30 mai 2010
Tu écris toujours ? (éditions Le Pont du Change)
Un article dans Le Magazine des Livres
Dans le Magazine des Livres n° 24, actuellement en kiosques, un article signé Stéphane Beau, consacré à « Tu écris toujours ? Manuel de survie à l'usage de l'auteur et de son entourage » de Christian Cottet-Emard :
Drôle de bestiole qu'un écrivain ! Je le savais déjà, mais grâce à Tu écris toujours ?, le dernier livre de Christian Cottet-Emard (publié par les récentes mais déjà prometteuses éditions du Pont du Change), cela se confirme. Car si quelques rares spécimens réussissent de temps en temps à sortir de l'ombre et à devenir des « auteurs à succès », la plupart des membres de cette curieuse secte s'avèrent être, aussi bien pour leur entourage que pour eux-mêmes, plus encombrants qu'autre chose. Imaginez : ils ne savent généralement rien faire d'autre qu'écrire. Pas forcément bien en plus, mais c'est un autre problème !
Car ces écrivains, voyez-vous, ne partagent aucune des passions qui font le charme de la « vraie vie » : le foot, la politique, la télé, les soldes, le bricolage... Ils fuient la foule comme la peste, ils n'ont aucune ambition, ils s'habillent mal, se lavent peu, boivent trop, et ils végètent au quotidien dans un univers parallèle qui s'acoquine mal avec le monde réel (qui, comme chacun le sait, n'accorde guère de crédit à l'immobilisme, à l'oisiveté et à l'improductivité caractérisée).
Prenant son courage à deux mains et sa plume comme il peut, avec ce qu'il lui reste de doigts disponibles, Christian Cottet-Emard s'attache donc, dans ce Manuel de survie à l'usage de l'auteur et de son entourage, à nous délivrer quelques conseils éclairés pour mieux comprendre ces grands handicapés de la vie que sont les écrivains. Et il le fait avec beaucoup d'humour et de malice, prenant volontairement à contrepied tous ceux qui veulent faire de ce travail de manieurs de stylos une activité supérieure, noble et forcément admirable. Ainsi, si je suis bien persuadé que Tu écris toujours ? amusera beaucoup celles et ceux qui côtoient quotidiennement des auteurs et qui savent à quel point leurs risibles postures et multiples tics sont désespérément prévisibles, je ne suis pas sûr qu'il en sera de même pour nombre d'écrivains qui ne se réjouiront guère de se reconnaître dans le portrait qui est fait d'eux. Tant pis pour leur vilain ego !
Tous les autres, en tout cas, se délecteront en lisant ce genre d'aphorisme : « Quant à savoir si on est écrivain parce qu'on est inadapté ou inadapté parce qu'on est écrivain, cela revient à se poser la lassante question de l'œuf et de la poule », ou ce très judicieux conseil aux poètes en manque d'inspiration, que je ne peux pas m'empêcher de citer dans son intégralité : « Voici un petit truc utile si vous avez la flemme d'écrire ou si la muse vous a posé un lapin : exhumez un de vos vieux poèmes, maquettez deux vers par page - c'est bien le diable si vous n'arrivez pas à une cinquantaine - et faites imprimer sur vélin en typographie un volume non massicoté. Les bibliophiles ne coupent pas leurs livres. Ils ne lisent pas, ils collectionnent. Alors deux vers par pages, peu importe, du moment que c'est pur chiffon et tralala ! »
Des conseils aux écrivains qui déménagent aux conseils aux écrivains qui ont encore des amis non-écrivains et non-littéraires, en passant par les conseils aux écrivains qui ne savent rien faire d'autre, aux écrivains qui se font interviewer ou qui sont assignés à résidence, tous les cas de figures sont joyeusement analysés les uns après les autres. Et au final, une fois la dernière page tournée, les premiers mots qui nous viennent à la bouche sont : « mince, c'est déjà fini ! »
Ce qui est plutôt bon signe, en général...
Stéphane Beau
Tu écris toujours ? Manuel de survie à l'usage de l'auteur et de son entourage de Christian Cottet-Emard, éditions le Pont du Change, 2010.
