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25 décembre 2015

Mon poème de Noël

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Le fœhn a soufflé depuis longtemps le dernier pétale de cerisier comme une bougie d’anniversaire

La bise a volé l’ultime feuille d’érable

Tu vois une étoile en cette feuille un signe et peut-être un message

Car ton étonnement grandit avec les années

C’est un soir obscur empli de silencieuse joie

Et plus ton pas bat le trottoir luisant de lune plus te revient cette histoire de toujours à laquelle tu voudrais croire même une seule nuit

Soulagé d’un ténébreux sommeil tu t’es levé par un petit matin

Le monde était si vieux si jeune a-t-il recommencé dans une lente et douce flamme au fond d’une chapelle

Et à minuit fut un réveil glorieux de roses de Noël

 

© Éditions Orage-Lagune-Express 2007. Droits réservés.

 

 

24 décembre 2015

Joyeux Noël !

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20 décembre 2015

Les ennemis du poète

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La plupart des ennemis du poète sont de passage

Ils font souche ou carrière ou roulent poussés par le vent comme des amas de brindilles et de racines coupées et sont contraints de subsister un certain temps en ces contrées paisibles qu’ils veulent changer comme ils veulent te changer toi aussi

Naturellement ils se cassent vite les dents à cette tâche et repartent un beau jour un très beau jour lassés et furieux non sans avoir cependant provoqué quelques dégâts

De leur défaite et des dégâts qu’ils ont causés ils conçoivent une nostalgie et les voici sans cesse revenant sous ces cieux qu’ils ont voulu changer mais qui les ont changés

Et toi toujours pareil à toi-même comme ce pays est toujours pareil à lui-même il t’arrive parfois de les apercevoir au détour d’une rue ombreuse et déserte du dimanche soir

Et tu t’arrêtes un instant pour les voir passer comme on s’assoit au bord du fleuve à regarder glisser les corps des ennemis du poète bercés par l’onde

 

© Éditions Orage-Lagune-Express 2015. Photo et retouche Christian Cottet-Emard.