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24 mars 2008

Jacques Ancet à Ambérieu (Ain)

1697540117.jpgCommuniqué de Martin Laquet :

Poésie vive
« dans la beauté de l'éphémère »

Lecture-rencontre avec Jacques Ancet le 28 mars à 19h30 à la Médiathèque La Grenette d’Ambérieu (Ain).
Entrée libre.

on touche on cherche y a-t-il jamais
eu autre chose en suspens
comme entre deux et quatre la rue
l'été c'était l'enfance le jaune
de la maison d'en face on répète
les mêmes mots les mêmes images
comme s'ils gardaient ce peu de corps
et qu'on était resté là toujours
le front contre le froid de la vitre

11 mars 2008

Bon signe

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La fleur première du printemps fut un feu de feuilles sèches

Derrière la corolle espiègle tu vis trembler l’image de ton père et celle de ton grand-père puis celle des autres chers défunts

Ils t’encourageaient certainement à vivre encore dans les parfums fantasques de la Terre et dans la joie de l’air

Bientôt le merle lancera son appel des soirs d’avril

Pour l’instant il ne fait que frôler de vieilles herbes

Comme toi il se protège et scrute le ciel dont il n’a pas à espérer de faveur particulière hormis celle de cette fantaisie climatique qu’on appelle les beaux jours

 

© Éditions Orage-Lagune-Express 2008.

Photo Marie-Christine Caredda 

08 février 2008

Syndrome du dimanche soir

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On aurait dit des perce-neige les derniers réverbères avant la forêt

La route avait disparu à travers les flocons tu cherchais l’un des vieux épicéas désigné par un camarade de lycée comme celui de sa pendaison ce dimanche de l’année 1975 à 19h

On a presque tous de bonnes raisons de se pendre et d’aussi bonnes raisons de ne pas le faire mais la perspective du lundi fait du dimanche un jour à risque

Tu sais qu’il existe une difficulté technique à se pendre dans un épicéa de quarante mètres de haut à moins d’apporter une grande échelle pour atteindre les premières branches solides (est-ce bien raisonnable ?)

Se compliquer la vie est-ce bien raisonnable le soir même où l’on veut se la simplifier pour toujours en se coltinant une échelle sans compter la route escamotée dans la tourmente de neige ?

Il t’aurait montré un foyard ou même une de ces variétés de pins qui se sont contentés du sol qu’ils ont trouvé sur l’autre versant (arole, ou de montagne à la rigueur) peut-être

À 18h45 on ne sait jamais tu es venu rôder dans le secteur des vieux épicéas secoués par les bourrasques pour en conclure vers 20h :

1) que la route attendrait au moins la nouvelle lune pour réapparaître

2) que le camarade avait sans doute trouvé mieux à faire que de se pendre un dimanche soir de tempête dans un épicéa de deux cents ans en pleine hibernation

3) que la forêt de résineux ne se prête pas à la pendaison

4) que décidément ces réverbères on aurait dit des perce-neige


© Éditions Orage-Lagune-Express, 2008.
Photo © Marie-Christine Caredda