05 décembre 2007
L'ardoise magique
Tu as trop sommeil tu ne peux vraiment plus accueillir le début d’un nouveau poème tu te couches
Tu t’endors tu penses : note cette bribe pour demain tu penses : pour tout à l’heure souviens-t’en au réveil note dors n’oublie pas
Tu te réveilles avant le réveil longtemps avant tu te lèves pour noter trop tard tu as oublié trop tôt
Tu déambules dans la maison tu cherches tu as oublié de fermer les volets le cerisier te prévient tu le vois gesticuler dans le vent sous la lune contre le mur à travers les voilages des rideaux tout s’est effacé sauf l’ombre du cerisier
© Orage-Lagune-Express 2007.
Photo Christian Cottet-Emard.
02:12 Publié dans Estime-toi heureux | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : Poésie, fenêtre, nuit, photo, Christian Cottet-Emard
28 novembre 2007
Ordre du jour
Hors de son lit la rivière emportait le souvenir d'un jeu cruel une petite salamandre brûlant sur la berge au milieu d'un feu d'herbe
Le journal rendait compte des crimes de la veille du désordre et des aventures misérables du jour
Un avion et un drôle de nuage volaient le ciel d'une fillette qui avait peur de rentrer dans son pays
Le dimanche menaçait
Du mouvement de ton pas le long d'un jardin entre des maisons tu me remis le jour en place
La rivière dans son lit la salamandre sous les herbes le journal dans le feu et le ciel dans la fillette
(Extrait de L'Inventaire des fétiches, éditions Orage-Lagune-Express, 1988)
Photo : Clara Cottet-Emard, 2007.
01:15 Publié dans L'INVENTAIRE des fétiches | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : Poésie, L'Inventaire des fétiches, éditions Orage-Lagune-Express, Christian Cottet-Emard, 1988
16 novembre 2007
Le voyageur nocturne
Un soir blotti dans ton petit lit tu entends
tu entends un vélomoteur dans la nuit et tu te dis
tu te dis qu’il faut
qu’il faut qu’un homme soit
soit bien malheureux pour avoir
pour avoir à circuler
à circuler ainsi par les chemins vicinaux obscurs et par les rues vides à lampadaires livides
Ce soir immobile dans ton grand lit tu entends
tu entends un avion et tu te dis
tu te dis qu’il faut
qu’il faut être
être bien tourmenté pour avoir
avoir ainsi à voyager dans la nuit ivre de givre et dans les ténèbres glacées du ciel à dix kilomètres d’altitude et pour aller
aller où ?
© Éditions Orage-Lagune-Express 2007
(Photo Clara Cottet-Emard)
01:10 Publié dans Estime-toi heureux | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : Poésie, nocturne, voyageur, soir, nuit, vélomoteur, lampadaire