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02 décembre 2014

Carnet / Un chemin à retrouver

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Dans mon carnet du 1er décembre, je parlais d’objectifs, de me fixer quelques modestes objectifs pour 2015, mais non, ce n’est pas ça. C’est le mot objectif qui me déplaît. J’aurais dû trouver un autre mot. But ? Non, ça fait foot. Je conchie le foot et tous les autres ballons avec, et tout le sport avec. 

Le mot objectif m'est venu automatiquement parce qu’il était tard dans la nuit, parce que j’étais fatigué et parce que, comme tout le monde, je suis toujours en danger de parler et d’écrire une langue qui n’est pas la mienne, la langue du travail contraint, la langue du sport, la langue de l’entreprise. Entreprise, objectifs, c’est du langage ou plutôt du non-langage militaire, commercial, sportif, politique, si profondément imprimé dans nos têtes que nous l’employons même pour décrire de l’intime, de l’individuel. 

Avoir ou se donner des objectifs, c’est avoir ou se trouver une cible, comme un soldat, un lanceur de javelot ou un petit commercial qui veut croire en son produit. J’ai mieux à faire. Donc, je remplace aujourd’hui objectif par autre chose, peut-être plus vague comme projet ou idée. C’est moins dynamique d’un point de vue stylistique mais cela me convient mieux. 

Et puis je n’écris pas ces carnets pour faire joli ou pour me donner des airs aimables. Ces billets sont des signaux envoyés à des amis inconnus, isolés eux aussi dans leur refus des objectifs et en quête d’un refuge, y compris un refuge dans le langage.

Ce sont les signaux d’un type qui n’a pas peur de dire « je n’aime pas » quand il le faut, qui n’a pas peur d’être rancunier, qui se fout d’être sympathique même s’il veille aux civilités. Pas d’objectifs là-dedans. Juste à la fois me recentrer et reprendre du champ, éviter les fausses pistes, les personnalités contre-indiquées ou dangereuses, se méfier du collectif, ne pas tomber dans le piège de se fermer à tout mais rester à bonne distance.

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Il s’agit de reprendre le contrôle, reprendre la main à ma façon, dans l’évitement s’il le faut, en opposition avec les lénifiants discours à la mode sur la nécessité qu’il y aurait à s’ouvrir à tout et à n’importe quoi, à « se mettre en danger » pour reprendre une formule qu’on entend partout, à tous propos et tout le temps ad nauseam dans un monde où, justement, il faut plus que jamais se protéger... Un chemin à retrouver.

(Photos Christian Cottet-Emard) 

30 décembre 2013

Carnet de l’entre deux fêtes

Entre deux « fêtes » , entre deux ans, entre deux saisons intérieures, période d’oscillation, de balancement. Comme d’habitude, je trouve du réconfort dans la musique, dans la Messe en si mineur de Jean-Sébastien Bach, notamment dans le Duetto (soprano/altus) Et in unum Deum. Du feu serein.

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 Au feu le journal !
Je déplie des pages du quotidien local auquel ma mère persiste à s’abonner et dont je la débarrasse pour allumer le feu. Ouvrir ces journaux, c’est prendre en pleine figure les miasmes de la vie locale. Cela vous arrive dans les narines comme un relent de bistrot ou de vestiaire et le moral peut en prendre un coup. Cette actualité pue la petite vie rance et moisie. Vite, au feu !    
Au feu le monde désenchanté !
Rien de pire pour moi que de vivre dans un monde désenchanté, un monde où l’on ricane de la poésie et où l’on se défie des sentiments, un monde où l’on naît et où l’on est que pour le fonctionnement de la fourmilière.
Un monde non désenchanté n’est pas forcément un monde enchanté, un monde qui se nourrit de rêves mièvres et de poésie à deux sous, c’est un monde où l’on attend le lendemain, où l’on est impatient du lendemain, où l’on sait que le lendemain apportera son lot de joie, de curiosité, de découverte et d’échange, le contraire du monde que nous font aujourd’hui l’économie, l’industrie, la politique, le journal télévisé, le bourrage de crâne de la performance et de l’engagement, le spectacle hideux et affligeant du sport de compétition (y compris de la compétition avec soi-même), au feu ce monde-là !
Petite flamme dans les ténèbres
La seule bonne attitude quand on est déjà capable de se réconforter avec le Duetto Et in unum Deum de la Messe en si mineur de Bach : être en retrait, ne pas s’engager en pure perte où l’on est attendu au tournant, se protéger, contourner obstacles et vains conflits, bannir toute compétition, éviter toute personne qui met en situation de compétition, même amicale, toute personne qui évalue et attend d’autrui ce qu’il ne peut donner, être un homme à la fenêtre. Je ne suis pas riche mais j’ai quand même les moyens de ce luxe extraordinaire pour l’époque. Une flamme de bougie me réchauffe et m’éclaire dans les ténèbres du monde désenchanté et cette toute petite flamme rayonne plus que la grande roue de la place Bellecour.

Photo : Place Bellecour à Lyon, avant Noël.