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08 juillet 2020

Ciel étoilé sur le boulevard endormi

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Le long du boulevard, les vieux platanes crépitent de hannetons.

 

Sur le trottoir soulevé par les racines, dans l’ombre des haies de buis, les effluves de pivoine et d’iris débordent des jardins et des grands parcs silencieux sous les cèdres.

 

Les talons aiguilles d’inaccessibles et jeunes passantes embaumant les parfums anciens ont marqué le goudron frais dont on a recouvert les nids de poules. 

 

Un train peut en cacher un autre est-il écrit et dessiné au passage à niveau, au-dessus des rails luisants dans le clair-obscur.

 

La pendule de la petite gare déserte brille comme une deuxième lune et l’autorail est au repos pour le bonheur de ceux qui n’aiment pas les départs.

 

Extrait de Quatre songeries du ciel ouvert, ensemble intégré à mon recueil Aux grands jours © Club, Orage-Lagune-Express et Blog littéraire de Christian Cottet-Emard, ISSN 2266-3959.

 

Tableau : Paul Delvaux. Petite gare la nuit (1959)

 

21 juin 2020

Légende d'été

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Photo Marie-Christine Caredda

 

Dans mon rêve l’été est une grande fleur qui s’ouvre et qui contient toutes les autres

 

comme une légende qui contient toutes les histoires

 

ou bien un parasol qui fleurit dans les rues du monde et qui contient tous les autres

 

puis sous l’averse fraîche et parfumée comme une passante inaccessible

 

un parapluie qui éclôt et qui contient tous les autres

 

et dans sa brève nuit de fête où l’on erre comme une ombre heureuse avant de s’éloigner des lampions

 

un abat-jour qui veille jusqu’à l’aube et qui contient tous les autres

 

Mais peut-être n’ai-je pas rêvé

 

Extrait de mon recueil Estime-toi heureux 

© Éditions Orage-Lagune-Express