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12 novembre 2011

La lune du matin

lune,matin,poésie,récit,frêne,éditions orage-lagune-express,droits réservés,blog littéraire de christian cottet-emard,récits des lisières,lune dans les frênesCe matin tu rentres chez toi hagard tu vois la lune dans les frênes

La lune du matin couleur de pamplemousse un peu fait

Tu entres dans la maison chercher le petit appareil photo et tu ressors photographier cette lune dans les branches

Rien n’y fait ni la fatigue ni l’idée fixe du sommeil ni ta caractéristique déprime des petites heures il te faut photographier cette lune d’aube qui fait peut-être signe pourquoi pas

Après tu files te coucher comme une brute et tu dors comme une brute jusqu’à midi

Il n’existe aucune raison sérieuse de se priver de cette expérience rentrer chez soi hagard le matin photographier la lune dans les frênes se jeter sur le lit et dormir comme une brute

© Éditions Orage-Lagune-Express 2011. Droits réservés.

La lune dans les frênes à l'aube, près de la maison (photo Christian Cottet-Emard).

04 septembre 2011

Paysage de petite montagne avec homme invisible

récit des lisières,éditions Orage-Lagune-Express,Christian Cottet-Emard,poésie,homme invisible,campagne,montagne,frêne,bois,La route de campagne loin de la ronde des frênes autour de toi on la devine mais personne depuis le talus ne peut soupçonner ta présence assis dans ce fauteuil en résine au milieu de la dalle de ciment coulée par ton père derrière la maison

Une charpente en bois devait s’élever au-dessus de cette dalle mais ton père n’a pas eu le temps de la construire et te voilà assis sous le grand ciel d’été à l’affût de quelques bribes d’un poème ou d’un récit qui aurait peut-être un sens qui serait peut-être lu par quelqu’un et qui pourrait peut-être s’élever dans les airs comme la charpente en bois

À la pelouse plein sud avec ses éclosions de parasols rouge cerise et bleu campanule tu préfères cette dalle de ciment qui s’avance sur le grand pré au nord côté chambre parce que tu as l’illusion que personne n’aurait l’idée de venir te débusquer ici au milieu des fleurs des foins mais ce n’est pas tout à fait une illusion

Qui en effet viendrait te chercher ici où l’on ne peut soupçonner ta présence depuis le talus mais où tu peux en revanche entendre chaque mot prononcé par les promeneurs du sommet du crêt jusqu’à la route comme dans un rêve le rêve de l’homme invisible

Ah mais cela ne colle pas tu ne peux vouloir être invisible et vouloir être lu oh pourquoi pas finalement c’est comme la charpente elle est là sans être là massive et pourtant invisible elle aussi

Dire qu’il suffisait d'écrire quelques poèmes qu’il suffisait de quelques frênes finalement ce n’était pas si compliqué de devenir l’homme invisible comme tu le croyais quand tu étais petit

 

© Éditions Orage-Lagune-Express 2011. Droits réservés.

Photo : le crêt, derrière chez moi.

25 août 2011

Immaturité



Qu’est-ce que le vent de l’air qui se sauve lisais-tu en ces années soixante du vingtième siècle peut-être dans ton livre Pourquoi comment

De l’air qui se sauve qui se sauve de quoi qui se sauve où pourquoi comment où va le vent

Le vent tombe meurt dans quoi tombe-t-il où meurt-il pourquoi comment te soucier du vent encore aujourd’hui quelle idée

Vidéo : la brise dans les frênes, chez moi, ces derniers jours.