Un recueil de 96 pages, format 11 x 18 cm. 13 €.
23:55 Publié dans FEUILLETON : tu écris toujours ? | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : tu écris toujours ?, feuilleton, magazine des livres, éditions le pont du change, nuel, cottet-emard, stéphane beau, manuel de survie, auteur, écrivain, presse, édition, livre
15 mai 2010
Carnet des champs et de la ville
Sous les nuages bas de ce printemps mal réveillé, j’ai dû gaspiller deux après-midi pour réussir à tondre la plus grande partie des alentours hirsutes de la maison. Il fallait éviter de laisser partir cette herbe en foin et il était plus que temps. À certains endroits, il m’a fallu soulever la tondeuse pour coiffer ces herbes folles et passer entre les averses au moment de tondre une deuxième fois afin d’égaliser. N’ayant pas pris ces précautions l’an dernier, mon seul et précieux recours fut l’intervention de Monsieur et Madame Odobel et de leur petit-fils, des agriculteurs qui connaissent bien ma famille. Sans eux, le foin tournait en blache et l’année d’après, je pouvais toujours courir avec ma tondeuse ! Heureusement qu’ils ne m’ont pas vu précipiter la machine sur les taupinières, ce qui comporte deux inconvénients majeurs : premièrement, les taupinières explosent sous la lame de la tondeuse, deuxièmement, les taupinières étant les W-C préférés des chats... Je n’en dis pas plus.
Mercredi 12 mai, changement de décor à l’occasion de ma lecture à la bibliothèque de la Part-Dieu à Lyon dans le cadre de la Scène Poétique de Patrick Dubost. Accueil très prévenant et grand professionnalisme à la bibliothèque, public attentif et bienveillant, ambiance amicale et indulgence du technicien à qui j’ai dû imposer un dépassement d’horaire en lisant une demi-heure de plus que prévu. N’ayant plus l’habitude de porter une montre (chez moi, j’ai les cloches de l’église qui m’indiquent l’heure) je comptais sur une grosse pendule contre le mur de la cabine du technicien pour limiter mon intervention. Hélas, je m’aperçus trop tard, au cours de ma lecture, que la pendule avait disparu dans les ténèbres et que la seule lumière disponible était celle des projecteurs au-dessus de ma tête. Quant aux clochers de Lyon, je ne risquais pas de les entendre dans l’atmosphère feutrée de cette salle de conférence... En ce qui concerne la lecture en public, contrairement à Roland Tixier, je suis un peu rouillé. Je ne me rappelle plus à quand remonte la dernière, peut-être en 2003. J’espère ne point avoir ennuyé le public. Ce fut en tous cas un plaisir de revoir Roland Tixier, Patrick Dubost, Frédéric Houdaer et Jean-Jacques Nuel qui est l’éditeur de mon dernier livre et grâce à qui Tu écris toujours ? fait son chemin sur le web, sur scène, dans le Magazine des Livres et enfin dans une édition à laquelle il apporte un soin et un accompagnement constants.
J’en profite pour préciser que Tu écris toujours ? continue dans le Magazine des Livres. Prochain épisode inédit dans le n°24 en kiosques le 22 mai.
Photo de groupe : de gauche à droite, Roland Tixier, CC-E, Frédéric Houdaer, Jean-Jacques Nuel, Patrick Dubost.
01:52 Publié dans carnet | Lien permanent | Commentaires (6) | Tags : carnet, lecture en public, bibliothèque de la part-dieu, lyon, rhône-alpes, christian cottet-emard, tu écris toujours ?, littérature, scène poétique, tixier, dubost, houdaer, nuel
02 mai 2007
Nuel lit Artaud et Bossuet
Les Mardis d'Isabelle accueillent mardi 15 mai à 20 h :
A & B, une lecture de textes d'Artaud et Bossuet par Jean-Jacques Nuel
35 rue Sainte-Hélène 69002 Lyon
Réservations : 06 63 92 97 23
Participation : 1 euro et une boisson ou un grignotage.
17:09 Publié dans Et à part ça ? | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : Nuel, lecture, Artaud, Bossuet, Mardis d'Isabelle, Lyon