Ce qui est plus léger que moi me porte

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Texte : © Christian Cottet-Emard, extrait de l'ensemble intitulé Dédicaces

04 novembre 2012

Noël de l’Union Commerciale

commerce,chocolat,chrysanthème,noël,toussaint,tino rossi,petit papa noël,japon,prunus,cerisier du japon,blog littéraire de christian cottet-emard,récit des lisières,éditions orage-lagune-expressLes chocolats de Noël (gaieté) remplacent les Chrysanthèmes de la Toussaint (tristesse) pour les œufs de Pâques (tristesse et gaieté) il est encore un peu tôt

Le fantôme de Tino bedaine au garde à vous erre dans l’espace sonore public (Petit papa Noël gaieté)

Serpente dans la vitrine des pompes funèbres une guillerette guirlande clignotante parmi les plaques « Regrets éternels Adieux À notre cher (ère) En mémoire de notre ami (e) » (gaieté tristesse)

Les services techniques municipaux ont ressorti les sapins neigeux en plastique

Au milieu de la gare routière le prunus a fleuri comme au printemps peut-être parce qu’on l’appelle aussi cerisier du Japon et que va savoir il s’y croit au Japon

NOËL NOËL NOËL (gaieté gaieté gaieté) de l’Union Commerciale

 

© Éditions Orage-Lagune-Express 2012. Droits réservés.

11 mars 2011

Adieu Murakami !

haruki murakami,autoportrait de l'auteur en coureur de fond,10/18,marathon,course à pied,sport,le blog littéraire de christian cottet-emard,littérature,japon,critique,mauvaise foi,humeurJe n’ai jamais fait mystère de ma détestation du sport sous toutes ses formes et de ses prétendues valeurs, alors pourquoi ai-je fini par céder à la tentation d’acheter Autoportrait de l’auteur en coureur de fond d’Haruki Murakami (10/18) ? Sans doute parce que j’ai lu et apprécié, certes diversement, trois de ses ouvrages, tout d’abord son roman Les Amants du Spoutnik et deux épais recueils de nouvelles regroupées sous les titres L’Éléphant s’évapore et Saules aveugles, femmes endormies. Pour ce dernier recueil, c’est le titre magnifique et les belles couvertures de l’édition brochée et de l’édition 10/18 (j’ai choisi cette édition de poche) qui m’ont convaincu d’acquérir et de lire ces 500 pages dont il ne me reste qu’un vague souvenir pas désagréable.

Tel est le problème avec Murakami. On peut en lire des centaines et des centaines de pages en se demandant où il veut en venir sans pour autant se décider à renoncer. L’addiction à Murakami c’est comme la dépendance à la mayonnaise en tube. On se rend bien compte qu’on avale pas un produit de grande qualité mais on trouve ça bon quand même. Comme toutes les émulsions, ça descend un peu trop facilement et il faut en engloutir un bon paquet avec d’être écœuré.

Voilà qui est fait avec Autoportrait de l’auteur en coureur de fond. Cette lecture en plein épisode de surinfection bronchique (presque trois semaines dans le gaz) m’a fait le même effet que de croiser un de ces coureurs sur un chemin forestier. Vous êtes là à vous promener, à humer le bon air et à vous réconcilier avec le monde en contemplant la nature lorsqu’un de ces bipèdes auréolant ses polymères vous dépasse ou vous croise en s’ébrouant sur vous de sa sueur bien évidemment pas inodore. Le voir s’éloigner en bloquant votre respiration ne vous épargnera pas le détail des mucosités qu’il distribue généreusement en les soufflant avec art le long du chemin. Heureusement pour lui qu’on n’est pas en Chine à l’époque de la tuberculose lorsque cracher par terre en période d’épidémie pouvait se payer d’une balle dans la nuque. Vous me direz qu’au lieu d’évoquer Autoportrait de l’auteur en coureur de fond, je ne fais que me vautrer dans mon dégoût du sport et je vous répondrai évidemment par l’affirmative mais que je suis aussi au cœur du sujet.

Comme tous les sportifs, Murakami nous décrit volontiers ses sueurs, ses humeurs, ses sécrétions tout en nous infligeant sur des dizaines de pages la morne comptabilité de ses kilomètres et du temps qu’il met à les parcourir. À plusieurs reprises, il n’oublie pas de nous confier doctement « je suis allé aux toilettes » , précision dans laquelle il ne faut point chercher le moindre atome de second, troisième ou quatrième degré car ce n’est pas parce que le sportif considère objectivement les productions de son organisme soumis à l’effort qu’il goûte pour autant l’humour pipi caca.

L’humour, justement, pas l’humour scatologique mais l’humour léger qu’on trouve dans d’autres livres de Murakami, Autoportrait de l’auteur en coureur de fond en est complètement dépourvu. C’est le livre sérieux, presque grave de l’obsession de la production, de la quantité. En inscrivant la course à pied comme métaphore de l’écriture, Murakami, croyant souligner les qualités d’endurance et de souffle qu’il faut effectivement à l’écrivain pour avancer sur le chemin de son œuvre, ne réussit qu’à nous révéler la vacuité de son projet de vie (toujours plus de kilomètres) et surtout la futilité de son projet littéraire (toujours plus de lignes).

Son succès considérable prive peut-être Murakami de l’esprit critique de ses éditeurs qui ne peuvent sans doute se payer le luxe de lui demander de veiller un peu à la qualité. Quel comité de lecture passerait à un écrivain débutant cette puissante réflexion sur l’âge : « une fois que vous avez passé un certain âge, les choses que vous étiez capable d’accomplir facilement ne sont plus aussi simples... » (page 102). Encore un cliché pour la route ?  « Ce qui nous procure le sentiment d’être véritablement vivants – ou du moins, en partie –, c’est justement la souffrance, la souffrance que nous cherchons à dépasser. » On dirait du Charles Juliet dans ses mauvais jours.

Avec cet esprit de sérieux qui ne lui sied décidément pas, Murakami a commis une postface dans laquelle il confie  page 215 : « même s’il ne s’agit pas d’un ouvrage très long, j’ai consacré beaucoup de temps à sa composition, beaucoup de temps à le retravailler soigneusement une fois qu’il a été achevé. » Et, cinq lignes plus loin, page 216 : « Je me suis beaucoup appliqué à la composition et à la rédaction de cet ouvrage » .

Adieu Murakami !