29 mai 2021
Oyonnax : un salut au peintre Paul Collomb
(En extérieur dans le quartier de la Vapeur)
En hommage au peintre Paul Collomb avec qui je m'étais entretenu à l'occasion de la parution de plusieurs articles lorsque j'étais journaliste, je remets en ligne cet extrait d'un texte que j'avais écrit pour présenter une de ses nombreuses expositions.
Valeurs du caché : réponses d'harmonie
Entrer pour la première fois dans l'univers de Paul Collomb, c'est d'abord traverser un jardin. Après cette première étape, l'heure viendra de la confrontation avec d'autres régions plus arides, plus inquiétantes, notamment avec le thème tardif des épaves.
Mais revenons au jardin. Fruits et fleurs y débordent de leur coupe de lumière. Des personnages graves, retirés en eux-mêmes, s'y côtoient, absorbés dans des occupations familières que leurs regards baissés ou sombres, au milieu de la splendeur estivale, hissent au rang de rituels.
Le peintre cherche-t-il à mettre en scène un contraste, à construire une allégorie de la précarité humaine au cœur de la pérennité végétale ? Peut-être, mais Paul Collomb va beaucoup plus loin.
Sa peinture n'est pas de ces petites philosophies portatives figées dans l'attente du commentaire qui les portera vers le regard des autres. Sous ses pinceaux, naissent la forme, la couleur, le motif. Tout le reste est littérature et la peinture de Paul Collomb commence justement là où toute littérature devient vaine, voire impossible.
« L'œuvre commence à vivre au moment où elle demande la participation de l'amateur. C'est à lui de découvrir les valeurs du caché qui sont les réponses d'harmonie » écrit le peintre.
Une des lettres de Paul Collomb
Un des catalogues dédicacés
Une autre lettre
00:44 Publié dans Peinture | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : peinture, art, paul collomb, oyonnax, paris, blog littéraire de christian cottet-emard, grande vapeur, patrimoine, ain, rhône alpes, haut bugey, france, europe, artiste
17 février 2021
La sensation de la couleur vert d'eau
La sensation de la couleur vert d’eau revient certaines nuits très douces en février
quand la terre porte déjà de jeunes pousses encore enfouies ou à peine sorties car viendront d’autres neiges d’autres gelées
Mais la splendeur végétale se signale au poète lassé de l’élégie et à l’enfant las du sommeil par cet insaisissable parfum
Tu as retrouvé la sensation de la couleur vert d’eau dans des tableaux d’herbe et de rivières à l’exposition Kandinsky Chagall Malevitch et l’âme russe vue à Vérone en novembre 2004
Cette nuit au seuil de la maison la sensation de la couleur vert d’eau t’arrive doucement des tilleuls
Tu la respires et tu t’endors bien dans ce demi-songe végétal
La sensation de la couleur vert d’eau est une soif non pas fiévreuse mais sereine toute prête à être rassasiée
promesse d’un vaste et tendre paysage qui entre en toi et te fait sien
Extrait de La vie au bord, deuxième partie de mon recueil Poèmes du bois de chauffage, éditions germes de barbarie.
Photo M-CC.
00:13 Publié dans Estime-toi heureux | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : chagall, malevitch, kandinsky, vérone, christian cottet-emard, poésie, peinture, voyage, carnet, poèmes du bois de chauffage, éditions germes de barbarie, littérature, vert d'eau, couleur, sensation, la vie au bord, italie
09 février 2021
Un petit hommage à Balthus
La traduction de mes textes (ici en portugais) est toujours, pour moi qui suis incapable d'apprendre une langue étrangère, une curieuse expérience. Il s'agit ici d'un hommage en forme de clin d'œil au peintre Balthus qu'on retrouve dans mon livre Le Grand variable, dans mon recueil bilingue La Jeune fille et enfin, dans cette même traduction, dans mon recueil publié l'été dernier Aux grands jours.
Romaines
En ce jour de grand soleil, mon ombre danse autour de moi, au seuil de la Villa Médicis.
Les chaussures des passants sur les marches du grand escalier martèlent un air connu de moi seul.
Je laisse mon orchestre intérieur organiser librement cette musique lorsque, dans une éblouissante clarté, mon ombre disparaît dans un envol de jeunes filles qui crient toutes : Balthasar ! Balthasar ! Ohé, Balthasar !
Romanas
Neste dia à torreira do sol, a minha sombra dança em volta de mim, no limiar da Villa Medicis.
Os sapatos dos transeuntes nos degraus da grande escada martelam uma moda só conhecida de mim.
Deixo a minha orquestra interior organizar livremente esta música quando, numa claridade deslumbrante, a minha sombra desaparece num levantamento de raparigas que gritam todas juntas : Baltazar ! Baltazar ! Olá, Baltazar !
(Traduction S. M.)
12:27 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : le grand variable, éditinter, la jeune fille, orage-lagune-express, aux grands jours, club, christian cottet-emard, traduction, français portugais, france, portugal, hommage, balthus, peinture, villa médicis, rome, blog littéraire de christian cottet-emard, recueil, édition, balthasar kłossowski de rola, italie