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23 février 2014

Je ne souhaite pas animer des ateliers d'écriture

atelier d'écriture,liberté,égalité,fraternité,sécuirité,libertés,politesse,animation,paralittéraire,christian cottet-emard,blog littéraire de christian cottet-emard,humeur,humour,considération distinguéeJ’ai beau avoir demandé la suppression de l’option ateliers d’écriture dans les différentes listes d’animations que je suis en mesure d’assurer et qui traînent sur quelques supports d’information paralittéraires, on m’a encore récemment proposé d’en animer un. Je persiste et signe : je ne souhaite pas animer des ateliers d’écriture.

Ceci dit, douillettement installé et bien planqué derrière l’écran de mon Mac en attendant que mon austère campagne de petite montagne fasse éclore quelques primevères, j’en organise un express dont voici le thème: revisitez la devise de la République (Liberté Égalité Fraternité) selon votre goût et vos priorités. Puisque c’est moi l’animateur ce soir (et c’est la dernière fois), je commence : Sécurité Libertés Politesse.

Sécurité parce que c’est la première chose qu’un état démocratique doit fournir au citoyen, Libertés au pluriel parce que ce mot n’a de sens qu’au pluriel et Politesse à la place de Fraternité parce que la politesse peut éventuellement déboucher sur un peu de fraternité.

Vous avez tout le temps que vous voulez et personne n’aura de mauvaise note. Si mon unique atelier d’écriture express marche, je suis impatient de connaître les résultats. S’il n’y a pas de résultats, cela ne m’empêchera pas de dormir. Pas de voyage en autocar grand tourisme ou de montre à fuseaux horaires à gagner mais, à la rigueur, ma considération distinguée (dans la limite des stocks disponibles).

30 décembre 2013

L'oxymore du jour :

L'esprit sportif.

01 novembre 2013

Du sport comme autisme : addenda

sport,natation,compétition,piscine,léon bloy,elfriede jelinek,brasse coulée,blog littéraire de christian cottet-emard,carnet,provocation,provoc,humeur,contre courant,journal,phobie,allergie,esprit de contradiction,mauvaise foi,mauvais esprit,trois singes,marc perelman,le sport barbareÀ la suite de ma note Du sport comme autisme, je mets en ligne deux addenda constitués de mes réponses à des commentaires concernant le signalement que j’avais fait en 2008 du livre de Marc Perelman, Le sport barbare (éditions Michalon). Je répondais sur les thèmes Le sport sans score, Le sport est une religion et sur un argument classique visant à démontrer que les dérives du sport n’auraient « rien à voir avec le sport . » (!) 

Vive le sport, à bas le score ! (Albert Jacquard)

Le sport sans score, ça existe ? Oui, lorsqu'il s'agit de l'activité physique de ceux qui pratiquent tranquillement sans enquiquiner les autres, sans chercher à embrigader, à exercer un pouvoir. Personne ne songe à dénoncer ce sport-là.

Mais le fléau dont parle ce livre, je suis heureux de voir qu'un intellectuel courageux ose enfin s'y attaquer car il faut un certain courage pour s'en prendre à ce que l'auteur considère à juste titre comme un opium du peuple plus dangereux encore que ceux qu'on voit actuellement à l'oeuvre. Et le recours à la polémique me paraît tout à fait sain en l'occurrence. C'est radical ? Bien moins que la violence verbale assortie de menaces qui s'est par exemple abattue, lors d'une émission de télé, sur l'auteur d'un livre qui osait critiquer le rugby. Je crois que c'était dans l'émission Ce soir ou jamais rare rescapée du débat d'idée sur le petit écran. Il est vrai qu'en fait d'idées, l'auteur du livre contre le rugby s'est entendu traiter de « type qui a un problème » et à qui ses interlocuteurs ardents défenseur des « valeurs » du sport ont conseillé de « se faire soigner », « d'aller voir un psychiatre ». Cela ne vous rappelle rien ? Moi si : un système totalitaire. Et M. Perelman a bien raison d'employer ce mot à propos de cette catégorie de sport qu'il vise dans son livre, n'en déplaise à qui trouve cette polémique au ras du gazon. Moi je la trouve salutaire et j'espère que ce livre se vendra comme des petits pains ! J'espère aussi que l'auteur ne sera pas obligé d'engager un garde du corps car de la part des fanatiques des « valeurs du sport » , valeurs qui ne sont rien d'autre à mon sens que celles de l'embrigadement, du combat, et du décervelage, je m'attends à tout.

Du sport comme religion

Dans leurs vastes dérives respectives, je trouve que sport et religion ont beaucoup de points communs. Je serais tenté de dire moi aussi que le sport est une religion, mais alors dans le sens le plus archaïque du mot, car selon mon point de vue d’occidental agnostique de culture chrétienne, je ne peux me résoudre à peser sur une même balance ce qui puise dans nos mauvais instincts et ce qui cherche à les dépasser (avec souvent, c’est évident, notamment dans les intégrismes de tous bords, des résultats opposés au but recherché).

« Ce qui n’a rien à voir avec le sport »

Qu'est-ce donc, « ce qui n'a rien à voir avec le sport » ?
La folie furieuse des stades, ces nouveaux temples : rien à voir avec le sport ?
La référence obsessionnelle au lexique sportif dans le champ de toutes les disciplines : rien à voir avec le sport ? (Un exemple, ces questions posées cette année aux candidats au concours d’orthophonie : « combien de joueurs dans une équipe de rugby ? » et « entre un terrain de basket et de volley, lequel a la plus petite surface ? » Détail édifiant, ces questions s’inscrivaient à la rubrique Culture générale !

L’allégeance de tout dirigeant politique au ballon : rien à voir avec le sport ?
À mon niveau très local, un ami cadre supérieur dans une entreprise m’a confié, un peu embarrassé, qu’il lui était fortement conseillé pour son avancement de se montrer de temps en temps dans les tribunes du stade : rien à voir avec le sport ?

Autre exemple (je peux en fournir des pages et des pages, tous tirés de mon quotidien le plus banal) datant de l’époque où ma fille était lycéenne ; je me suis bagarré sans succès avec l’administration du lycée pour la faire changer de classe afin qu’elle puisse trouver un horaire adapté à sa pratique musicale. Refus catégorique du proviseur adjoint qui m’a quand même avoué avec un sourire gêné que les demandes du même ordre émanant de parents d’enfants inscrits à des clubs sportifs avaient quant à elles été acceptées : rien à voir avec le sport ? allons donc ! Le sport est tout cela et depuis toujours, à quelque niveau qu’il se pratique.

Un dernier pour la route : Madame, vous êtes mutée dans une bourgade où l’équipe de ballon est soumise à l’obligation de résultat ? Logement garanti et boulot assuré pour Monsieur si les week-ends passés à courir après la baballe dans la boue ne le rebutent pas: rien à voir avec le sport ?

Allez, la der des ders : j’ai dans mes campagnes un homonyme tapeur de ballon que je n’ai jamais rencontré (normal, on ne vit pas sur la même planète !). Il fut un temps où, quand la maréchaussée me contrôlait sur la route, j’avais droit à une question attendrie  accompagnée d'une subite bienveillance : vous êtes parent avec le joueur ? Alors moi : pour sûr, c’est mon cousin germain !
Mais cette anecdote n’a bien sûr rien à voir avec le sport...